Famille recomposée, télétravail, réseaux sociaux... "Super Nanny" reprend du service ce soir sur TFX

Propos recueillis par Jérôme Vermelin
Publié le 3 novembre 2021 à 18h02, mis à jour le 3 novembre 2021 à 18h46
Famille recomposée, télétravail, réseaux sociaux... "Super Nanny" reprend du service ce soir sur TFX
Source : TFX

INTERVIEW - Super Nanny fait son retour ce soir sur TFX pour une nouvelle saison qui ne manque ni de piquant, ni d’enseignements. Avant la diffusion du premier épisode, consacré à une famille recomposée, Sylvie Jenaly a répondu à nos questions.

Depuis 2013, elle vole au secours des parents au bord de la crise de nerfs. Sylvie Jenaly, alias Super Nanny, revient ce mercredi soir sur TFX pour une nouvelle saison tournée l’été dernier, dans un contexte de pandémie qui n’a pas toujours apaisé les relations familiales. Sa recette ? Un mélange d’autorité et de pragmatisme qui n’exclut pas l’humour, au contraire…

Après toutes ces années, comme définiriez-vous votre job, Sylvie ? 

Mon vrai métier, c’est celui de gouvernante. À la télévision, c’est un peu différent. Je fais du coaching, j’ai un côté éducatrice parce que je lis beaucoup, je m’interroge, je m’intéresse à tout ce qui est préconisé aujourd’hui en matière d’éducation. Je donne des conseils, mais je ne suis pas psychologue, c’est important de le rappeler.

Dans l’épisode diffusé ce soir, on découvre une famille recomposée. Est-elle confrontée à des problématiques qui n’existaient pas avec la cellule "traditionnelle" ? 

Dans une famille recomposée, il faut être très organisé. Va-t-on autoriser que son conjoint, qui peut être vu comme la "pièce rapportée", fasse preuve d’autorité avec les enfants ? A-t-il ou elle le droit de leur donner le bain ? C’est quelque chose qui nécessite de prendre la température auprès de tout le monde en amont afin d’établir des règles communes. Plus on communique, plus on dit les choses ouvertement, plus ce sera simple. Et si on a besoin de les écrire, en se posant autour d’une table, il ne faut pas hésiter à le faire, quitte à laisser le temps à chacun d’apporter ses idées. Une nouvelle famille, c’est une nouvelle vie. Ça ne se détermine pas en cinq minutes.

Il y a des enfants qui se prennent des bombes sur la tête, d’autres qui crèvent de faim… Le télétravail avec les enfants, ce n’est pas la guerre !
Sylvie Jenaly

La pandémie a créé des situations nouvelles pour les familles. Le confinement, en particulier, a-t-il un peu déréglé les relations entre les parents et les enfants qu’on va découvrir dans cette nouvelle saison ? 

Il les a peut-être déréglées pour certains… et peut-être réglé pour d’autres ! Je pense que le confinement a permis à certaines familles de se retrouver. Et a conduit pour d’autres à se séparer. C’est triste, mais c’est comme ça. Aucun d’entre nous n’était préparé à cette crise sanitaire et il a fallu gérer la situation, chacun avec ses propres armes, un peu coupé du monde.

L’un des couples de cette saison a du mal à se répartir entre ses enfants et le télétravail, une problématique à laquelle beaucoup d’entre nous ont été confrontés… 

C’est un couple très uni qui cherchait des solutions pour pouvoir continuer ses activités professionnelles à la maison, tout en gérant les enfants en bas âge. Ce qui n’est pas impossible ! Je leur propose quelques astuces pour y parvenir et surtout je les aide à dédramatiser la situation. Il y a des enfants qui se prennent des bombes sur la tête, d’autres qui crèvent de faim… Le télétravail avec les enfants, ce n’est pas la guerre ! (Rires).

Je ne suis pas certaine que les enfants soient plus violents qu’avant. En revanche la violence leur est facilement accessible au travers des écrans ou de nos conversations d’adultes
Sylvie Jenaly

L’un des enfants de cette famille insulte sa mère. Est-ce la limite à ne pas franchir d’après vous ? 

Ça dépend de l’âge de l’enfant. Certains n’ont pas forcément conscience de la gravité du gros mot et il ne faut pas toujours tout pointer du doigt, sinon l’enfant va croire que c’est une manière d’attirer l’attention sur lui. L’ignorer un peu dans ces cas-là permet d’apaiser la situation. Il faut aussi avoir conscience que certains enfants entrent dans une période où ils apprennent beaucoup de choses… dans la cour de récréation comme à la maison. Les parents eux aussi doivent faire attention à ne pas dire de gros mots. Après si ça devient récurrent, on peut casser l’habitude sous forme de jeu. Par exemple en proposant à l’enfant d’inventer des mots rigolos pour exprimer ce qu’il a à dire. J’aime bien prendre l’exemple de "saperlipopette" parce que les enfants ne le connaissent pas forcément et que ça les fait rire. 

On parle beaucoup de la montée de la violence chez les enfants en ce moment. Sont-ils vraiment plus "agités" que les générations précédentes ? 

Ne confondez pas violents et agités ! Après je ne suis pas certaine qu’ils soient plus violents qu’avant. Il y a effectivement beaucoup de violence autour d’eux, elle leur est fait facilement accessible au travers des écrans ou de nos conversations d’adultes. Je pense que si dans l’enceinte du foyer, on arrive à instaurer du calme, qu’on ne laisse pas les enfants aller sur Youtube à tout-va, sans surveillance, il n’y a pas de raison que les choses se passent plus mal qu’avec les générations précédentes.

Moi je n’interdis pas les écrans, je n’interdis pas les jeux vidéo, je n’interdis pas Internet, pas du tout. Je dis que ça doit se gérer en temps
Sylvie Jenaly

Les écrans, justement, c’est souvent la solution de facilité pour beaucoup de parents. Quel est le bon dosage ? 

Le plus terrible, c’est de se "débarrasser" des enfants en les mettant devant la télévision. Ça, c’est hyper violent. Je crois déjà qu’il faut respecter la signalétique des programmes, qui est plutôt bien faite. Ensuite pour les réseaux sociaux, les spécialistes recommandent de ne pas y avoir accès avant 13 ans, du moins sans surveillance. Pour mettre un cadre et des limites. Mais moi je n’interdis pas les écrans, je n’interdis pas les jeux vidéo, je n’interdis pas Internet, pas du tout. Je dis que ça doit se gérer en temps. Ce qui n’est pas bien, c’est de passer de la télé au téléphone de maman puis à la tablette de papa. Sinon on désociabilise l’enfant et on disloque l’unité familiale. 

Si je vous dis qu’en regardant "Super Nanny", il m’arrive de rire du malheur des autres parents, vous allez me gronder ? 

(Rires) Je ne vais pas vous gronder, non ! Et vous savez pourquoi ? Parce que le rire est une bonne thérapie dont j’use, moi aussi dans les familles. Se moquer, ce n’est pas bien. Rire, c’est bien !

>> Super Nanny, ce soir à partir de 21h05 sur TFX.


Propos recueillis par Jérôme Vermelin

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