ANNIVERSAIRE - Le 16 février 1981, les premières émissions du 13H et 20H apparaissent sur les écrans de TF1. Ces nouveaux programmes d'actualité se font une place à la table des Français. Jusqu'à devenir un rendez-vous incontournable.
C'était le 16 février 1981. Pour les moins de quarante ans, cette date n'évoque pas grand-chose. Pourtant, elle marque un tournant dans l'histoire des journaux télévisés. Jusque-là, les téléspectateurs de TF1 étaient habitués au générique chamarré de ce qu'on appelait "TF1 actualités". Adieu les lettres colorées, elles se parent désormais de bleu. En ce début des années 80, le décor fait peau neuve et le nom de l'émission change : le 13H et le 20H. Quatre décennies plus tard, ils deviendront deux institutions de l'actualité française.
Aux manettes de cette nouveauté made in TF1 : le présentateur Yves Mourousi. Il s'installe sur un plateau flambant neuf et va imposer sa marque pendant treize ans. Avec ses grosses lunettes et son "Bonjour !" reconnaissable entre tous, l'animateur vedette de la chaîne a porté l'émission à l'instinct. "Il pouvait rencontrer quelqu'un la veille qui lui parle de quelque chose d'intéressant et lui dire 'demain tu viens dans le 13H'". Ce journaliste sentait les choses", raconte la présentatrice Marie-Laure Augry, qui a travaillé avec Yves Mourousi jusqu'en 1988.
Ironie de l'histoire, la naissance du nouveau journal télévisé commence par l'annonce d'un décès. Celui de Carl Richter, l'un des meilleurs interprètes du musicien Jean-Sébastien Bach qui a succombé à une crise cardiaque à Munich. Après cette annonce, le 13H se dévoile peu à peu aux téléspectateurs. En quarante ans, la structure n'a pas beaucoup changé : déjà le journal tourné rue Cognac-Jay est divisé en deux parties. D'abord, il y a l'actualité pure. À l'époque, la visite de Jean-Paul II ou encore le terrorisme qui gangrène le Pays Basque font les gros titres.
Du sport, des stars et de la vie
La deuxième moitié du 13H se veut plus légère. L'objectif consiste alors à exposer la vie quotidienne des Français. On se concentre sur les habitudes de consommation ou bien sur la part des foyers qui partent en vacances. Mais ce n'est pas simple d'entrer dans l'intimité de la population. À l'époque, les correspondants locaux n'existent pas encore. Au final, moins de reportages qu'aujourd'hui mais plus de sport. "Plus de 1100 motards foncent sur la plage du Touquet", rapporte une voix-off pour l'Enduropale du Touquet - une course motocycliste.
Des infos, du terroir, du sport mais aussi... des paillettes. À l'époque, le 13H accueille sur son plateau des invités de marque. La première en date n'est autre que la chanteuse Juliette Gréco, qui offre une séquence mythique aux téléspectateurs. "Lorsqu'on écrit ses mémoires, il y a plusieurs attitudes. On peut écrire pour les autres comme pour dire : voilà ce que je ne vous avais jamais dit", déclarait Yves Mourousi avant d'être coupé par l'artiste : "Ou alors : tiens, prends ça dans ta gueule !" Stupéfaction et éclats de rire.
Preuve que le JT de l'époque prônait le mélange des genres, l'émission se terminait par un coup d'œil sur la Bourse de Paris. Un point très détaillé avec une liste de chiffres en lettres blanches sur fond noir. Le ton est franc, l'actualité est complète et la proximité est au rendez-vous. Depuis ce jour de 1981, le 13H est bien plus qu'un simple horaire. C'est un style. En quarante ans, les journaux de 13H et 20H se sont fait une place dans le paysage audiovisuel. " Lorsqu'on est au 13H, on déjeune avec les gens. Tout de suite, on est dans une édition de proximité. C'est ça, le fil conducteur depuis le début", conclut Marie-Laure Augry.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Culture, médias et divertissementDécès de Jean-Pierre Elkabbach à 86 ans
- Sujets de sociétéTaxes, carburants, inflation... Les Français face à la vie (très) chère
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès