PREVIEW. Figure emblématique du porno, Rocco Siffredi (52 ans) se dévoile chez les rois de l’introspection, Thierry Demaizière (journaliste chez TF1 pour l’émission "Sept à Huit") et Alban Teurlai, auteurs du documentaire "Relève" sur le chorégraphe Benjamin Millepied.
Rocco Siffredi est à la pornographie ce que Mike Tyson est à la boxe : une légende vivante. Sa mère aurait voulu qu’il soit curé, il est devenu acteur porno avec sa bénédiction, consacrant sa vie à un seul dieu : le Désir. En trente ans de métier, Rocco Siffredi aura visité tous les fantasmes de l’âme humaine et se sera prêté à toutes les transgressions. Hardeur au destin exceptionnel, Rocco plonge dans les abîmes de son addiction au sexe et affronte ses démons dans ce documentaire en forme d’introspection. Le moment est aussi venu, pour le monstre sacré du sexe, de raccrocher les gants.
Pour tourner la dernière scène de sa carrière, Rocco a choisi ce documentaire éponyme. Une galerie de personnages – famille, amis, partenaires et professionnels du porno – l’accompagne jusqu’à cette sortie de scène spectaculaire. Des repas de famille à Budapest aux tournages de films pornographiques à Los Angeles, des ruelles italiennes d’Ortona aux villas américaines de la Porn Valley, le film déroule l’histoire d’une vie hantée par le désir et révèle en filigrane les coulisses du X, derrière le scandale et l’apparente obscénité. À l’heure où la pornographie sort de la clandestinité, envahit le cinéma traditionnel, la mode et l’art contemporain, c’est un univers à part entière, filmé au plus près, qui se dévoile à travers le parcours de Rocco Siffredi.
Un Rocco plus complexe que prévu
Suivie pendant deux longues années, la star italienne du X "se met à nu". L’atout, c’est que l’on voit tout ce que l’on ne voit pas ailleurs, au-delà des tournages : les abîmes, les doutes, les repas de famille, le corps fatigué. Devenu acteur de X avec la bénédiction de sa mère, la femme la plus importante de sa vie, mais contre l’avis son entourage à l’unanimité, celui qui règne depuis trente ans sur l’industrie du porno et qui a tenté le cinéma d’auteur avec Catherine Breillat (Romance X et Anatomie de l’enfer) raconte son choix de métier, son plaisir à l’exercer mais aussi ses contradictions et ses souffrances.
Rocco évoque son addiction au sexe, sa tentative infructueuse pour arrêter sa carrière en 2004 avant de revenir en 2009, ou encore ses interrogations quant à l’effet de son métier sur ses deux enfants et sa femme, ancienne Miss Hongrie qui "a compris qu’il ne peut pas vivre sans porno".
Dépourvu de clichés, le documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai donne ainsi accès à un Rocco plus complexe que prévu et, de manière générale, à l’industrie du X, fonctionnant en circuit fermé. Comme un habile complément à Il n’y a pas de rapport sexuel sur HPG (Raphaël Siboni, 2011) et Exhibition (Jean-François Davy, 1975).
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