CRITIQUE - Warner et DC nous avaient vendu "Suicide Squad" comme une véritable oeuvre pop, fun et haute en couleur à coup de promos fluorescentes abondantes, et si le résultat n'est pas celui escompté, le film de David Ayer n'est pas un ratage, malgré ses nombreux défauts.
Suicide Squad n'est pas l' œuvre pop vendue, ce n'est pas non plus le flop entendu. Le film réalisé par David Ayer avait marqué, lors de sa campagne promotionnelle dès le Comic Con de San Diego 2015, pour son ton très éloigné du très sérieux Batman v Superman et pour l'aspect fun et pop qu'il dégageait. Une bande de bad guys tous plus affreux les uns que les autres embarqués dans une mission suicide sous les ordres de la terrifiante Amanda Waller (Viola Davis). Un bon moyen de s'éclater devant un grand écran bien installé confortablement sur son siège au cinéma. Problème : le résultat n'est pas celui promis par les premières images. Suicide Squad n'est pourtant pas raté et nous propose un vrai film de personnages.
L'équipe est présentée dans les 20 premières minutes du film, notamment Harley Quinn (impeccable Margot Robbie) et Deadshot (très bon Will Smith) qui porteront l'histoire, sans pour autant que le long-métrage d'Ayer n'oublie les autres membres de l'escouade. Jai Courtney est hilarant en Captain Boomerang (peut-être son meilleur rôle), Jay Hernandez aussi touchant que badass en El Diablo, ou encore Joel Kinnaman qui chapeaute le tout sur le terrain avec Rick Flag. Et si Katana (Karen Fukuhara), Killer Croc (Adewale Akinnuoye-Agbaje) n'existent pas tellement, David Ayer nous offre une vraie équipe, à l'alchimie séduisante.
Une équipe unie de personnages imparfaits
Ils se battent ensemble, abandonnent ensemble, se relèvent ensemble. Les personnages existent aussi bien en groupe qu'individuellement (pour Deadshot, Harley Queen et Rick Flag en tout cas). Bien sûr, Suicide Squad n'est pas exempt de défauts, la réalisation d'Ayer manque de peps et nous offre quelques scènes d'action assez molles, le montage est très imparfait et les musiques sont balancées au milieu de scènes pour faire cool, et Enchantress (Cara Delevingne) est une - surprenante - méchante peu intéressante. Dernier bémol : le Joker de Jared Leto. Difficile pour l'acteur de passer après Heath Ledger, et son incarnation du clown psychopathe manque de subtilité.
Pourtant le film marche, tient la route grâce à ces vilains qui partent en quête d'une véritable rédemption tout au long de leur mission. Une épreuve intérieure qui donne un supplément d'âme à ces 2h10. Suicide Squad parvient à s'inscrire dans l'univers cinématique développé par DC et Warner avec de courtes mais efficaces apparitions de Batman (Ben Affleck) et Flash (Ezra Miller). Si Suicide Squad n'est pas parti pour tout révolutionner et si la déception peut pointer le bout de son nez après une promesse à moitié tenue, il reste très loin du naufrage annoncé par la presse américaine et certains fans présents sur les réseaux sociaux.
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