Télévision, radio : les femmes parlent deux fois moins que les hommes

Publié le 4 mars 2019 à 16h54, mis à jour le 5 mars 2019 à 11h01

Source : La matinale

OÙ SONT LES FEMMES ? – L'INA (Institut National de l'Audiovisuel) a mené une étude de grande ampleur sur le temps de parole des femmes dans les médias français. Et les résultats sont édifiants.

On dit souvent que les femmes sont plus bavardes que les hommes. Une chose est sûre : à la télévision et à la radio, c'est loin d'être le cas. Dans une étude inédite menée par l'INA (l'Institut National de l'Audiovisuel) portant sur 18 ans de programmes, le constat est sans appel : les hommes parlent deux fois plus dans les médias. Pour le quantifier, l'INA a créé un logiciel d'analyse acoustique permettant de mesurer le temps de parole des femmes sur 700.000 heures de programmes, journalistes et intervenantes confondues. Soit le plus gros volume de données jamais analysé au monde, remontant jusqu'à 2001 pour la radio et 2010 pour la télévision.

Sur le petit écran, si la parité du temps de parole est quasiment atteinte sur Téva et Chérie 25, des chaînes destinées aux femmes, ce n'est pas le cas sur les chaînes sportives Eurosport et L'Equipe, où ce temps de parole des femmes est le plus faible (respectivement 7,4% et 16,5%). Du côté des généralistes, M6 arrive en tête avec un temps de parole féminin de 41%, suivi de TF1 (36,1%), loin devant Canal+ qui présente le plus faible taux.

Sur les chaînes privées, les femmes parlent moins aux heures de forte audience

Autre constat de l'enquête : sur les chaînes privées, les femmes parlent moins aux heures de forte audience. Le temps de parole baisse en moyenne de 3,2 points sur les chaînes privées et de 1 point sur les chaînes publiques. Sur le créneau spécifique 19 heures-21 heures, le taux d'expression des femmes est de 37,7% en moyenne sur les chaînes publiques contre 24,6% sur les chaînes privées.

Côté radio, ce n'est pas mieux. Si on y observe  une hausse de 9,2% du temps de parole des femmes entre 2001 et 2018, les disparités sont flagrantes aux heures de grande écoute. L'étude distingue également les musicales et les généralistes. Sur ces dernières, le taux d'expression des femmes le plus élevé est sur RFI (33%), et le plus faible sur RMC (17%), une station diffusant beaucoup d'émissions sportives.

"Ces inégalités de représentation tendent à se réduire au fil des années", note toutefois l'auteur de l'étude David Doukhan. Ainsi, à la radio, le temps de parole des femmes a augmenté de 9,3% entre 2001 et 2018, et à la télévision de 4,7% de 2010 à 2018, une évolution particulièrement visible sur les chaînes publiques (+7%). L'INA a mis à disposition toutes les données de l'étude sur la plateforme publique data.gouv.fr.


Rania HOBALLAH

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