The Voice 2020 - Amaury a surpris avec "La Reine des neiges" : "Je savais que ce serait atypique"

Publié le 2 février 2020 à 10h10, mis à jour le 2 février 2020 à 10h48

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - Il a fait carton plein lors de son audition à l'aveugle, samedi 1er février : quatre coachs retournés et un block. Ce passionné de comédie musicale nous explique pourquoi il a opté pour "Je voudrais un bonhomme de neige", "une chanson avec une double audace".

"La Reine des neiges" dans "The Voice" ? Le choix était osé mais a payé pour Amaury. Ce n'est pas tant son look de dandy que sa voix de chanteur lyrique qui a su séduire les quatre coachs de l'émission. Lara Fabian, Amel Bent, Marc Lavoine et Pascal se sont tous retournés sur son interprétation d'un des morceaux les plus tendres du film d'animation Disney, "Je voudrais un bonhomme de neige".

Sa prestation a été tellement singulière que Lara Fabian a usé de son joker le plus précieux, le block, pour s'assurer que le jeune homme de 28 ans rejoigne son équipe. Au bout du fil, Amaury revient pour LCI sur son audition à l'aveugle pas comme les autres.

LCI : On voit à l’écran les ultimes secondes avant que les portes ne s’ouvrent. Vous recevez les derniers conseils du coach vocal Pierre-Yves Duchesne et c’est parti. Que se passe-t-il dans votre tête à ce moment-là ?

Amaury : L'intervention de Pierre-Yves a été très importante parce que j'étais un petit peu tendu. Je pensais beaucoup à l'intention que j'allais mettre dans le morceau donc corporellement, j'avais tendance à me crisper. Le soutien de Pierre-Yves et Bruni Berberes (le directeur de casting de l'émission, ndlr) m'a rassuré et m'a permis de penser à prendre du plaisir et à partager le moment avec le public.

Vous dites vouloir faire "retomber tout le monde en enfance". Vous ne seriez pas un peu le Peter Pan de "The Voice" ?

(Il rit). Je ne veux pas entrer sur le terrain de la psychanalyse avec Peter Pan. En revanche, oui, l'enfance a une part très importante dans mon appréhension de cette chanson. Ce morceau me rappelle la mienne avec mes sœurs. C'est quand même une histoire de fratrie là-dedans. Je souhaite faire retomber tout le monde en enfance à travers ce que j'ai vécu.

Vous passez votre audition avec "Je voudrais un bonhomme de neige". C’est une prise de risque plutôt culottée !

Et oui ! On m'a souvent dit que cette chanson serait plutôt adaptée pour "The Voice Kids". Mais elle a une double audace. Elle a cette esthétique plutôt enfantine qui détonne avec les candidats qui présentent des morceaux de rock, de hip-hop, etc. Je savais qu'au niveau stylistique, ce serait atypique. Mais c'est surtout un morceau qui est vocalement très difficile à appréhender pour un homme adulte, car il est à la base chanté par une petite fille. Ça m'a vraiment permis d'explorer des terrains vocaux très sensibles et en même temps très acrobatiques. C'est pour ça que cette chanson me plaisait beaucoup.

Pourquoi ne pas avoir opté pour la plus célèbre "Libérée, délivrée" ?

Justement parce que ce genre de chansons est très attendu. Plein de gens l'ont faite bien mieux que je ne l'aurais faite. J'avais vraiment une connexion spéciale avec "Je voudrais un bonhomme de neige", qui était bien plus naïve et enfantine que "Let it go".

Je savais qu'avec Lara Fabian, on aurait un terrain esthétique commun
Amaury

THE VOICE 2020 - Amaury chante "Je voudrais un bonhomme de neige" de Kristen Bell (B.O La reine des neiges)Source : The Voice

Vous semblez hésitant sur le début de chanson en français, puis votre voix est plus assurée quand vous passez à l'anglais. Comment analysez-vous votre prestation ?

Il y a un petit peu de stress, bien sûr, qui influe sur ce début de chanson extrêmement délicat. Je savais qu'il y aurait des petites imperfections mais ce n'est pas du tout quelque chose que je voulais évacuer. Parce que de fait, on est dans un début de chanson assez bouleversant, assez sensible, presque triste. Donc ça ne me dérangeait pas du tout que ce soit fragile à ce moment-là, d'autant plus pour faire le contraste avec la deuxième partie.

Votre audition est assez spéciale : vous séduisez les quatre coachs et Lara Fabian bloque Pascal Obispo. C'est une chose à laquelle vous vous attendiez avant de monter sur scène ?

Pas du tout (il rit). Je connaissais le principe des blocks mais la première surprise a été de voir tout le monde se retourner. Je me disais : "Si ça se trouve, il y en aura un ou deux maximum" à cause de l'esthétique du morceau. C'est Pascal Obispo qui m'a fait remarquer qu'il avait été bloqué, je n'avais même pas réalisé. Ça a vraiment été un moment formidable pour moi et une prise de décision beaucoup plus facile entre ces quatre personnalités. Car comme c'était Lara Fabian qui avait bloqué Pascal Obispo, je n'avais plus aucun doute de qui j'allais choisir.

C'est donc pour ça que vous avez décidé de rejoindre Lara Fabian, alors qu'Amel Bent dit avoir vécu avec vous "sa première émotion depuis le début" de la saison ?

Elle a bloqué son partenaire pour pouvoir s'assurer d'avoir plus de chances de m'avoir dans son équipe, c'était un engagement de sa part qui était très fort. Et puis, je me disais que j'allais vraiment pouvoir profiter de ses conseils, de sa technique et de cette sensibilité à l'américaine. Elle a vraiment cette culture du spectacle, elle est très calée en comédies musicales et en spectacles musicaux. Je savais qu'avec elle, on aurait un terrain esthétique commun.

Les coachs ont salué votre manière de raconter une histoire en chantant. Quelle est la vôtre avec la musique ?

Mes parents sont tous les deux musiciens et m'y ont mis très tôt, à commencer par le solfège et la danse. Puis j'ai fait de la contrebasse, j'ai appris la flûte au collège comme tout le monde. Quand j'ai vraiment choisi un instrument, ça a été la batterie. J'ai été en contact avec la musique par le groove, les percussions, ces contrastes de couleur. C'est quelque chose qui a aussi beaucoup teinté la manière dont j'ai chanté. J'ai suivi un apprentissage du chant classique, en opposition avec le répertoire rock que j'avais appris à la batterie. Je me suis formé par mes propres moyens pour pouvoir jouer un peu de piano, de la guitare, un peu de basse et commencer à apprendre le trombone. C'est très important pour moi d'avoir ce contact avec la musique. C'est mon métier mais aussi quelque chose qui m'est absolument vital, au même titre que ma famille ou la présence des animaux dans mon entourage.

Vous êtes passionné de comédie musicale. Quelles sont vos influences ? 

Ma grande influence, c'est bien sûr Andrew Lloyd Webber qui a composé "Le Fantôme de l'Opéra" et "Cats". J'avais connu les comédies musicales par Disney mais celle qui a fait le lien avec Broadway et le West End, c'est "Sweeney Todd". Je l'ai d'abord vue au cinéma avec Johnny Depp puis au théâtre du Châtelet à Paris. Ça a été un déclic, elle m'a donné envie d'en faire mon métier.

Amel Bent dit que vous êtes "un spectacle à vous tout seul", Marc Lavoine que vous êtes "un personnage" et un "dandy rock". Qui se cache donc derrière cette moustache ?

(Il rit). Justement, c'est ça qui m'intéresse. Je ne développe pas ce spectacle pour me cacher. Ce qu'on voit, c'est tout à fait moi. C'est absolument ce que j'aime faire et ce que je veux montrer de moi, c'est le genre de choses qui ressort le plus sur scène. Parce que, par ailleurs, je suis quelqu'un de plutôt discret dans la vie. Je ne veux pas déranger mais quand on me donne la parole, notamment pour chanter, c'est là que je me sens moi-même. Il n'y a rien qui se cache derrière, au contraire, tout est visible.

Faire un doublage pour Disney ou une autre firme, c'est absolument un rêve personnel
Amaury

Vous êtes réceptionniste de nuit à Poitiers. Que faites-vous le jour ?

Je suis réceptionniste de nuit à temps partiel, je fais ça le week-end de 23h à 7h. Je fais l'administration, la comptabilité, le ménage, etc. La semaine, je donne des cours de chant particuliers et en écoles de musique. Et effectivement, qu'est-ce que je fais pendant mon temps libre ? Et bien je n'en ai pas ! Entre deux périodes de vacances, ce n'est vraiment que du boulot. 

Qu’attendez-vous de la suite de l’aventure ?

J'y allais pour être vu par le public, par les coachs, par des gens qui savent de quoi ils parlent, par d'éminents professionnels. Je voulais aussi avoir cette visibilité par la télévision, pour pouvoir toucher plein de monde au-delà de mon champ d'action habituel. C'est pour ça que j'ai créé une chaîne YouTube il y a quelques années, histoire d'avoir un peu de visibilité au-delà de ma ville et de mon pays. Ça a un petit peu marché. Avec cette émission, j'espère que ça va prendre encore une autre ampleur.

Le dernier talent de "The Voice" à avoir repris un titre de "La Reine des neiges", c’était Cerise Calixte en 2015. Elle a ensuite été choisie par Disney pour chanter la chanson phare de "Vaiana". Un tel parcours, ça vous tente ? 

Absolument !  D'autant que le milieu du doublage me passionne. Vu qu'à côté, je fais aussi de la scène en tant que comédien depuis peu de temps, faire un doublage pour Disney ou une autre firme est absolument un rêve personnel. 

>> Retrouvez toutes les videos de "The Voice 2020" sur le site officiel de l'émission


Delphine DE FREITAS

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