Les super-héros irrévérencieux de Prime Video étendent leur univers avec une série dérivée consacrée à la jeune génération elle aussi dotée de pouvoirs.Les trois premiers épisodes, déjà disponibles, donnent le ton d’une saison qui ne devrait ménager ni ses personnages ni le public.Âmes sensibles, s’abstenir…
Du sang, partout. Des excuses, nulle part. The Boys, adaptation délicieusement gore des comics du même nom, fait fructifier la formule depuis déjà quatre ans sur Prime Video. Son succès public et critique ne pouvait que faire des petits, accouchant d’une série dérivée aussi prometteuse que ses jeunes super-héros pas encore corrompus par le système qui a érigé leurs aînés en demi-dieux capitalistes. Son titre ? Gen V. Un clin d’œil évident à la Gen Z, née après 1997, mais surtout au fameux Composé V, le sérum à l’origine des super pouvoirs dans l'univers porté à l'écran par Eric Kripke.
Oublié le QG des Seven, l’action de Gen V s’installe à l’université Godolkin où étudient les futurs super-héros. Il y a ceux qui veulent vraiment donner un coup de main à la société. Il y a ceux qui ne sont en recherche que de contrats très lucratifs. Puis il y a ceux, comme Marie (Jaz Sinclair), qui sont simplement en quête d’eux-mêmes. À 18 ans, la jeune femme vit avec le poids d'un drame familial né de sa capacité à transformer son sang en arme. Sa colocataire, Emma (Lizze Broadway), peut devenir minuscule uniquement en se faisant vomir. Quant à Luke (Patrick Schwarzenegger, fils d’Arnold), la star de l’établissement surnommée Golden Boy à l’avenir prometteur, il s’enflamme littéralement sur demande.
Des ados presque comme les autres
Gen V suit The Boys à la trace – de sang – avec une folle scène d’ouverture où le rouge est roi. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour regarder cette série dérivée qui ne dévie pas du politiquement incorrect brandi en étendard par les super-héros complètement barrés de Prime Video. Les scènes de combat ne retiennent pas leurs coups, les scènes de sexe n’ont été vues nulle part ailleurs. Derrière des dialogues aussi corrosifs que déjantés, se cache une réflexion sur nos sociétés où le nombre de likes sur les réseaux sociaux est porté aux nues. Derrière ces super-héros en devenir, se cachent avant tout des post-ados torturés qui peinent à cohabiter avec leur pouvoir et parfois avec eux-mêmes.
Une série aux airs de teen movie sensible sous acide et surtout sans aucun filtre, qui parle aussi bien de transidentité que de troubles alimentaires. Dans les trois premiers épisodes mis en ligne, Gen V parvient à jouer avec les attentes tout en remplissant parfaitement le cahier des charges établi par The Boys. C’est drôle, violent et franchement surprenant, évitant le piège des cliffhangers artificiels à la fin de chaque épisode. La suite devrait l’être davantage avec la promesse d’un endroit appelé "la Forêt" qui semble cacher bien des secrets. "A-t-on besoin de voir The Boys pour profiter de Gen V ? Non mais vous en profiterez beaucoup plus si vous l’avez vue", remarque Chance Perdomo, l’interprète du jeune Andre, dans les notes de production. Soyez prévenus : les essayer, c’est les adopter.
>> Gen V - trois épisodes déjà disponibles puis un épisode chaque vendredi jusqu'au 3 novembre sur Prime Video