Pour attirer un public plus jeune, le Musée Van Gogh d'Amsterdam a créé une carte Pokémon inspirée du peintre néerlandais.Mais le jour du lancement, la carte a attiré une foule de collectionneurs adultes déchaînés.Le produit est d'ores et déjà en rupture de stock.
C'est un emballement auquel l'institution ne s'attendait pas. Le Musée Van Gogh, situé à Amsterdam, a lancé jeudi 28 septembre un partenariat avec les Pokémon pour inciter les enfants à s'intéresser au peintre néerlandais. Six peintures réalisées par des artistes de la Pokémon Company sont ainsi présentées dans le musée jusqu'au 7 janvier 2024, parmi lesquelles figure un Pikachu inspiré de l'Autoportrait au chapeau de feutre (1887). Des illustrations également imprimées sur des posters et des vêtements mis en vente dans le musée.
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Mais le jour du lancement de cette grande opération, il n'y avait pas beaucoup d'enfants... mais plutôt une foule d'adultes déchaînés. De façon peut-être imprudente, le musée a voulu produire sa propre carte Pokémon, sur laquelle on peut retrouver Pikachu coiffé du célèbre chapeau de feutre de Van Gogh. De quoi pousser les collectionneurs les plus passionnés par le jeu de cartes japonais à investir en nombre le musée pour mettre la main sur cet objet.
La "Pika-Portrait", objet de toutes les convoitises
Cette carte, baptisée "Pika-Portrait", est donnée aux visiteurs à partir de 6 ans "sous réserve de disponibilité" et à condition qu'ils participent à une quête et répondent à des questions. Une disponibilité qui n'est d'ores et déjà plus d'actualité : le musée a tout simplement été dévalisé, et la carte est désormais en rupture de stock. Pour les amateurs, il n'y a donc plus qu'une solution : se diriger vers les sites de vente aux enchères et leurs prix sérieusement affolants. Certaines cartes, encore emballées, sont ainsi proposées à 800 euros.
Il faut dire que le jeu de cartes, lancé au Japon en 1996 dans la foulée de la série de jeux vidéo mettant en scène les mignons monstres de poche ("Pocket monsters"), connaît depuis quelques années un regain d'intérêt qui a fait grimper les prix, provoquant ruptures de stocks et incidents.
Outre la carte Pikachu, c'est la collection Pokémon entière du musée amstellodamois qui a donc, sans surprise, attiré les convoitises. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent d'ailleurs une foule de visiteurs adultes se disputant posters et vêtements sur lesquels ont été imprimées les peintures de Pokémon inspirées de Van Gogh.
L'entreprise a indiqué vendredi sur son compte X qu'en "raison d'une demande massive, tous [leurs] produits de cette collection sont épuisés". "Le comportement regrettable d'un petit nombre de visiteurs lors du premier jour de la collaboration n'était pas anticipé", a déclaré une porte-parole du musée auprès de l'AFP, qui a assuré samedi avoir rapidement garanti la sécurité de chacun et ne pas avoir eu de problèmes similaires depuis.
Ces visiteurs venus en nombre sont d'ailleurs qualifiés de "scalpers", soit des personnes achetant des produits disponibles en nombre limité à forte demande pour les revendre plus cher. Le musée limite désormais les achats à un exemplaire de chaque article par personne, qui seront bientôt "disponibles dans la boutique en ligne (...) jusqu'à épuisement des stocks".