Vanessa Springora dans "Quotidien" : "Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait un tel retentissement"

Publié le 8 janvier 2020 à 12h14, mis à jour le 8 janvier 2020 à 13h36

Source : Quotidien

GLAÇANT – Vanessa Springora était invitée sur le plateau de "Quotidien" ce mardi 7 janvier pour parler de son livre "Le Consentement", dans lequel elle raconte l'emprise qu'a eue sur elle l'écrivain Gabriel Matzneff, qu'elle accuse de pédocriminalité à son égard quand elle avait 14 ans.

"Je n'ai rien révélé dans mon livre, je n'ai fait que raconter mon histoire". Invitée sur le plateau de "Quotidien" ce mardi 7 janvier, Vanessa Springora est revenue sur la genèse et le succès fulgurant de son livre "Le Consentement". Dans cet ouvrage publié chez Grasset, la directrice des éditions Julliard raconte comment elle est tombée à 14 ans sous l'emprise de l'écrivain Gabriel Matzneff, alors âgé de 50 ans. 

Bien que l'écrivain aujourd'hui âgé de 83 ans n'ait jamais caché son attirance pour les jeunes filles, voire même les petits garçons qu'il mettait dans son lit lors de ses voyages en Asie, l'ouvrage a fait l'effet d'une bombe. "Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait un tel retentissement. Je suis très surprise. J'étais tellement habituée pendant des années à ce qu'il y ait un silence, une indifférence complète autour de ses agissements qui étaient reproduits dans ses livres. (…) Il y a un changement d'époque, une écoute différente pour ce genre de récits", a analysé Vanessa Springora qui estime que son livre n'aurait pas eu le même retentissement il y a 5 ans. 

"Abasourdie" après 15 jours de polémique, elle revient notamment sur le silence qui a régné durant de nombreuses années autour des agissements, pourtant connus, de l'écrivain pédophile. "Il y a beaucoup de cynisme, de fascination pour l'artiste au-dessus des lois", analyse-t-elle en référence au Prix Renaudot de l'Essai obtenu par Gabriel Matzneff en 2013. 

Mère d'un garçon de 14 ans, l'âge qu'elle avait au moment de sa rencontre avec l'écrivain, Vanessa Springora a insisté sur le phénomène d’enfermement psychique qui isole les victimes. "Ça ressemble beaucoup à l’embrigadement, l'endoctrinement qu’on rencontre dans les phénomènes sectaires, à la radicalisation aussi. C'est une façon d’isoler une personne, de la mettre sous son contrôle, sous sa coupe et d’en faire sa chose. Et de la persuader qu’on est la solution à tous ses problèmes". 


Rania HOBALLAH

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