"J'ai été violée, ici à Cannes, par Harvey Weinstein" : le discours choc d'Asia Argento

par Antoine RONDEL
Publié le 20 mai 2018 à 17h00
"J'ai été violée, ici à Cannes, par Harvey Weinstein" : le discours choc d'Asia Argento

MANIFESTE - L'actrice, à l'origine de l'affaire Weinstein, a prononcé un discours fort en émotion... et en accusations, à Cannes, dimanche 19 mai, lors de la cérémonie de clôture du festival.

Elle était une accusatrice parmi tant d'autres de Harvey Weinstein, le célèbre producteur tombé en disgrâce depuis octobre 2017 et les nombreuses accusations de viols, de harcèlement et d'agressions sexuelles de la part d'actrices et autres professionnelles de l'industrie cinématrographie. Asia Argento est depuis devenue une infatigable militante de la cause des femmes et de la traque des prédateurs sexuels. 

Une cause qui l'a menée jusqu'au Palais des Festivals, dimanche 19 mai, à l'occasion de la cérémonie de clôture du 71e Festival de Cannes. Avant de décerner, en compagnie de la réalisatrice américaine et membre du jury Ava DuVernay, le prix d'interprétation féminine, l'actrice italienne a prononcé un discours pour le moins incendiaire et pour le moins accusateur à l'encontre du gotha du cinéma rassemblé sur la Croisette. Rappelant d'abord avoir "été violée par Harvey Weinstein, ici même à Cannes" en 1997, elle a répété, ainsi que l'avaient pointé du doigt nombre d'enquêtes journalistiques, combien "ce festival était sa chasse gardée". 

"Vous savez qui vous êtes mais, plus important encore, nous savons qui vous êtes"

Et de pointer du doigt "une communauté [du cinéma] qui, pendant longtemps, l'avait accueilli et couvert ses crimes", après avoir fait la "prédiction" que le producteur "ne sera jamais plus le bienvenu ici" et qu'il "vivra dans la honte, disgracié". Mais Asia Argento n'avait pas terminé, et gardait ses flèches, aux cibles invisibles, pour la fin de son intervention : "Ce soir, parmi vous, siègent des gens qui doivent être tenus responsables pour leur conduite à l'égard des femmes. Pour leur comportement qui n'a pas sa place dans notre industrie, qui n'a pas sa place dans n'importe quelle industrie". 

"Vous savez qui vous êtes, achève-t-elle. Mais, plus important encore, nous savons qui vous êtes. Et nous ne vous permettrons pas de vivre dans l'impunité." La réalisatrice de "L'Incomprise" finit, visiblement bouleversée. Un temps de silence, et les vivats de la salle prennent le dessus, avant que l'actrice kazakhe Samal Yeslyamova ne reçoive la Palme d'or de l'interprétation féminine.


Antoine RONDEL

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