VIDÉO - Le Kestuf’ de Thomas Gioria : "J’adore jouer, j’adore être libre !"

Jérôme Vermelin, Flore Galaud et Léa Bons
Publié le 22 janvier 2020 à 14h50, mis à jour le 22 janvier 2020 à 15h16
JT Perso

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - Il était époustouflant dans "Jusqu’à la garde", César du meilleur film l’an dernier. Le jeune comédien Thomas Gioria, 16 ans, est à l’affiche cette semaine de "Adoration", romance baroque et dérangeante du réalisateur belge Fabrice du Welz. Le prodige s’est confié au Kestuf’ de LCI.

Thomas Gioria, ou l’itinéraire d’un enfant doué. En 2017, cet ado originaire de l’Oise, élève d’un cours de théâtre depuis l’âge de 10 ans, faisait ses premiers pas devant la caméra dans "Jusqu’à la garde", le premier film coup de poing de Xavier Legrand consacré à la violence conjugale. Dans la peau du petit Julien, tiraillé entre ses parents en instance de divorce, incarnés par Denis Ménochet et Léa Drucker, il livrait une performance étonnante de justesse et d’intensité, saluée par une nomination au César du meilleur espoir masculin. 

Si le trophée a été attribué à Dylan Robert, la révélation tonitruante de "Shéhérazade", le jeune garçon n’exprime aujourd’hui aucune amertume, au contraire. "Je n’étais clairement pas déçu parce qu’au final on a eu un César qui nous récompense tous, celui du meilleur film", rappelle l’invité du Kestuf’ de LCI. "Et puis je suis encore jeune, j’ai encore le temps pour ça !", ajoute-t-il avec le mélange de candeur et d’espièglerie qui le caractérise.

Sans surprise, ce coup d’essai réussi a valu à Thomas, 16 ans, de multiples propositions. "J’en ai reçu oui, j’en ai même reçu un peu pas mal !", avoue-t-il. Avec l’aide de son agent et de sa mère, qui prend soin de lire tous les scénarios avant lui, le prodige a fait le tri avant de jeter son dévolu sur celui d’"Adoration", le nouveau film du Belge Fabrice du Welz. Un réalisateur qui adore les émotions fortes, de "Calvaire" jusqu’au récent "Message from the king" diffusé sur Netflix.

"Ce que je recherche dans un scénario, c’est de ressentir des choses. Que ce soit bien écrit. Et que le rôle puisse m’apporter un truc pour plus tard. Sur "Adoration", j’avais les trois réunis", assure Thomas. A l’écran, il incarne Paul, un ado sensible qui vit avec sa mère, employée d’un hôpital psychiatrique où débarque Gloria (Fantine Harduin, vue dans "Happy end" de Michael Haneke), une jeune fille qui le fascine aussitôt. Suite à un terrible accident, le duo prend la fuite à travers la forêt, pour le meilleur et pour le pire.

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Baroque, poétique, dérangeant parfois, "Adoration" est magnifié par la performance de ses jeunes interprètes. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas compliqué de jouer le grand amour à son âge, Thomas sourit. "Je ne sais pas si c’est l’âge qui fait que c’est compliqué. En fait, c’est compliqué. Après, quand on a des acteurs incroyables qui jouent à nos côtés, c’est beaucoup plus facile. Là j’avais Fantine, j’avais Benoît Poelvoorde aussi. Je pouvais me connecter avec eux et ressentir les choses."

La prochaine étape pour Thomas Gioria, c’est le tournage d’un film que la jeune réalisatrice Delphine Rouzet a écrit spécialement pour lui. Hors de question de brûler les étapes. "Je préfère ne pas m’imaginer dans dix ans", lâche-t-il lorsqu’on lui pose la question. "Je préfère laisser les choses se faire et vivre le présent. J’adore jouer, j’adore être libre. Je ressens de l’adoration pour ça. Passer de personnage en personnage, je trouve ça incroyable. C’est un peu une double vie et même plus : c’est plein de vies qu’on peut jouer en une seule vie !".


Jérôme Vermelin, Flore Galaud et Léa Bons

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