"The Getaway" : les Red Hot Chili Peppers ont-ils atteints la date de péremption ?

Publié le 22 juin 2016 à 15h49
"The Getaway" : les Red Hot Chili Peppers ont-ils atteints la date de péremption ?

ON AIME – Les vétérans bodybuildés du rock californien viennent de publier "The Getaway", leur 11e album en trois décennies. Revenus des pires excès, depuis un bail déjà, les Red Hot Chili Peppers 2016 ont le groove tranquille mais inspiré, sous l’impulsion du producteur Danger Mouse. Explications.

La cinquantaine passée, les Red Hot Chili Peppers ont encore faim. Reste qu’en 30 ans de carrière, ses musiciens ont changé, de visages comme d’appétits musicaux. The Getaway, leur 11e opus, n’a, en effet, plus rien à voir, ou presque, avec le funk rock binaire des débuts. Produits et co-écrits avec le producteur Danger Mouse, les 13 titres qui le composent privilégient ainsi la confection de belles mélodies à la démonstration technique bête et méchante.

Depuis le départ du guitariste John Frusciante, en 2009, le groupe s’est également recentré sous l’influence de son disciple et remplaçant, Josh Klinghoffer. Fini les albums à rallonge, voire double à l’instar de l'opulent Stadium Arcadium. A défaut de déborder de tubes, leur nouveau répertoire vise juste et bien. Et exhale une forme d’apaisement, un groove presque tranquille s’il n’était contrebalancé par une poignée de saillies électriques, certes contrôlées.

Une dualité entre rock et pop toujours assumée

"Dark Necessities", le premier single, en est la parfaite illustration. Une montée guitare-piano toute en douceur, soudain interrompue par la basse ronflante de Flea et des claquements de mains, avant que le chanteur Anthony Kiedis vienne poser son timbre mélancolique et ses paroles douces amères jusqu’au refrain, entêtant dès la première écoute. L’ensemble du disque joue, au fond, sur cette dualité entre rock et pop qui a toujours agacé les détracteurs du groupe.

Qu’ils lorgnent sur le funk seventies - "We Turn Red", "Sick Love" –, empruntent un chemin folk – "The Longest Wave", "Encore" - où qu’ils lorgnent sur Led Zeppelin avec "Detroit", sorte de cousin détraqué du mythique "Immigrant Song", les Red Hot Chili Peppers cherchent toujours une forme d’efficacité, d’évidence, au risque de ne pas explorer davantage.

Ici, l’ambition se trouve dans les détails. Les chœurs féminins de "The Getaway", la trompette triste de "The Hunter", les notes de synthé aériennes de "Go Robot". Une production globalement claire, limpide, précise, où chaque musicien reste à sa place, sans éclipser ses partenaires. Bref une alchimie parfaite qui, à défaut de surprendre, réserve encore de vrais beaux moments de musique.

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Jérôme VERMELIN

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