Ils avaient jusqu'au 1er mai pour trouver un accord.Des milliers de scénaristes vont se mettre en grève à partir de mardi, a annoncé, lundi 1er mai, leur syndicat, le Writers Guild of America (WGA).Ils réclament de meilleures conditions de rétribution.
Ils avaient prévenu : s'ils n'obtenaient pas gain de cause, les scénaristes de Hollywood se mettraient en grève. Plus de quinze ans après les 101 jours de lock-out, qui avaient paralysé l'industrie du cinéma et de la télévision, le scénario se répète. Des milliers de scénaristes vont poser leur stylo, a annoncé, lundi 1er mai, leur puissant syndicat, le Writers Guild of America (WGA), après l'échec des négociations, avec les principaux studios et plateformes, qui portaient sur une hausse de leur rémunération.
Le conseil d'administration du WGA West et le conseil du WGA East "agissant en vertu de l'autorité qui leur a été conférée par leurs membres, ont voté à l'unanimité en faveur d'un appel à la grève" qui prendra effet, le mardi 2 mai, "à compter de 00h01" (9h en France), a tweeté l'organisation qui représente environ 11.500 auteurs. Ces derniers, qui militent pour une hausse de leur rétribution et une plus grande part sur les bénéfices générés par le streaming, affirment avoir du mal à vivre de leur métier, avec des salaires qui stagnent, voire baissent en raison de l'inflation galopante.
Une grève qui va paralyser l'industrie
La menace d'un débrayage avait été brandie par le Writers Guild of America, après des pourparlers infructueux avec l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), qui regroupe les plus grands studios de cinéma (Paramount, Sony, Universal, Disney, Warner), les principales chaînes de télévision (ABC, CBS, FOX, NBC) et les plateformes de streaming (Amazon, Apple, Netflix). "Tout le monde a l'impression qu'il va y avoir une grève", avait alors confié à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, un scénariste pour la télévision basé à Los Angeles.
Les réponses des studios, accusés de créer une gig economy, l'économie des petits boulots, dans laquelle le travail d'auteur serait "une profession entièrement freelance", ont été "totalement insuffisantes, compte tenu de la crise existentielle à laquelle les scénaristes sont confrontés", a déploré la WGA. Les scénaristes affirment n'avoir jamais été aussi nombreux à travailler au salaire minimum fixé par les syndicats (7412 dollars par semaine, soit environ 6700 euros), tandis que moins de personnes sont embauchées pour écrire des séries de plus en plus courtes.
L'AMPTP s'est défendue, expliquant avoir présenté une "proposition globale" comprenant une augmentation de la rémunération des auteurs, mais ne pas être disposée à améliorer cette offre compte tenu de l'ampleur des autres demandes. Selon son communiqué, les demandes de la WGA en faveur d'une "dotation obligatoire", qui contraindrait à embaucher un nombre déterminé de scénaristes "pour une période donnée, qu'ils soient nécessaires ou non", constituent l'un des principaux points de désaccord. Le mode de calcul de la rémunération, dit les droits résiduels, pour les séries diffusées en streaming, qui restent souvent visibles pendant des années après avoir été écrites, fait également l'objet de dissensions.
Désormais déclaré, ce piquet de grève devrait avoir de lourdes répercussions sur l'industrie américaine du divertissement, alors que le précédent conflit, en 2007-2008, avait coûté 2 milliards de dollars. Le lock-out va entraîner l'interruption immédiate des émissions à succès, comme les late shows, et retarder de manière importante la production des séries télévisées et films, dont la sortie est prévue dans le courant de l'année.
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