VIDÉO - Hanna : "Être prise à 'The Voice' est une revanche sur la vie"

Elle a mis tout le monde d'accord. Hanna, 20 ans, fait partie des talents qui ont marqué le troisième prime des auditions à l'aveugle de "The Voice". Avec sa reprise de "Bohemian Rhapsody", l'étudiante a eu la joie de voir les quatre fauteuils se retourner. "Je suis toujours choqué de voir des gens étonnés qu'on se soit retournés alors qu'ils ont tué !", s'est amusé Bigflo face à l'émotion et l'incrédulité de Hanna. 

Il faut dire qu'être prise à "The Voice" revêt une signification particulière pour la jeune femme dont le parcours de vie n'a pas été très facile. Atteinte de trichotillomanie, elle doit son salut à la musique, qui a été un véritable pilier dans sa vie. Rencontre avec une jeune femme lumineuse. 

Vous faites partie de l'aventure "The Voice". C'était un rêve ? 

Pour moi, c'était un sacré rêve. Je suis très heureuse. Je voulais me prouver que je pouvais aller dans une telle émotion et y arriver. 

La musique, c'est une histoire de famille. C'est votre père qui vous a initiée…

Oui, mon père, c'est mon mentor ! C'est vraiment lui qui m'a donné le goût pour la musique. Dès l'âge de neuf ans, j'ai commencé à faire des covers avec lui à la maison. Depuis, on compose énormément ensemble, on s'apporte beaucoup. On a réellement une relation au top. Il était super fier quand j'ai été prise à "The Voice". C'est une revanche sur la vie. 

Dans votre portrait, vous révélez être atteinte de trichotillomanie. Qu'est-ce que c'est exactement ? 

C'est le besoin compulsif de s'arracher les cheveux, une maladie due à un traumatisme assez violent. C'est un moyen d'extérioriser son angoisse. J'ai cette maladie depuis que j'ai 9 ans. C'est un problème qui peut durer un mois comme 20 ans. Moi, ça fait 11 ans que j'en suis atteinte. Même si ça va un peu mieux, c'est encore très présent chez moi. 

Vous avez décidé de vous raser la tête à 12 ans. Avez-vous souffert du regard des autres ? 

À l'époque, j'avais décidé de me raser la tête parce que je pensais que ça allait m'aider à aller mieux. Avant, j'avais les cheveux très longs, mais il y avait un gros trou sur le dessus de ma tête et on jugeait beaucoup. Je pensais qu'avoir le crâne rasé me permettrait d'être plus "normale". Mais quand j'ai été confrontée aux autres, ça a été horrible, ça m'a fait complexer. Je ne pouvais pas me voir. Et ça a duré quelques années…

C'était important de parler de cela ouvertement ?

Oui, c'est important de faire passer le message que dans la vie, même si on vit des choses extrêmement difficiles, on peut toujours avancer et s'en sortir. Il faut avoir une passion et s'y accrocher. Pour moi, le chant a été un vrai pilier. Quand j'étais petite, je n'y croyais plus, je n'avais plus envie de rien et le chant a été la seule chose qui m'a fait rester. 

Vous avez choisi de revisiter "Bohemian Rhapsody", pourquoi ? 

Je sais que c'était risqué de choisir une musique aussi connue et d'en faire une version complètement différente. Mais j'aime prendre des risques ! J'avais aussi envie de montrer ce côté de moi, un peu atypique. Je trouve ça cool de montrer qui on est à travers une musique.

Bigflo a parlé de "puissance et de douceur" à votre sujet. A-t-il a visé juste ?

Complètement ! C'est vrai que j'ai un côté doux, assez posé, mais j'ai aussi une puissance que je puise dans mon passé, pour avoir cette rage chaque fois que je chante. 

Vous avez choisi de rejoindre l'équipe de Bigflo et Oli. Pourquoi ? 

C'était une évidence pour moi d'aller avec eux parce qu'ils ont marqué mon passé. Ils ont écrit une chanson qui s'appelle "Autre part" qui m'a aidée, qui m'a même sauvée, je peux dire, car grâce aux paroles, je me suis sentie comprise. Les choisir, c'était une façon de leur dire merci.