Steve Carell dans "The Big Short" : "Je ne suis pas le premier choix pour jouer des mecs intelligents"

Publié le 23 décembre 2015 à 10h18
Steve Carell dans "The Big Short" : "Je ne suis pas le premier choix pour jouer des mecs intelligents"

CONTRE-EMPLOI. Nommé aux Oscars l’an passé pour son rôle de coach pervers et mégalo dans "Foxcatcher", l’acteur s’offre une deuxième chance de décrocher une statuette avec "The Big Short - Le casse du siècle". Rencontre avec un acteur capable de tout jouer, les petits marrants chez Judd Apatow comme les as de la finance ayant anticipé le crash banquier dans son nouveau film.

Que diriez vous à ceux qui craignent qu’un film sur la crise soit indigeste ?
Il y a une scène avec Margot Robbie dans une baignoire ! (rires) En fait j'avais un peu la même crainte : quand Adam McKay m’a parlé de son projet la première fois, je ne connaissais rien du monde de la finance et je n’avais pas lu le roman de Michael Lewis dont est adapté le film (The Big Short: Inside the Doomsday Machine, ndlr). Mais très vite, j'ai compris que, malgré ce sujet brumeux, il voulait le rendre divertissant et accessible. Sans pour autant en faire quelque chose de simpliste. C’est à mon avis la grande réussite du film. Il est à la fois fun et intelligent. 

Est-ce un film militant ?
Non, il ne prend pas parti. Des gens de tous les milieux, des banquiers comme des maçons, ont été impactés par la crise : il n’accable pas Wall Street et ses acteurs. Certes, comme beaucoup d'entre nous, Adam est en colère de la façon dont nous avons été manipulés mais il présente les faits tels qu’ils se sont passés, avec une bonne dose d’absurde en prime.

Quelle vision portez-vous sur ces banquiers qui ont touché le jackpot ?
Ce ne sont pas des héros et Adam ne les présente pas comme tels. Certes, ils ont eu de vrais états d’âme, surtout le personnage que je joue, mais ils ont quand même empoché le cash alors que certains couraient à la banqueroute. Leur succès dépendait d’ailleurs de l’échec des autres. Mais ils n’ont rien volé : ils ont juste mieux joué, mieux parié, mieux compris le système. C’est peut-être moralement répréhensible mais il n’y avait rien d’illégal.

Vous étiez surpris qu'on vous propose ce rôle de pape de la finance ?
Je sais que je ne suis pas le premier choix pour jouer des mecs intelligents ! (rires) Mais je connais Adam depuis 1990 : ça aide. Cela dit, quand le gars que vous jouez existe, qu’il est hyper intelligent et qu’il vous largue au bout de trois minutes de conversation, c'est assez intimidant. Mais bon, j’essaie d’être un élève appliqué et de faire mes devoirs du mieux possible pour être prêt le jour de l’examen.

Vous êtes incollable sur le sujet aujourd’hui ?
Grand Dieu, non ! C’est tellement complexe. D’ailleurs, malgré les efforts d’Adam pour défricher le terrain, il est possible que vous ne compreniez pas tout après avoir vu le film : il y a un tel jargon et tant d’infos à digérer. Mais ce n’est pas grave. C’est comme lorsqu’on regarde un film sous-titré et qu’on arrête de lire un moment : le message principal passe malgré tout.

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La rédaction de TF1info

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