Anthony Daniels, le C-3PO de "Star Wars" : "Au début, personne ne savait que j’étais là-dedans !"

Publié le 16 décembre 2019 à 17h59

Source : La matinale Week-end

RENCONTRE – Dans "L’Ascension de Skywalker", le nouvel épisode de la saga "Star Wars" en salles mercredi, l’acteur britannique Anthony Daniels, 73 ans, reprend du service dans le costume du célèbre C-3PO. De passage à Paris, il s’est confié à LCI.

C’est le rôle de sa vie. Anthony Daniels n’avait pas 30 ans lorsque George Lucas lui proposa, le 14 novembre 1975, d’incarner un certain C-3PO dans un petit film de science-fiction intitulé "La Guerre des Etoiles". 44 ans plus tard, cet élégant Britannique est le seul comédien à avoir joué dans tous les films de la saga qui s’achèvera le 18 décembre avec l’Episode IX, "L’Ascension de Skywalker". Une aventure qu’il raconte dans une biographie intitulée "I Am C-3PO", encore inédite en France.

 

"C’est un personnage que j’adore", explique le septuagénaire à LCI dans la suite d’un palace parisien, une réplique du célèbre droïde de protocole entre les mains. "Il est toujours honnête, loyal, c’est un véritable ami. Il parle couramment 6 millions de formes de communication. Moi, pas du tout ! A part un peu de français", avoue l’intéressé, modeste, dans la langue de Molière.

La légende raconte que ce féru de théâtre, passionné par le mime, a d’abord refusé le rôle. "Je crois qu’à l’époque j’étais un peu snob", sourit-il. "Je me voyais comme un acteur sérieux. En arrivant au rendez-vous, je n’étais pas du tout intéressé. Et puis j’ai vu tout de suite que George n’était pas très "Hollywood". Il était très timide, très calme. Mais le plus important c’est que sur le mur derrière lui, il y avait une peinture du personnage. J’ai vu ses yeux, il me regardait aussi. Et il y a eu comme un contact."

 

À l’époque, Anthony Daniels n’est pas au bout de ses surprises. "On a fait une maquette de mon corps en sculptant le buste avec de l’argile", se souvient-il. "Pendant six mois, on s’est demandé quoi faire des bras et de la tête. Nous n’avons jamais répété, si bien que je me suis retrouvé sur le tournage, dans le désert en Tunisie, en pleine chaleur, sans aucune indication. J’avais un petit micro sur la tête - l’émetteur était caché dans mes fesses - et il a fallu improviser."

 Avec sa gestuelle un peu gauche et son accent so british, C-3PO va rapidement devenir l’un des personnages préférés des fans, à égalité avec son comparse R2-D2, interprété par le regretté Kenny Baker. A l’époque, Anthony Daniels ne bénéficie pas de l’exposition médiatique des vedettes "humaines", les Harrison Ford, Mark Hamill et autre Carrie Fisher. "Au début c’était frustrant", reconnaît-il. "Parce que personne ne savait que j’étais là-dedans. J’étais vraiment un secret et ça me troublait un peu."

 

Au fil des décennies, Anthony Daniels va régulièrement retrouver ce drôle de robot dont l’esthétique vintage, inspirée par le "Metropolis" de Fritz Lang, a résisté à toutes les innovations technologiques ou presque. En 2013, J.J. Abrams l’approche pour reprendre du service dans l’Episode VII, "Le Réveil de la Force", le premier "Star Wars" de l’ère Disney. "Il m’a demandé si je voulais juste faire la voix et j’ai dit ‘non, je veux un nouveau costume ! ‘", raconte le vétéran qui va effectivement bénéficier d’une armure plus confortable et fonctionnelle, conçue à l’aide d’une imprimante 3D.

 "On aurait pu refaire le personnage en numérique, mais ça aurait été compliqué et très cher. Or moi je ne suis pas cher", ironise-t-il. "L’autre truc à savoir, c’est que dans ces films il y a plein de gestes qui relèvent d’un véritable travail de marionnettiste. On ne peut pas faire ça par ordinateur. Avec un vrai comédien, ça donne quelque chose de viscéral… et d’humain." On ne dira pas le contraire.

>> "Star Wars Episode IX : L'Ascension de Skywalker", de J.J. Abrams. Avec Daisy Ridley, Adam Driver, Anthony Edwards. En salles le 18 décembre.


Jérôme VERMELIN

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