D'"À bout de souffle" à "L’As des as", Jean-Paul Belmondo en 10 rôles mythiques

Publié le 8 septembre 2021 à 7h43

Source : Sujet TF1 Info

DANS LA LÉGENDE – Acteur aux multiples facettes, Bébel a tourné dans 90 films. Une carrière prolifique qui marquera à jamais l’histoire du cinéma français.

Il a inspiré les plus grands réalisateurs. De Becker à Godard, en passant par Verneuil à Lelouch. Aussi fougueux que sensible, Jean-Paul Belmondo a marqué de son empreinte un cinéma français qui le regrettera amèrement. Décédé ce 6 septembre à l’âge de 88 ans, l’iconique acteur a consacré plus de 50 ans de sa vie à cette passion de la comédie qui ne l’a jamais quitté.

"Ma carrière a été longue, très longue et elle touche aujourd'hui à sa fin. Sincèrement, je ne la regarde pas. En réalité, je la vois dans le regard des gens", expliquait-il il y a trois ans dans une interview à Corse-Matin. Forte de 90 titres, sa filmographie mêle comédies, films d’aventures et polars pour lesquels il n’a jamais eu peur de jouer lui-même les cascadeurs. À ses risques et ses périls.

"À bout de souffle" (1960)

C’est une rencontre qui a "scellé son destin", comme il aimait le dire. Jean-Paul Belmondo a 27 ans quand Jean-Luc Godard, alors critique de cinéma, lui offre son premier grand rôle au cinéma. Celui de Michel Poiccard, jeune voyou en fuite après avoir tué un motard de la police. Il donne la réplique à l’Américaine Jean Seberg dans ce film qui deviendra emblématique de la Nouvelle vague. Après ce succès, "l'on viendra à moi", raconte-t-il dans son autobiographie Mille vies valent mieux qu’une sortie en 2016. Il tournera deux fois de plus sous la direction du cinéaste franco-suisse.

"Un singe en hiver" (1962)

Un tout jeune Jean-Paul Belmondo donne la réplique à la légende Jean Gabin devant la caméra de Henri Verneuil dans cette adaptation du roman du même nom d’Antoine Blondin. Le premier campe Gabriel Fouquet, de passage sur la côte normande pour rendre visite à sa fille. Le second Albert Quentin, un patron d’hôtel lui aussi porté sur la bouteille. L’ivresse les rapprochera. Sur le tournage, il a fallu du temps aux deux acteurs pour s’apprivoiser. Mais le plus jeune finit par trouver une oreille attentive auprès de son aîné. Comme un passage de témoin immortalisé sur grand écran.

"L’homme de Rio" (1964)

Il se rêvait boxeur. Mais à défaut de pouvoir monter sur un ring, Jean-Paul Belmondo part au combat pour réaliser ses propres cascades. Sous la direction de Philippe de Broca, l’acteur use de son physique d’athlète et fait de Brasilia, où se tourne L’Homme de Rio, son terrain de jeu. Son personnage, le soldat en permanence Adrien Dufourquet, ne recule devant rien pour sauver sa fiancée, jouée par Françoise Dorléac, des mains de ses kidnappeurs. Même à sauter d’immeuble en immeuble. Sauf qu’un jour, la câble qui le retient se bloque et le laisse suspendu dans le vide. "Je n’ai pas peur mais j’ai mal", témoigne-t-il dans son autobiographie. "J’ai passé au Brésil mon baptême du feu en tutoyant le vide. Maintenant, je peux tout faire", se souvient-il à propos de ce moment charnière.

"Pierrot le fou" (1965)

Son baiser avec Anna Karina a fait l’affiche du 71e Festival de Cannes. Cinq ans près À bout de souffle, Jean-Paul Belmondo joue les amoureux transis pour Jean-Luc Godard. Et joue déjà avec le feu, quittant une voie ferrée juste à temps pour éviter de se faire écraser. "J’ai des bonnes jambes, je sais que je peux courir avant que le train arrive", s’amuse-t-il dans des archives de l’Ina sur le tournage.

"Borsalino" (1970)

C’est un film de gangsters culte au casting de rêve. Jean-Paul Belmondo et Alain Delon se glissent dans les costumes de François Capella et Roch Siffredi, deux truands du milieu dans le Marseille des années folles. Le film de Jacques Deray séduit plus de 4,7 millions de spectateurs en salles, curieux de voir cette œuvre aux coulisses agitées. Les deux stars s’écharpent à cause d’une histoire de nom sur l’affiche – celui de Delon, producteur, y apparaît deux fois contrairement à ce que stipulaient les contrats. L’histoire se règlera au tribunal deux ans plus tard, avec une victoire pour Bébel. Et les deux hommes coupent les ponts. Quarante-six ans plus tard, Belmondo parlera pourtant d’une "amitié fidèle faussement interrompue par une brouille montée en épingle dans les médias".

"Le Magnifique" (1973)

De Rio à Acapulco, Belmondo voyage encore pour Philippe de Broca. Il campe cette fois François Merlin, un auteur de série noire, et son double de fiction Bob Saint-Clar dans cette comédie loufoque et légère. "C’est plus un film sur l’imaginaire, le songe et le défoulement qu’un film policier", commente le réalisateur. Sur le tournage, Belmondo se blesse en traversant une baie vitrée. Mais pas de quoi l’inciter à arrêter de jouer les cascadeurs. "Le jour où je ne pourrai plus le faire, je préfère faire un autre genre de films. Parce que faire ce genre de choses pour être assis et regarder un autre le faire, ce n’est pas amusant", affirme-t-il à l'époque. Le Magnifique inspirera la saga des OSS 117 à Michel Hazanavicius. Et offrira à Bébel un surnom éternel.

"Peur sur la ville" (1975)

Commissaire de police parisien, Jean Letellier se met en chasse d’un tueur en série. Tous les moyens sont bons pour lui mettre la main dessus, offrant à Jean-Paul Belmondo des cascades d’anthologie. Devant la caméra d’Henri Verneuil, l’acteur s’accroche au toit d’un métro en marche et court sur les toits de Paris en se rattrapant aux gouttières. Le tout sans trucage. Il tourne la séquence finale suspendu à un hélicoptère et donne même un coup de pouce à son réalisateur en embarquant une caméra avec lui. Difficile de se dire que Bébel ne s’est blessé sur deux fois en mettant ce film en boîte…

"Le Professionnel" (1981)

Il a refusé la première version du scénario signée Michel Audiard. Arme pointée sur l’affiche, Jean-Paul Belmondo campe un agent des services secrets qui va contre les ordres de sa hiérarchie pour mener à bien sa mission et tuer le président du pays d’Afrique imaginaire le Malagawi. Dans la peau de Joss Beaumont, il se livre à une course-poursuite d’anthologie dans les rues de Paris qui le mène jusqu’au Trocadéro. Bébel évolue au rythme de la musique composée par Ennio Morricone. 

Une fin alternative, dans laquelle son personnage ne meurt pas, a même été tournée. Mais l’issue tragique du héros n’a pas empêché le succès du film. Plus de 5 millions de Français se sont pressés au cinéma.

"L’As des as" (1982)

Grâce à Gérard Oury, il a enfilé les gants qui lui faisaient envie depuis l’enfance. Pour le réalisateur de La Grande Vadrouille, Jean-Paul Belmondo incarne Jo Cavalier, un entraîneur de boxe en route pour les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Sauf que son voyage va être perturbé par sa rencontre avec Simon, un petit garçon juif. Sur le tournage, Bébel échappe encore à un accident lors d’une cascade où il est sur le capot d’une voiture. Le film est boudé par la critique mais pas par le public. Avec 5,4 millions d’entrées, l’As des as est le deuxième plus gros succès de Belmondo au cinéma.

"Itinéraire d’un enfant gâté" (1988)

Il a longtemps regretté d’être "un acteur sans prix". Il en décrochera l'un des plus prestigieux en 1989 pour son interprétation du truculent Sam Lion dans Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch sorti l’année précédente. Mais il refuse de se déplacer pour aller récupérer son César du meilleur acteur en raison d’un conflit opposant le sculpteur César et son père Paul Belmondo.


La rédaction de TF1info

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