SOUTIEN – Des personnalités du monde du cinéma ont fait part de leur inquiétude après la mort de huit personnes dans des fusillades dans des salons de massage d’Atlanta, en Géorgie, ce mardi. Six des huit victimes étaient d’origine asiatiques.
Le hashtag est remonté sur les réseaux sociaux en quelques heures. Trois mots pour exprimer une colère : #StopAsianHate. La phrase "arrêtez la haine envers les Asiatiques" était utilisée par de nombreux anonymes, médias américains et personnalités hollywoodiennes après l’attaque meurtrière, mardi, contre des salons de massages à Atlanta.
Huit personnes, dont six d’origine asiatique, sont mortes. L’auteur des fusillades, un homme blanc de 21 ans, a nié tout mobile raciste et a expliqué être un "obsédé sexuel" voulant supprimer "une tentation". Mais le ralliement a été national autour de la communauté asiatique aux États-Unis.
Nous sommes pris pour cible, nous vivons dans un pays qui nous attaque simplement pour ce que nous sommes...
Olivia Munn
"Les violentes attaques et les meurtres contre les Asiatiques arrivent encore. S’il vous plaît aidez-nous. Nous avons besoin d’aide pour être en sécurité dans notre pays", a plaidé sur Twitter l’actrice américaine d’origine sino-vietnamienne Olivia Munn qui dénonce depuis des semaines l’augmentation des crimes racistes envers la communauté asiatique. Des attaques qui "ont grimpé en flèche depuis la pandémie", soulignait-elle sur Instagram début février, énumérant quelques-unes des récentes victimes. Un homme de 91 ans frappé par derrière à Oakland, un homme de 84 ans tué à San Francisco ou encore cet autre homme balafré dans les rues de Manhattan...
The violent attacks and murders against Asians are still happening. Please help us. We need help to be safe in our country. #StopAsianHate . Please. pic.twitter.com/NJ3knm1hlo — o l i v i a (@oliviamunn) March 17, 2021
La star de The Newsroom et de la saga X-Men a même permis l’arrestation de l’agresseur de la mère d’une de ses amies, une quinquagénaire d’origine chinoise à New York, en lançant un appel à témoins sur ses réseaux sociaux. "Notre génération se fait bien plus entendre que celle de nos aînés", assure-t-elle sur ABC. "Nous sommes pris pour cible, nous vivons dans un pays qui nous attaque simplement pour ce que nous sommes... Nous avons besoin que plus de personnes s'intéressent à nous, d'amplifier le mouvement, nous avons besoin que les médias en parlent... Nous avons été invisibles pendant si longtemps", insiste-t-elle auprès de Deadline White House. Icône des plus jeunes, l’héroïne du film Netflix À tous les garçons que j’ai aimés Lana Condor a appelé les Américains à "se réveiller". "Vos amis asiatiques ont besoin de vous, même quand ils n’expriment pas leur deuil publiquement", insiste-t-elle sur Twitter où les acteurs Daniel Dae Kim (Lost), Gemma Chan (Crazy Rich Asians) et la réalisatrice Lulu Wang (L'Adieu) ont également réagi.
Wake up... your Asian friends and family are deeply scared, horrified, sick to their stomachs and wildly angry. Please please please check in on us, please please please stand with us. Please. Your Asian friend needs you, even if they aren’t publicly grieving on social media. x — Lana Condor (@lanacondor) March 17, 2021
Le drame d’Atlanta "choque nos consciences", a déclaré à l’AFP Sam Park, représentant local de la communauté asiatique. "L'an dernier, nous avons déjà constaté du racisme, des discriminations et une résurgence des violences contre les Américains d'origine asiatique, considérés comme des boucs émissaires à cause de la pandémie", a-t-il déploré. Près de 70% des personnes d'origine asiatique interrogées par Stop AAPI Hate ont été victimes de harcèlement verbal et 10% agressées physiquement entre mars 2020 et février 2021, selon un rapport de cette association publié mardi.
Donald Trump "a encouragé les racistes à agir"
George Takei, Hikaro Sulu dans la série culte Star Trek, a lui pointé du doigt la responsabilité du clan républicain dans la vague de violences qui submerge la communauté asiatique. "Trois jours plus tôt, le chef de fil des Républicains à la chambre des représentants parlait encore de 'virus chinois'. Les mots ont des conséquences, en particulier venant de nos leaders", soulignait-il au lendemain des fusillades d’Atlanta. Un mois avant le drame, l’acteur hongkongais Tzi Ma (Mulan) affirmait que l’ancien président Donald Trump avait contribué à cette résurgence du racisme en parlant lui aussi du Covid-19 comme du "virus chinois". "Ça a donné la permission aux racistes, ça les a encouragés à agir", estimait-il auprès de People, racontant avoir lui aussi été attaqué verbalement dans la rue par un homme lui disant d'aller "en quarantaine".
Three days ago, the leader of the House GOP called it the “China Virus” again. Words have consequences, especially those from our leaders. Reporters: Ask politicians who trade in racism if they feel responsible or remorseful for violence committed in the wake of their words. — George Takei (@GeorgeTakei) March 17, 2021
La Hollywood Foreign Press Association, qui décerne les Golden Globes, ainsi que l’Académie des Oscars ont apporté leur soutien à la communauté asiatique. Une attitude hypocrite selon Variety qui s’en prend à "la complicité" jouée par l’industrie du cinéma. "Réduire les Asiatiques à des caricatures plates, à l’accent prononcé est un passe-temps favori dans ce pays depuis des décennies", tacle le magazine, citant les multiples stéréotypes propagés par les films depuis des années. De l’homme asiatique faible et efféminé à la femme asiatique qui ne parle pas et "dont le seul but est de servir les hommes américains".
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