Attendue à Paris et à Lyon, Taylor Swift enfin prête à vivre sa love story avec la France

Publié le 21 juin 2023 à 17h56

Source : Sujet TF1 Info

La chanteuse américaine ouvrira sa tournée en Europe par deux concerts à La Défense Arena à Paris, les 9 et 10 mai.
Des retrouvailles XXL dans une salle de 40.000 places, quatre ans après un concert intimiste à l’Olympia.
Celle qui faisait du marché français une priorité a réussi à conquérir un public aujourd’hui largement acquis à sa cause.

Son ami Ed Sheeran le résume sans doute mieux que personne. "Jouer au Stade de France veut dire que tu as conquis le monde parce que les Français n’acceptent pas les gens si facilement", disait-il à "Sept à Huit" en 2017. Au printemps 2024, le "Eras Tour" de Taylor Swift ne passera pas par l’enceinte de Saint-Denis, qui se refera une beauté en prévision des Jeux olympiques, mais par La Défense Arena, de l’autre côté de la capitale. Un stade couvert de 40.000 places, jardin du Racing 92, devenu le symbole de ce qui restera sans doute la plus belle victoire de l'Américaine de 33 ans. S’imposer sur un marché pointilleux qui l’a souvent boudée.

Un unique Zénith

Ils sont une poignée à avoir assisté à son tout premier concert en France le 18 octobre 2010. C’est armée d’une guitare pailletée que Taylor Swift interprète cinq titres à la salle Wagram face à "quelques dizaines de privilégiés", dont une quarantaine de fans ayant gagné leur place grâce à un concours. Partenaire de l’évènement, TV Mag parle d’une artiste "généreuse sur scène, proche de son jeune public". La native de Pennsylvanie n’a que 21 ans et sort la semaine suivante "Speak Now", son troisième album. Un opus qu’elle défendra sur la scène du Zénith, toujours à Paris, cinq mois plus tard devant une foule en délire. Même si la salle n’est pas complète.

Les Swifties présents garderont longtemps en mémoire cette soirée qui mettra plusieurs années à se reproduire. Aux États-Unis, Taylor Swift remplit les stades et collectionne les Grammy Awards. Mais, en France, sa country teintée de pop ne trouve pas écho dans la presse qui préfère évoquer sa vie sentimentale, sa guéguerre avec Katy Perry, son inimitié avec Kanye West née sur la scène des MTV VMAs ou encore son bras de fer gagnant avec Apple sur la rémunération des écoutes en streaming. Son album "Red" – le quatrième - lui permet de dépasser pour la première fois les 30.000 exemplaires vendus et de classer deux singles dans le top 20 français ("We are never getting back together" et "I knew you were trouble"). 

Des titres qu’elle reprend lors d’un nouveau concert, acoustique cette fois-ci, donné en petit comité sur une péniche au bord de la Seine. La même année, elle vient donner de la voix aux NRJ Music Awards sur la Croisette. Le vent semble enfin tourner avec la sortie de "1989" à l’automne 2014, virage résolument pop porté par le single "Shake it off". Taylor Swift revient faire un petit tour en France, où elle danse même avec Antoine de Caunes sur le plateau du "Grand Journal" de Canal+.  L’ambiance est moins fun chez le concurrent "C à vous" mais la chanteuse, qui s’offre un premier top 10 en France, ne s’avoue pas vaincue.

Un rendez-vous manqué à Nîmes en 2020

À chacune de ses rencontres avec Le Parisien, Taylor Swift martèle la même phrase. "La France est ma priorité". Avant l’arrivée en 2017 de "Reputation", son sixième opus vengeur et révolté, on s’est senti obligé de la défendre comme on défend une vieille copine injustement accusée de tous les maux. Privés de concerts à domicile, ses fans français ont dû traverser la Manche pour découvrir son incroyable show où un serpent géant s’invitait sur scène. "J’ai pris la décision pour mon précédent album de pas faire de promotion parce que j’estimais que j’avais déjà tout dit dans mes textes. Cette fois, c’est différent", assure-t-elle au Parisien deux ans plus tard.

L’ère de "Lover", son sixième album romantique et acidulé, marque ses retrouvailles avec un public français qu’elle continue à courtiser. En opération séduction sur le plateau de "The Voice" puis sur la scène de l'Olympia, Taylor Swift grimpe à la cinquième place du top albums et programme enfin un concert dans les somptueuses arènes de Nîmes à l’été 2020. Un rendez-vous annulé par la pandémie de Covid-19 qui met le monde à l’arrêt. Quand ça ne veut pas… En confinement, l’artiste à la plume sans égale signe deux albums aux sonorités folk de grande qualité. Mais, c'est avec le suivant, sorti en octobre, que s’opère la révolution swiftienne en France.

Le déclic "Midnights"

Toujours plus pop, mais peut-être plus adulte, "Midnights" lui offre son premier numéro un en France "avec 19.399 équivalents ventes" en première semaine, selon le SNEP, syndicat national de l’édition phonographique. Les écoutes sont tellement nombreuses en ligne qu’elles font buguer les géants du streaming musical. Ces derniers jours, les comptes fans de Taylor Swift sur Twitter se félicitaient de la voir être l’artiste féminine la plus écoutée sur Spotify France. Un rebond dû aussi sans doute aux réseaux sociaux où se multiplient les vidéos de sa tournée. De quoi donner très envie d'y participer à son tour.

Lancé en mars aux États-Unis, son "Eras Tour" prouve à ceux qui en doutaient que Taylor Swift est une bête de scène. Plus de 3h d’un spectacle fou dans lequel elle revisite l’intégralité de sa discographie. Un concert best-of de 44 chansons, dont deux surprises différentes chaque soir, qui amène le public à se replonger dans ses tubes plus anciens. Artiste protéiforme, Taylor Swift est aussi une redoutable femme d’affaires. Quand la billetterie de sa tournée actuelle a viré au chaos l’an dernier, elle est montée au créneau publiquement contre Ticketmaster sans les nommer. 

Quand elle a perdu la propriété de toutes ses compositions lors du rachat de son ancienne maison de disques, elle est repartie en studio pour proposer de nouvelles versions qui lui appartiennent. Son réenregistrement de "Speak Now" sera disponible le 7 juillet, alors qu’il n’aurait dû être mis en vente qu’en septembre. La faute à un manutentionnaire du Mans qui a jugé bon d’en subtiliser plusieurs exemplaires dans son entrepôt pour les revendre sur Le Bon Coin. 

Montant du butin ? Huit mois de prison ferme et une jolie frayeur pour les fans français. Mais, cette fois, Taylor Swift ne les a pas oubliés. Elle ira bien à leur rencontre trois fois en mai et juin 2024, à Paris puis à Lyon. Comme toute histoire d’amour, celle de l’Américaine et de la France aura été mouvementée. Le happy end est tout proche, au bout d’une bataille pour la billetterie qui s’annonce aussi incertaines que musclée.


Delphine DE FREITAS

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