Avec six trophées dont celui du meilleur film, "La Nuit du 12" de Dominik Moll est le grand vainqueur de la 48e cérémonie des César.Grâce à sa performance dans "Pacifiction", Benoît Magimel remporte son deuxième trophée du meilleur acteur consécutif, du jamais vu.Cinq fois nommée depuis 2017, Virginie Efira est enfin récompensée pour "Revoir Paris".
C'était notre grand favori. Et il n'a pas déçu ! La Nuit du 12, le formidable polar de Dominik Moll, a remporté six trophées sur dix possibles vendredi soir lors de la 48ème cérémonie des César à l'Olympia. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleur son, meilleur acteur dans un second rôle pour le truculent comédien Belge Bouli Lanners et meilleur espoir masculin pour Bastien Bouillon, ancien pensionnaire du Cours Florent qui entre enfin dans la lumière à 37 ans.
22 ans après avoir remporté un premier César du meilleur réalisateur pour Harry, un ami qui vous veut du bien, et une poignée de films qui n'ont pas toujours rencontré le public, Dominik Moll renoue avec les sommets grâce à cette adaptation du livre documentaire 18.3 : Une année à la PJ de Pauline Guéna. Flics à la PJ de Grenoble, Yohan et son coéquipier Marceau enquêtent sur le meurtre de Clara Royer brûlée vive à Saint-Jean-de-Maurienne par un homme masqué alors qu'elle rentre de soirée.
D'emblée, le spectateur est prévenu : il s'agit de l'une des centaines d'affaires non résolues de ce type en France chaque année. Mais grâce au brio de sa mise en scène et de ses interprètes, La Nuit du 12 parvient à nous captiver de bout en bout. Hyper réaliste, ce vrai-faux polar raconte les coulisses d'une enquête criminelle et décrit, en creux, toutes les formes de violence dont sont victimes les femmes dans la société contemporaine. "J'ai une pensée pour la vraie Clara, la vraie victime de l'affaire qui a donné lieu au film. Elle s'appelait Maud", a déclaré sur scène le cinéaste de 60 ans.
Je ne pense pas que je décrocherais un autre César avant longtemps. Je crois que je vais prendre ma retraite !
Benoît Magimel
En tête des nominations puisqu'il était en lice dans 11 catégories, L'Innocent de Louis Garrel ne rentre pas bredouille puisque le jeune cinéaste remporte le César du meilleur scénario original tandis que Noémie Merlant est désignée meilleure actrice dans un second rôle. Deux trophées également pour À plein temps d'Eric Gravel (musique et montage), Simone, le voyage du siècle d'Olivier Dahan (costumes et décors) et deux pour Pacifiction : Tourments sur les îles d'Albert Serra. Celui de la meilleure photo et du meilleur acteur pour Benoît Magimel.
Benoît Magimel, parlons-en. Récompensé l'an dernier pour De son vivant, il est le tout premier à remporter deux César du meilleur acteur consécutivement. "C'est totalement irréel", a-t-il avoué sur scène avant de remercier le cinéaste espagnol pour la liberté qu'il lui a donné sur le tournage. À l'écran, il incarne De Roller, haut-commissaire de la République débonnaire envoyé à Tahiti sur fond de rumeurs d'essais nucléaires français. "Je ne pense pas que je décrocherai un autre César avant longtemps. Je crois que je vais prendre ma retraite !", a-t-il plaisanté.
Brad Pitt et une invitée surprise
Cinq fois nommée depuis 2017, Virginie Efira connaît enfin la consécration grâce à sa performance dans Revoir Paris d'Alice Winocour. Elle y incarne Mia, une rescapée des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. "Ce film est juste, beau, consolateur, cathartique, merci d’avoir rendu hommage aux victimes", a lancé la comédienne franco-belge à sa réalisatrice, présente dans la salle alors qu'elle n'était pas nommée. Virginie Efira a d'ailleurs profité de son moment gloire pour saluer toutes les autres réalisatrices snobées par l'Académie des César cette année, comme Rebecca Zlotowski, avec laquelle elle a tourné Les Enfants des autres.
Quel merveilleux binôme de lauréats : Virginie Efira & Benoît Magimel 🤩 #César2023 pic.twitter.com/agTs8KpCEu — Académie des Arts et Techniques du Cinéma. (@Les_Cesar) February 24, 2023
Présidée par Tahar Rahim et animée par un collège de neuf personnalités - dont un excellent Jamel Debbouze - cette 48ème cérémonie des César a également été marquée par deux événements inattendus. En début de soirée, une jeune militante du mouvement écolo Dernière rénovation a fait irruption, vêtue d'un t-shirt sur lequel on pouvait lire "We have 761 days left" ("Il nous reste 761 jours"). Les téléspectateurs n'ont pas pu entendre son message puisque Canal + a coupé la diffusion le temps qu'elle soit expulsée de la scène.
Dans un registre plus glamour, Brad Pitt a surgi des coulisses à l'invitation de Virginie Efira pour remettre un César d'honneur à David Fincher, le réalisateur américain avec lequel il a tourné Seven, Fight Club et L'Étrange Histoire de Benjamin Button. Sous les vivas de la salle, l'acteur a rendu hommage au cinéaste, connu pour son perfectionnisme, le décrivant comme "l'un de nos plus grands conteurs d'histoire" et "le salopard le plus drôle que je connaisse". Il est vraiment sympa, ce Brad.
LE PALMARÈS COMPLET
Meilleur film : La Nuit du 12 de Dominik Moll
Meilleur acteur : Benoît Magimel dans Pacifiction : Tourments sur les îles
Meilleure actrice : Virginie Efira dans Revoir Paris
Meilleure réalisation : Dominik Moll pour La Nuit du 12
Meilleur second rôle masculin : Bouli Lanners dans La Nuit du 12
Meilleur second rôle féminin : Noémie Merlant dans L’Innocent
Meilleur espoir masculin : Bastien Bouillon dans La Nuit du 12
Meilleur espoir féminin : Nadia Tereszkiewicz dans Les Amandiers
Meilleur scénario original : Louis Garrel, Tanguy Viel et Nadia Guiguet pour L’Innocent
Meilleure adaptation : Gilles Marchand et Dominik Moll pour La Nuit du 12
Meilleure photo : Artur Tort pour Pacifiction : Tourment sur les Îles
Meilleurs costumes : Gigi Lepage pour Simone, le voyage du siècle
Meilleurs décors : Christian Marti pour Simone, le voyage du siècle
Meilleur montage : Mathilde Van de Moortel pour À plein temps
Meilleur son : François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas pour La Nuit du 12
Meilleurs effets visuels : Laurens Ehrmann pour Notre-Dame brûle
Meilleure musique originale : Irène Drésel pour À plein temps
Meilleur premier film : Saint Omer d'Alice Diop
Meilleur film d’animation : Ma famille afghane de Michaela Pavlatova
Meilleur film documentaire : Retour à Reims (Fragments) de Jean-Gabriel Périot
Meilleur film étranger : As Bestas de Rodrigo Sorogoyen
Meilleur court métrage de fiction : Partir un jour d'Amélie Bonnin
Meilleur court métrage documentaire : Maria Schneider, 1983 d'Élisabeth Subrin
Meilleur court métrage d’animation : La Vie sexuelle de mamie d'Urska Djukic et Émilie Pigeard
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