INTERVIEW - Boudée par le public américain dès sa sortie de manière plutôt injustifiée, la nouvelle version cinéma de "Drôles de dames" débarque en France le 25 décembre. Elizabeth Banks explique à LCI pourquoi le retour des Anges était justifié et le message qu'elle souhaite passer aux jeunes femmes avec son film.
Ses Anges disent d'elle qu'elle n'est "certainement pas paresseuse". Elizabeth Banks est l'ultime figure de la super-héroïne hors caméra à Hollywood. Pour sa deuxième réalisation, l'actrice vue dans "Hunger Games" et "Modern Family" reprend le flambeau d'une des franchises mythiques du petit écran. Pour "Charlie's Angels", elle a cumulé les fonctions de scénariste, productrice et comédienne, elle qui incarne une version féminisée du célèbre Bosley, le contact privilégié de ces drôles de dames.
"Et personne n'en parle jamais mais en parallèle du tournage, elle était aussi une épouse et une mère qui devait gérer sa vie de famille. Être capable de jongler avec tout ça, c'était incroyable", souligne Ella Balinska (Jane Kano). "Elle est efficace , elle sait ce qu'elle veut et comment l'obtenir", nous explique Kristen Stewart (Sabina Wilson).
Camaraderie, sororité et travail d'équipe
Des efforts qui n'ont pourtant pas été récompensés au box-office américain, où "Charlie's Angels" a été boudé par le public. 8,3 millions de dollars engrangés pour son premier week-end d'exploitation contre 31 millions pour "Le Mans 66", sorti le même jour outre-Atlantique dans le même nombre de salles. C'est malgré tout avec le sourire, au bout d'un marathon promotionnel éprouvant qui a pris fin à Londres, qu'Elizabeth Banks a répondu à nos questions sur son "Drôles de dames", divertissement fun et engagé qui ne mérite franchement pas sa note de 4 sur IMDb.
LCI : Lors de sa venue au Comic Con Paris fin octobre, Sir Patrick Stewart - qui incarne Bosley avant son départ à la retraite dans votre film - a déclaré : "Si vous voulez voir un film qui parle du renforcement du pouvoir des femmes, allez voir 'Charlie's Angels'". Pourquoi était-il nécessaire de proposer une nouvelle version de "Drôles de dames" en 2019 ?
Elizabeth Banks, réalisatrice : Il y a si peu de franchises de films d'action qui mettent en avant les femmes et ce film ne met en scène pas une, pas deux mais trois femmes incroyables. C'était quelque chose de très excitant et frais pour moi. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tous les jours. Je voulais vraiment faire un film d'action et construire mon histoire autour des thèmes de la camaraderie, de la sororité et du travail d'équipe qui fonctionnaient si bien dans la saga "Pitch Perfect" (dont elle a réalisé le deuxième volet en 2015, ndlr). Ils m'importent beaucoup en tant que cinéaste et je pensais pouvoir les exploiter de manière très amusante dans un film sur les Drôles de dames.
Le film pourrait aussi bien s'appeler "Banks's Angels", les Anges de Banks, tant vous portez de casquettes : réalisatrice, scénariste, productrice et actrice. Combien de temps cela vous a-t-il pris pour façonner et mener à bien votre projet ?
Il nous a fallu trois ans pour le développer. J'ai toujours l'impression qu'un film est un miracle quand il devient finalement réalité mais certaines choses ont fonctionné à notre avantage. Naomi Scott a été prise par "Aladdin" de Guy Ritchie (dans lequel elle incarne Jasmine, ndlr) pendant un long moment. Nous avons décalé le tournage parce que nous devions aller en Allemagne et elle est soudain devenue disponible. On a connu du bon et du moins bon, mais tout s'est mélangé pour nous emmener là on a toujours voulu arriver.
Ella Balinska pourrait être la prochaine Angelina Jolie, une vraie héroïne d'action
Elizabeth Banks
Le choix de vos Anges est surprenant. Vous avez rassemblé une star hollywoodienne avec Kristen Stewart, une princesse Disney avec Naomi Scott et une nouvelle venue avec Ella Balinska. C'était pour refléter le message du film qui affirme que tout le monde peut être un Ange ?
Absolument. Je voulais que le film soit très représentatif des femmes, que le public se retrouve dans les personnages. Quand j'ai commencé à chercher une authentique héroïne de film d'action, je me suis dit qu'on devait avoir au moins une actrice très sportive. Hollywood ne fait pas ce genre de films pour les femmes, en particulier pour les jeunes femmes. Ella Balinska est pour moi la grande découverte de "Charlie's Angels". Elle pourrait être la prochaine Angelina Jolie, une vraie héroïne d'action.
Beaucoup de femmes au parcours exemplaire font une apparition en fin de film. On voit notamment la championne de MMA Ronda Rousey, l'actrice transgenre de "Orange is the new black" Laverne Cox et Danica Patrick, la première femme à avoir couru en Nascar parmi les hommes. Avez-vous fait appel à elles car elles étaient des pionnières dans leurs domaines ?
Tout à fait. Je voulais envoyer un message à propos des femmes qui sont exceptionnelles dans leurs domaines, qui ont fait tomber des barrières. C'est ça, être un Ange de Charlie. Il ne s'agit pas nécessairement d'une force physique ou de compétences particulières, c'est ce que vous avez en vous. Le cran, la ténacité et la détermination. Ce sont aussi des femmes qui, toutes, aiment leur travail et c'est pour ça qu'on les connaît. On les connaît pas par rapport à une quelconque relation avec un homme dans leur vie. Elles se sont battues pour elles-mêmes et j'adore ce message pour les femmes que diffuse le film.
Diriez-vous que votre film est féministe et espérez-vous qu'il puisse changer quelque chose pour les jeunes filles ?
J'ai été très inspirée par la série d'origine. Je me souviens de moi en train de la regarder, c'est pour ça que je suis assise là aujourd'hui. Donc si ce film est capable d'inspirer une jeune fille dans n'importe quel domaine de sa vie à faire quelque chose dans 20 ans, ne serait-ce pas incroyable ? Ce serait juste le même cycle qui se répète. Evidemment que j'espère que ça arrivera.
Et pensez-vous que "Charlie's Angels" pourrait bousculer quelque chose pour les femmes à Hollywood ?
(Elle souffle). Probablement pas...
La chanson phare du film, interprétée par Ariana Grande, Lana Del Rey et Miley Cyrus, s'intitule "Don't call me Angel" - "ne m'appelle pas Ange" - mais c'est comme ça que les héroïnes sont désignées tout au long du film. Devrait-on changer leur nom ?
Non ! Ce que j'aime dans cette chanson, c'est qu'elle dit vraiment : "Ne m'appelle pas Ange sauf si tu me connais, ok ? Tu dois mériter le droit de dire ça". C'est un bon hymne pour ces femmes. Et vous savez, je les appelle les Anges dans le film mais elles ne sont pas particulièrement angéliques (rires).
"Charlie's Angels" de et avec Elizabeth Banks
avec Kristen Stewart, Ella Balinska, Naomi Scott, Patrick Stewart et Sam Claflin
en salles le 25 décembre
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