Roman Polanski : "Le bal des vampires, c’est fait pour s’amuser"

Publié le 18 octobre 2014 à 16h18
Roman Polanski : "Le bal des vampires, c’est fait pour s’amuser"

INTERVIEW - Sur la scène de Mogador, Roman Polanski adapte en français la comédie musicale "Le bal des vampires", créée à Vienne en 1997, et tirée du film qu’il avait réalisé en 1967. Le cinéaste s'est confié à metronews.

Pourquoi la France a-t-elle attendu si longtemps avant d’avoir son adaptation du "Bal des Vampires" ?
Parce que ça coûte cher et que la comédie musicale n’a pas toujours été populaire. On a toujours voulu venir en France mais aucun producteur ne s’y intéressait jusqu’à ce que Stage Entertainment nous suive après ses succès à Mogador (Cabaret, Le Roi lion, ndlr).

De Twilight à True Blood, films et séries ont remis les vampires au goût du jour. Cela vous a aidé ?
Très certainement. Mais je suis surpris que tous traitent ce sujet très sérieusement. Moi, depuis le départ, j’ai conçu Le Bal des vampires comme une parodie.

Comment aviez-vous eu l’idée du film ?
En voyant les productions de la Hammer avec Christopher Lee en vampire quand j’étais jeune. Ce n’était pas intentionnel mais, plus c’était atroce, plus les gens riaient. Moi, j’ai alors eu envie de faire un film délibérément comique sur le sujet. Le bal des vampires, c’est un peu un dessin animé : c’est fait pour s’amuser ; il n’ y a pas de message profond.

Vous aviez des craintes sur l’adaptation française ?
Je tenais à ce que l’humour du film soit préservé et, comme le français est une langue difficile, j’avais peur que le texte ne soit pas au niveau. Je craignais aussi qu’on ne trouve pas en France de chanteurs à la hauteur mais je me trompais.

"Tout est réglé au millimètre près"

Pourquoi avoir choisi Jim Steinman pour la partition ?
Je le savais capable de composer une musique qui mixe Wagner et rock n’roll. Et je connaissais son travail sur Bat out of hell (avec Meat Loaf, ndlr) et Bonnie Tyler dont il a repris "Total Eclipse of the heart" comme thème principal du spectacle.

Seriez-vous prêt à mettre en scène une autre comédie musicale ?
Oui même si c’est un boulot énorme. Pour le spectateur, ça glisse tout seul mais, de l’autre côté du rideau, c’est le mécanisme d’une montre suisse. Tout est réglé au millimètre près et on tremble dès qu’on bouge le décor de quelques centimètres.

Cette possibilité de faire évoluer constamment le spectacle, c’est plaisant quand on est habitué au cinéma ?
Franchement, je préfère quand les choses sont figées. Quand j’ai travaillé pendant des moi sur un projet, je veux que le niveau se maintienne, que rien ne coince. Ca, au cinéma, je peux le contrôler. Au théâtre, c’est plus difficile...

Théâtre de Mogador. Du mardi au dimanche. Résa au 0153334530 ou sur www.baldesvampires.fr


La rédaction de TF1info

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