INTERVIEW - LCI a rencontré Sting il y a quelques semaines, avant que l'artiste ne soit annoncé pour la ré-ouverture du Bataclan, et avant l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Le chanteur nous parle de son métier, son nouvel album et de politique.
Sting sera sur la scène du Bataclan, pour la réouverture de cette salle mythique, presque un an après les attentats qui ont touché Paris. A l'occasion, LCI est allé à sa rencontre, pour discuter de 57th & 9th, son nouvel album.
Un disque politique ? "Non, mon travail en tant qu’artiste est d’abord de divertir, donc on peut écouter cet album et simplement apprécier la musique, qui est très surprenante, très énergique, très rock’n roll. On peut aussi aller au-delà, s’intéresser aux paroles et à leur signification symbolique. Mais mon boulot est de divertir, mais si je peux aussi dire quelque chose de cohérent et d’utile, alors je le fais, mais ce n’est pas mon job principal" confie-t-il.
Et d'ajouter : "Quand j’étais enseignant, j’ai appris qu’on ne pouvait pas forcer l’esprit des élèves, alors je partageais simplement mon enthousiasme, dire : ‘j’adore ce poème. Pourquoi ? Grâce à la beauté de ses rimes, de ses mots.’ Ou quand je parlais d’un tableau ou d’une musique. Les enfants apprennent par eux-mêmes. Et aujourd’hui je fais le même boulot finalement, je divertis, et si les gens veulent apprendre quelque chose, ils le peuvent, c’est leur choix".
C’est un exercice intellectuel salutaire de se mettre à la place des migrants
Sting
S'il n'a pas pour but de chanter politique, Sting ne laisse pas véritablement l'actualité de côté : "Je ne propose aucune solution politique, je ne vois pas ce qu’elle pourrait être, mais je pense que s’il y a une piste à explorer, c’est en faisant appel à notre empathie. C’est un exercice intellectuel salutaire de se mettre à la place de ces migrants, de s’imaginer avec femmes et enfants en danger sur un bateau. On trouverait peut-être ainsi une façon humaine de s’attaquer au problème. Construire des murs ça ne marche pas, ces gens fuient une guerre sans fin, alors cette exode ne s’arrêtera pas demain".
Avec une pensée pour les artistes décédés dans cette année 2016 meurtrière : "La chanson Fifty Thousand a été inspirée par la mort de David Bowie, de Prince, et de mon ami, l’acteur Alan Rickman, des icônes populaires qui ont disparues de manière prématurée. Ca vous pousse à vous confronter à votre propre fin sans être morbide mais en acceptant son statut de mortel. On est là pour un temps limité, autant faire quelque chose de bien".
Le rock fait partie de mon ADN
Sting
Comment garde-t-il cette voix si singulière ? : "Je ne fume pas, je n’ai jamais rien fumé qui soit légal, quand j’étais plus jeune j’étais un athlète, et vous savez, la voix est un muscle qu’on doit entretenir. J’ai la chance d’avoir une voix singulière, et quand vous l’entendez à la radio ça ne peut être que moi (...) Je ne suis pas une rock star, je suis un musicien. Quelques fois je me prends pour une rock star, mais je suis véritablement un musicien dévoué, la musique est ma religion." répond-il.
"Le rock fait partie de mon ADN, ces 10 dernières années c’est vrai que j’ai fait des disques plus ésotériques, et par curiosité, sans objectif commercial. Alors ce disque est une surprise, et c’est ça le plus important. Le public doit être surpris, quand j’écoute moi-même de la musique je veux être surpris, quand je compose je veux surprendre".
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