COULISSES - Dans son autobiographie à paraître en France début avril, Sharon Stone revient sur la célèbre scène de l’interrogatoire dans "Basic Instinct". La comédienne réaffirme qu’elle ne savait pas qu’on verrait son entrejambe à l’image, ce que le réalisateur Paul Verhoeven a toujours réfuté catégoriquement.
C’est une scène entrée dans la légende du cinéma à plus d’un titre. Dans Basic Instinct, le thriller érotique culte sorti en 1992, Sharon Stone incarne Catherine Tramell, une romancière suspectée d’avoir assassiné l’un de ses amants à coups de pic à glace. Venu la chercher dans sa villa sur les hauteurs de San Francisco, Nick Curran, le flic interprété par Michael Douglas, l’espionne en train de s’habiller et découvre qu’elle n’a pas enfilé de culotte.
Quelques minutes plus tard, durant son interrogatoire au commissariat, la jeune femme décroise les jambes devant une assemblée de mâles bouche bée comme des millions de spectateurs à travers le monde. L’espace d’une microseconde, la caméra a en effet immortalisé clairement le sexe de la comédienne, une séquence qui a sans doute usé la bande de bon nombre de cassettes VHS…
C’est à la faveur de la réédition du film en DVD, en 2006, que Sharon Stone affirme pour la première fois avoir été trahie par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven. "Je savais que nous allions tourner ce moment où elle décroise les jambes. Je savais que nous allions faire allusion au fait qu’elle était nue. Mais je ne pensais pas qu’on verrait mon vagin dans la scène", raconte celle qui avait 33 ans à l'époque du tournage, persuadée qu’une séquence pareille est inimaginable dans un grand film de studio.
"Lorsque nous avons tourné, Paul m’a dit qu’on voyait le reflet de ma culotte […] et que donc il fallait la retirer pour créer une ombre", explique-t-elle. "Plus tard, lorsque j’ai vu la scène en projection, j’ai été choquée […] Et principalement parce qu’il ne m’avait pas dit : regarde, voilà ce que j’ai tourné, j’ai envie de le garder. Laisse-moi te le montrer."
"Mais me faire voir le résultat dans une pièce entourée de gens, c’était tellement irrespectueux et choquant que je ne savais pas quoi faire. Alors je suis allée dans la cabine de projection, je l’ai giflé et je suis partie […] Je suis d’accord que c’était bon pour la scène. Mais je ne suis pas d’accord avec la façon dont ça a été fait."
Sharon Stone a livré le même récit à plusieurs reprises au fil des années. Elle le répète presque mot pour mot dans sa biographie, La Beauté de vivre deux fois, à paraître en France le 1er avril chez Robert Laffont, et dont l’édition américaine de Vanity Fair vient de publier de larges extraits. "J’ai réfléchi longuement et j’ai finalement décidé d’autoriser la scène. Pourquoi ? Parce qu’elle correspondait au film et au personnage. Et parce que, après tout, je l’avais fait", plaide-t-elle.
Juste avant de tourner la scène, elle m’a offert sa petite culotte en cadeau! Mais ça, elle oublie toujours de le dire
Paul Verhoeven, en 2016
S’il n’a pas encore répondu à la publication du livre, Paul Verhoeven a déjà donné sa version des faits. Et elle est un peu différente. "Quand j’ai proposé à Sharon Stone de tourner cette scène au cours d’un souper, j’ai vu une sorte de lueur démoniaque dans ses yeux, et elle m’a tout de suite dit oui sans hésiter", a-t-il raconté en 2016 au Journal de Montréal. "Elle savait très bien ce qu’on faisait. Elle a dit qu’elle n’était pas au courant que j’avais filmé son vagin. Mais c’est faux. En plus, juste avant de tourner la scène, elle m’a offert sa petite culotte en cadeau ! Mais ça, elle oublie toujours de le dire."
Paul Verhoeven, qui avait déjà dirigé Sharon Stone dans Total Recall deux ans auparavant, estime que la comédienne aurait été victime de son entourage. "Ses agents lui ont dit que ces images pourraient nuire à sa carrière. Et elle m’a demandé de retirer la scène, mais j’ai refusé", avance-t-il. "En fin de compte, cette séquence l’a propulsée sur le devant de la scène […] La preuve, on en parle encore aujourd’hui."

Si l’actrice et le réalisateur campent sur leurs positions, l’un et l’autre assurent être restés en bons termes. Présenté en ouverture du Festival de Cannes en 1992, Basic Instinct a amassé plus de 350 millions de dollars au box-office. À l’époque, le film fera l’objet de vives critiques de la part de la communauté LGBT, choquée par l’image négative véhiculée par le personnage de Catherine Tramell, ouvertement bisexuelle à l'écran.
Sharon Stone, elle, tournera une suite en 2006, sans Paul Verhoeven, ni Michael Douglas. Dans ce nanar mis en scène par le Britannique Michael Caton-Jones, la romancière vit désormais à Londres. De nouveau accusée de meurtre, elle se confie sur le divan du psychanalyste Michael Glass (David Morrissey) avant de s'assoir face à lui sur une chaise, jambes écartées… sans jamais rien dévoiler de son intimité cette fois.
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Elle sera l'héroïne de Benedetta, le prochain film de Paul Verhoeven. Ecoutez Virginie Efira dans le podcast "Le cinéma, c'est la vie en mieux" !
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