Mika de retour pour "The Voice All Stars" : "J’aime l’idée de m’asseoir dans un fauteuil et d’être fan"

Propos recueillis par Jérôme Vermelin
Publié le 11 septembre 2021 à 17h30

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - Chanteur charismatique et coach éclectique, Mika fait son comeback ce soir dans "The Voice All Stars" sur TF1. Entretien avec un personnage aussi imprévisible qu’attachant, ravi de reprendre du service pour cette édition anniversaire.

Coach de "The Voice" durant 7 saisons, Mika a remporté l’émission à deux reprises avec Kendji Girac et Whitney Marin, découvrant également des talents aussi variés que les Fréro Delavega, le trio Arcadian ou encore Frédéric Longbois.  De retour dans son fauteuil rouge pour la saison All Stars qui débute ce samedi 11 septembre sur TF1, il a raconté à LCI sa relation particulière avec l’émission. Et ce qu’il attend des candidats qui reviennent tenter leur chance.

Vous rappelez-vous le jour où on va a proposé de devenir coach de "The Voice" ? 

Je me souviens, j’étais dans une voiture. J’étais en tournée quelque part, mais je ne me souviens pas de l’endroit. Ce dont je me rappelle en revanche, c’est que j’étais flatté. Mais qu’ensuite j’ai ressenti de la panique. J’étais anxieux. C’est bizarre de dire qu’on a peur de la télé, mais j’avais peur de changer devant la caméra. Et je ne voulais pas changer devant la caméra. Si bien que j’ai voulu connaître les gens qui allaient faire l’émission. Pas forcément les autres coachs tout de suite. Mais les producteurs, tous les gens dans l’ombre. Une émission comme celle-là, qui est à l’antenne depuis maintenant dix ans, n’est possible que si les gens en coulisses agissent avec une certaine bienveillance. C’est seulement lorsque je me suis senti à l’aise avec eux que j’ai accepté.

Pour moi la musique, c’est la liberté. C’est vraiment un endroit où l’empathie est fondamentale et où l’éclectisme est nécessaire
Mika

Est-ce que vous doutiez de votre capacité à faire le job ? 

Je pense que pour faire cette émission, il faut accepter de juste s’amuser. Il faut être fan plus que coach. Pour que lorsque quelqu’un chante, on l’écoute comme un fan. Ce qui ne veut pas dire que les fans n’ont pas d’opinion, au contraire ! Être fan, ça ne veut pas dire qu’on adore tout. Ça veut dire qu’on adore écouter et que ça nous provoque beaucoup de choses, beaucoup d’émotions. Comme si on était dans un pub, un soir, après une journée de studio, et qu’on écoutait de la musique avec ses amis.

Au fil des saisons, vous avez sélectionné des candidats très différents les uns des autres. Avec le recul, êtes-vous surpris de vos choix ? 

Mes choix ne me surprennent pas, non. Pour moi la musique, c’est la liberté. C’est vraiment un endroit où l’empathie est fondamentale et où l’éclectisme est nécessaire. Quand on est éclectique, on s’ouvre à des émotions improbables qui peuvent donner naissance à d’énormes succès. Kendji Girac, les Fréro Delavega, les Arcadian, MB14, Frédéric Longbois… Ça va du beatbox au chant lyrique en passant par ce qui est la pop mainstream aujourd’hui en France !

Kendji, parlons-en. Vous étiez le seul à votre retourner pour lui. C’était un coup de génie lorsqu’on voit ce qu’est devenue sa carrière, non ? 

Quand j’étais dans le fauteuil et que j’écoutais cette voix, avec ce mélange, cette confluence, le côté gitan, une chanson issue de la pop urbaine revisitée cette manière-là… Mais surtout zéro filtre. J’ai entendu quelqu’un qui chantait sans filtre. Alors ça m’a touché, je me suis retourné pour sa performance de Bella et là je vois quelqu’un qui n’a pas conscience de ce qu’il est même physiquement : un très bel homme, avec une présence, quelqu’un qui rayonne et qui n’a encore une fois pas conscience du pouvoir de son propre sourire. Tout est cohérent. Et quand tout est cohérent comme ça, il y a beaucoup de potentiel.

J’avais peur que ça devienne tellement intense et qu’on perde toute la spontanéité propre à cette émission. Or je vous promets que ce n’est pas du tout le cas !
Mika

Faire "The Voice All Stars", c’est prendre des nouvelles de la famille ? 

Faire la saison All Stars c’est me retrouver avec des coachs que j’aime bien, déjà. Et c’est aussi se confronter à une réalité plus complexe. Que signifie cette compétition pour les talents ? Quelles sont les conséquences ? Dans le positif comme dans toutes les autres nuances. On a parlé de Kendji, mais ça peut aussi être difficile, compliqué et même dur pour certains. Ce que j’avais envie de demander aux talents de cette saison, c’est "pourquoi vous revenez ? Qu’êtes-vous venus chercher ? Qu’êtes-vous venus montrer ?" J’avais peur que ça devienne tellement intense et qu’on perde toute la spontanéité propre à cette émission. Or je vous promets que ce n’est pas du tout le cas ! Vous allez retrouver tout ce qu’on aime dans The Voice avec une candeur presque déstabilisante. C’est un très beau moment de télé.

Sur les premiers extraits de l’émission, on voit certains coachs être très émus par les retrouvailles avant d'anciens talents. Ce sera aussi votre cas ? 

J’ai eu beaucoup de moments d’émotion (sourire). Vous savez, moi je ne pleure pas devant la caméra. Je pleure chez moi… ou dans les toilettes. Pas devant vous !

Quelle place occupe cette émission dans votre carrière ? Est-ce qu’elle vous a rappelé les raisons qui vous ont poussé à faire ce métier ? 

Déjà j’ai beaucoup d’affection pour cette émission parce qu’elle est bienveillante. Elle m’a aussi aidé à mieux comprendre la télé. On a l’impression aujourd’hui que c’est un média dont il faut se méfier. C’est vrai, mais pas toujours. Si je regarde mes grands héros que sont Frank Sinatra, Nat King Cole, Glenn Gould, Sonny and Cher, Elvis Presley bien sûr… La télévision faisait partie de leur manière de continuer à communiquer avec leur public. Dans ce sens, je trouve que "The Voice" m’a donné l’opportunité de communiquer et de raconter des choses à mon public. Et puis j’aime aussi l’idée que je peux juste m’asseoir dans un fauteuil et être fan. De temps en temps ça fait du bien. 


Propos recueillis par Jérôme Vermelin

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