Sharon Jones : itinéraire d'une soul sister de fer

Publié le 15 janvier 2014 à 17h46

DESTIN – Egérie du label américain Daptone Records, spécialiste de la soul music à l'ancienne, Sharon Jones a triomphé d'un cancer l'an dernier. Et revient aujourd'hui avec "Give the People What They Want", cinquième album enregistré avec son groupe, les Dap Kings.

Rien n'effraie Sharon Jones. Et surtout pas le cancer qui l'a tenu à l'écart de son public pendant une partie de l'année 2013. A 57 ans, la chanteuse américaine, publie un nouvel son album, Give the People What They Want, le cinquième d'une carrière entamée sur le tard, au début des années 2000. Car avant d'enflammer les scènes du monde entier avec son groupe, les Dap Kings, cette solide native d'Augusta, en Géorgie, exerça le métier de gardienne de prison à Rikers Island, l'établissement bien connu de Dominique Strauss-Kahn.

Chanteuse de gospel, choriste dans des formations funk dans les seventies, cette fan absolue de James Brown voit son destin bouleversé en 1996, lorsqu'elle pose sa voix sur un album du vétéran Lee Fields. Repérée par les jeunes loups du futur label Daptone Records, amateurs de soul vintage comme on les aime, Sharon publie six ans plus tard son premier album, Dap Dippin' with Sharon Jones and the Dap-Kings. Elle a 45 ans.

De la soul music sans additif

L'an dernier, cette tornade d'énergie s'apprête à publier Give the People What They Want lorsqu'un médecin lui diagnostique un cancer des voies biliaires. Une opération, et une chimiothérapie préventive plus tard, Sharon Jones reprend le micro en octobre dernier... dans une église du Queens. Un come-back émouvant filmé par une équipe de cinéma, en vue d'un documentaire qu'on découvrira dans les prochains mois.

Annoncé par le tonitruant single "Release" et sa vidéo d'animation, le nouvel album prolonge l'esprit revival des productions précédentes de la chanteuse. Son timbre, savoureux, se promène sur les compos vintage des Dap Kings, valeureux puristes d'une soul music sans additif électro-pop. L'ensemble, un brin rétro, mais d'une confection irréprochable, n'a rien à envier aux classiques dont il s'inspire. Et célèbre le talent d'une diva qu'il serait criminel de ne pas (re)découvrir.


Jérôme VERMELIN

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