"Temple Solaire, l’enquête impossible" : TMC plonge dans les coulisses d’une secte qui fascine encore

Il était une fois l’horreur absolue. Entre 1994 et 1997, les corps carbonisés de 74 adeptes de la secte de l’Ordre du temple solaire sont retrouvés au Canada, en France et en Suisse dans une série d’incendies aux circonstances mystérieuses. Il y a des hommes, des femmes et des enfants, certains ont reçu une injection dans leur sommeil et sont morts, d’autres ont été abattus d'une balle dans la tête. La plupart sont disposés de manière méthodique. Suicide collectif ? Exécution préméditée ? Bien vite, des équipes de télé du monde entier se dépêchent sur les lieux sans encore imaginer l’ampleur de la tragédie.

Diffusée à partir de vendredi soir sur TMC, la série documentaire "Temple solaire, l’enquête impossible" retrace les coulisses d’une affaire criminelle hors norme qui a obsédé trois journalistes à l'époque, le Suisse Arnaud Bédat, et ses deux collègues français de TF1, le spécialiste des sectes Bernard Nicolas, et un certain Gilles Bouleau, le futur présentateur du 20H, alors de permanence au service des infos géné.

Auteur de deux livres de référence sur le sujet, les trois hommes sont réunis 28 ans après devant les caméras par le duo de réalisateur Nicolas Brénéol-Raphaël Rouyer et la productrice Elodie Polo Ackermann. En 2020, les équipes de TF1 contactent cette dernière, admiratifs de son travail sur la minisérie consacrée à l’affaire Grégory sur Netflix. Sans savoir qu’elle planche sur un nouveau projet qui a tout pour les passionner…

"Quand j’ai reçu leur coup de fil, j’étais absolument ravie", explique-t-elle. "J’ai une vraie foi dans le documentaire parce que j’ai l’impression que c’est un genre qui peut être à la fois très exigeant, rigoureux, et très populaire. Et ce qui m’intéressait ici, c’était de mettre en place une narration qui allait plaire aussi bien à des gens qui ont suivi le dossier autrefois qu’à un jeune de 25 ans qui n’a jamais entendu parler de l’Ordre du Temple Solaire en utilisant les codes visuels de la science-fiction ou d’une série comme Stranger Things".

Pour la productrice, cette affaire renfermait d’emblée tous les ingrédients nécessaires. Il y avait bien évidemment sa dimension hors norme – par le nombre des victimes et la géographie des massacres – sans parler des nombreuses zones d’ombres qui perdurent, près de trois décennies après. Mais aussi la façon dont les trois journalistes ont uni leurs forces pour démêler les fils d’une organisation tentaculaire au cœur de laquelle on retrouve trois hommes qui font encore l’objet de tous les fantasmes.

Il y a d’abord le médecin homéopathe belge Luc Jouret, aussi mystique que séducteur. Ensuite son acolyte, l’escroc Jo Di Mabro, aussi caricatural que dangereux. Tous deux feront l’objet d’un mandat d’arrêt international avant d’être identifiés parmi les cadavres. Il y a enfin le chef d’orchestre suisse Michel Tabachnik, accusé d’avoir nourri la pensée destructrice des deux premiers. Poursuivi pour son rôle présumé dans la mort de 16 personnes, il a été relaxé en 2006 et livre aujourd’hui son témoignage, troublant mais édifiant, aux côtés de plusieurs anciens adeptes et de proches des victimes.

En mêlant images d’archives et témoignages actuels, "Temple solaire, l’enquête impossible" expose les rouages d’une secte qui, sous couvert d’ésotérisme de pacotille et de critique fumeuse de la société de consommation, dissimulait une idéologie destructrice qui a coûté la vie à des dizaines d’individus ordinaires, de tous milieux sociaux confondus. TMC diffuse les deux premiers épisodes de ce documentaire passionnant ce vendredi soir, et les deux suivants la semaine prochaine. L’intégralité est déjà disponible sur MyTF1Max.