Il compare grève à la SNCF et prise d'otages, le syndicaliste répond : "Moi, j'étais au Bataclan"

Publié le 28 février 2018 à 11h43
Il compare grève à la SNCF et prise d'otages, le syndicaliste répond : "Moi, j'étais au Bataclan"

MALAISE - Sur le plateau de David Pujadas sur LCI, un journaliste a comparé une éventuelle grève à la SNCF à une "prise d'otages". Le syndicaliste assis en face de lui a alors révélé qu'il est un survivant du Bataclan.

Si l'on utilise parfois des métaphores pour imager un propos, et ainsi mieux le faire comprendre, il convient cependant de ne pas oublier le sens des mots que l'on emploie. En témoigne le dialogue, lundi soir sur le plateau de l'émission "24h Pujadas, l'info en questions", entre un journaliste et un syndicaliste, qui a pris une tournure inattendue.

Moi, j'ai été au Bataclan. Donc moi, aujourd'hui, les discussions de preneurs d'otage et de terroristes, je sais ce que c'est
Bruno Poncet

Au départ, il s'agissait d'un débat concernant la réforme de la SNCF, et la forte probabilité d'une grève d'un mois pour protester contre la prochaine modification du statut des cheminots. Dans ce cadre, le journaliste invité, François de Closets, reprend alors une expression maintes fois employée pour qualifier une grève, lançant : "Quand on pense que les cheminots qui sont là conserveront leur statut, c'est scandaleux d'envisager de prendre dans ces conditions les Français en otage."

Face à lui, le syndicaliste Sud-Rail, Bruno Poncet, s'en émeut. Et pour cause : "N'employez jamais le mot de preneur d'otages. Vous ne savez pas ce que c'est. Moi, j'ai été pris en otage pendant une heure et demie, je peux vous garantir que ça n'a rien à voir avec le fait d'être serré dans une voiture de voyageurs bondée quand il y a une grève. Vous devriez faire attention aux mots que vous employez. (...) Moi, j'ai été au Bataclan. Donc moi, aujourd'hui, les discussions de preneurs d'otages et de terroristes, je sais ce que c'est. Alors, autour de cette table, on parle du statut de cheminot, je trouve que c'est un peu déplacé." Décontenancé, son interlocuteur s'est immédiatement calmé, assurant : "Je ne ferai jamais cette confusion."


La rédaction de TF1info

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