COULISSES – TMC diffuse ce jeudi soir les deux épisodes de "The Amazing Spider-Man", interprétés par l’acteur anglais Andrew Garfield. Si ce dernier espérait reprendre le rôle dans un troisième film, les producteurs n’étaient pas vraiment de cet avis. Explications.
C’était un rêve de gosse. En juillet 2011, l’acteur anglais Andrew Garfield débarque au Comic-Con de San Diego déguisé en Spider-Man et s’adresse, ému, à un public en folie, expliquant qu’il est là avant tout "comme un fan". A l’époque, le jeune comédien sort tout juste du tournage de The Amazing Spider-Man, nouveau volet des aventures de l’homme-araignée sous la direction du réalisateur Marc Webb.
Après les trois films à succès de Sami Raimi avec Tobey Maguire, Sony Pictures a en effet décidé de "rebooter" la franchise avec un nouveau duo attendu de pied ferme par les fans. Marc Webb est issu du cinéma indépendant, Andrew Garfield s'est illustré dans une poignée de films et séries en Grande-Bretagne mais surtout dans The Social Network de David Fincher.
Il devait tourner un troisième épisode
Tourné pour 200 millions de dollars, le long-métrage va rapporter plus de 750 millions. Rapidement, une suite est mise en chantier avec la même équipe. Sorti en mars 2014, The Amazing Spider-Man 2 fait aussi bien au box-office. Mais pas mieux. Surtout les critiques sont mitigées, avec un score de 52% d’avis favorables seulement sur RottenTomatoes, le site de référence. A l’époque, le studio espère toujours mettre en chantier un 3e volet. Une date de sortie est même annoncée pour le 10 juin 2016... Et puis tout va s’arrêter.
D’abord pour des raisons financières. Avant d’être racheté par Disney en 2009 pour la bagatelle de 4 milliards de dollars, Marvel avait négocié les droits de ses personnages avec différents studios. Et c’est Sony qui possède toujours ceux de Spider-Man, ce qui empêche jusque-là le personnage d’apparaître à l’écran avec les Avengers – Iron Man, Thor, Hulk, etc – dont les aventures sortent sous l’égide de la firme aux grandes oreilles.
Après de longs mois de négociations à rebondissements, Sony et Disney se mettent d’accord pour se "prêter" les personnages. Spider-Man apparaîtra dans Captain America : Civil War. Puis Iron Man ira faire un tour dans Spider-Man : Homecoming. Et Andrew Garfield dans tout ça ?
Ce nouveau deal au sommet met fin à la carrière de superhéros de l’acteur, remplacé quelques semaines plus tard par son jeune compatriote Tom Holland. Si officiellement la décision est "artistique", le nouveau réalisateur Jon Watts souhaitant raconter l'histoire d'un Spider-Man adolescent, les e-mails de la direction de Sony, dévoilés par des hackers au printemps 2015, racontent une toute autre histoire.
Il aurait mis le patron de Sony très en colère
A l’été 2014, en marge de la Coupe du Monde de football, le comédien était en effet attendu à Rio par le big boss de Sony, Kaz Hirai, lors d’un événement privé devant 750 invités au cours duquel devait être annoncé la mise en chantier de The Amazing Spider-Man 3. Vicitime d’un vilain jet-lag, le comédien aurait annulé sa venue au dernier moment, provoquant la colère du patron.
"Nous sommes à une heure d’un gala et Andrew décide qu’il ne veut pas venir. Il porte une barbe miteuse et il veut qu’on le laisse tranquille", peut-on lire dans un e-mail adressé à la direction du studio. Les hackers iront même jusqu’à dévoiler le discours de Kaz Hirai, louant le talent de l’acteur, et annonçant son retour dans le costume de l’homme araignée. Il ne sera jamais prononcé.
Depuis, Andrew Garfield a tourné la page. Il a tenu le rôle principal de Hacksaw Ridge (Tu ne tueras point en VF), le film de guerre qui marquait le retour de Mel Gibson derrière la caméra. Et qui lui a valu sa première nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Mais aussi celui de Silence, le long-métrage de Martin Scorsese sur les prêtres portugais persécutés par l’armée japonaise. Loin, très loin de ses performances en collant rouge et bleu.
En décembre 2016, Andrew Garfield a accepté d’évoquer son éviction de la franchise Spiderman dans une interview accordée au Guardian. S’est-il auto-saboté ? "Non, je ne crois pas. Mais je peux dire fièrement que je ne me suis pas compromis. Je suis toujours resté moi-même. Et ça a peut-être dérangé certaines personnes (…) Est-ce que j’ai été naïf ? Bien sûr. J’avais 25 ans et je ne connaissais rien du processus de fabrication de ces films à gros budget."
Ce qui explique peut-être pourquoi il semble désormais préférer les productions plus modestes, mais non moins ambitieuses, à l’image de Breathe, un drame d’Andy Serkis sur l’histoire vraie de Robin Cavendish, brillant avocat britannique paralysé à l’âge de 28 ans par la poliomiélyte.
Présenté il y a quelques jours au Festival de Toronto, ce biopic émouvant a reçu d'excellentes critiques. Et pourrait lui valoir, à 34 ans seulement, sa deuxième nomination aux Oscars. La preuve qu’il a peut-être bien fait de ne pas se rendre à ce fameux gala à Rio…
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