La comédienne est l'héroïne des "Disparus de la Forêt Noire", une mini-série inédite qui démarre ce jeudi sur TF1.Elle incarne une juge d’instruction amnésique forcée d'enquêter sur son passé.Un rôle sombre et intense qui a laissé des traces à son interprète.
Elle a longtemps joué les héroïnes solaires et lumineuses. Hélène de Fougerolles change de registre dans Les Disparus de la Forêt Noire. Deux ans après son départ de Balthazar, et quelques mois avant de se glisser dans la peau de Sam, la comédienne campe une héroïne brisée dans un thriller à tiroirs qui multiplie les fausses pistes pour nous emmener là où on ne s'attendait pas (on n'en dira pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir).
Récompensée par le Grand Prix de la série au Festival du polar de Cognac, cette mini-série de quatre épisodes nous entraîne à la frontière franco-allemande où douze corps d'hommes sont retrouvés dans un charnier. Le commandant Érik Maes (Grégory Fitoussi) et le capitaine Franz Agerl (Tchéky Karyo) sont chargés d’élucider cette macabre affaire qui va raviver des souvenirs que Camille Hartmann (Hélène de Fougerolles), une juge d'instruction hors pair, croyait enfouis.
C'est l'un des personnages les plus durs que j'ai eu à jouer
Hélène de Fougerolles
Les Disparus de la forêt noire est un thriller haletant. Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Le personnage tout d'abord. Ça me permettait de pouvoir enfin m'amuser aussi avec une autre palette de ma personnalité, d'être dans quelque chose de plus dur, de plus âpre. Et puis l'ambiance, l'atmosphère visuelle était déjà bien présente à l'écriture. Mais aussi les retournements dans le scénario.
Vous jouez une juge d'instruction amnésique qui se lance dans une enquête personnelle. Ça doit être effrayant de perdre la mémoire ?
Oui, complètement. Mon personnage, Camille Hartmann, va essayer de remonter un fil et d'attraper des bribes de souvenirs. Les personnages que je joue déteignent sur moi. Là, je me sentais sous l'eau, parfois, je perdais même mon texte. C'est l'un des personnages les plus durs que j'ai eu à jouer.
J'ai accepté à l'aube de mes 50 ans d'être filmée avec moins que le minimum !
Hélène de Fougerolles
Vous jouez aussi sans maquillage, sans artifice. C'était difficile ?
J'ai accepté à l'aube de mes 50 ans d'être filmée avec moins que le minimum ! C'est difficile, quand on est actrice, d'accepter d'être vue comme ça, car on est constamment jugée. J'ai beaucoup joué les jolies depuis mes débuts. À 50 ans, il était temps de passer à autre chose. Mais je suis contente de me dire que j'en ai été capable. C'est un peu comme si je m'étais mise à poil sur la place publique !
C'est une série glaçante, dans tous les sens du terme. Les conditions de tournage ont-elles été difficiles ?
Oui. Moi, je suis partie vivre dans le Sud pour avoir du soleil ! Et là, il y avait aussi un tel froid, on n'était pas du tout habillés comme il fallait. Mais en même temps, ça fait partie de notre métier. Heureusement, nous avions une bonne équipe avec un réalisateur qui adore rire et s'amuser.
Je ne suis pas du tout féministe, je ne me sens pas du tout dévalorisée par rapport aux hommes
Hélène de Fougerolles
La fiction aborde aussi de façon subtile les violences faites aux femmes. C'est un sujet face auquel on ne peut rester indifférent…
C'est important oui. Moi, à la base, je ne suis pas du tout féministe, je ne me sens pas du tout dévalorisée par rapport aux hommes. La série pousse malgré tout à se poser des questions parce qu'on réalise qu'on n'est pas toutes égales et qu'on ne vit pas toutes les mêmes choses. C'est bien de questionner les femmes qui ne sont pas féministes comme moi, pour se rendre compte qu'il y a une vraie souffrance parfois, mais avec subtilité.
C'est rare d'entendre une comédienne dire "Je ne suis pas féministe"…
Je trouve que le dire, c'est l'alimenter. Ça fait exister cette chose alors que pour moi ce n'est pas un combat. En tant que comédienne, je trouve qu'il y a beaucoup de femmes de 50 ans qui ont des rôles récurrents sur plusieurs chaînes. Moi depuis mes 45 ans, je m'éclate dans les rôles qu'on me propose. Après, je sais également que ce n'est pas le cas de tout le monde.
Comment va votre fille Shana, 19 ans, dont vous avez évoqué l'autisme ?
Elle va bien. On vit dans le Sud et je lui ai trouvé une structure extraordinaire qui s'occupe d'elle. On est en train de monter la Maison de Shana, un lieu de vie spécialisé en partenariat avec les Maisons de Vincent. Ça devrait ouvrir en mars 2023. Depuis que j'ai sorti mon livre, ça va tellement mieux. J'arrive enfin à en parler. Avant, c'était passionnel, vraiment difficile. Mais je ne défends pas cette cause, ça ne m'intéresse pas de monter au créneau. Je suis juste une maman qui s'est libérée de sa souffrance.
Vous allez succéder à Mathilde Seigner et Natacha Lindinger dans la série Sam. Heureuse ?
Oui, je suis vraiment heureuse ! J'avais au départ ce snobisme de me dire que je voulais créer ma propre série (elle rit). Et puis finalement, ce rôle est génial. Il a déjà été incarné par deux comédiennes, mais je me sens totalement à ma place de le reprendre. Ça va être gai, car Sam, elle déménage, elle est rock and roll et transgressive. Et moi, j'aime bien quand ça déborde.
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