L’écrivain français était l’invité de David Pujadas ce lundi sur LCI à l’occasion de la parution "Quelques mois dans ma vie, octobre 2022-mars 2023".Un ouvrage dans lequel il répond aux polémiques dont il a fait l’objet ces derniers mois, tant sur le plan idéologique que personnel.
Michel Houellebecq sort de sa coquille. Après avoir refusé de faire de la promo pour ses deux précédents romans, l’écrivain le plus sulfureux de sa génération était l’invité de David Pujadas ce lundi soir sur LCI à l’occasion de la sortie de Quelques mois dans ma vie, octobre 2022-mars 2023 (Flammarion). Un ouvrage dans lequel il revient sur les polémiques dont il a fait l’objet durant la période en question.
La plus sensible, c’est celle liée aux accusations d’islamophobie à son encontre qui ont suivi la parution d’un entretien avec Michel Onfray dans sa revue Front Populaire à l’automne dernier. Un échange au cours duquel il faisait le lien direct entre islam et délinquance. À l’époque, le recteur de la Grande Mosquée de Paris avait menacé l’écrivain de poursuites judiciaires, avant que ce dernier révise ses propos et en publie une version amendée.
Sur l'islam, il n'a "pas assez réfléchi"
"Non seulement l’islam n’a pas aggravé la situation mais il l’arrange plutôt", a expliqué Michel Houellbecq sur le plateau de LCI. "Les gens qui se dirigent vers une pratique assidue ne se dirigent pas vers la délinquance en même temps (…) Je n’ai pas assez réfléchi". Évoquant à titre d'exemple les terroristes qui ont frappé le Bataclan en novembre 2015, il a estimé que ces "gens ne sont pas vraiment pieux. La religion est toujours un prétexte".
Michel Houellbecq est également revenu sur le film pornographique qu’il a tourné aux Pays-Bas pour un collectif expérimental et qu’il a tenté de faire interdire en vain en France, même s’il vient d’obtenir un droit de regard sur son contenu. L’écrivain a expliqué qu’il pensait que cette collaboration était destinée à la plateforme de contenus payants OnlyFans, laissant entendre qu’elle a été détournée de son objet initial.
Je suis donc populiste parce que je partage la volonté de plus de démocratie directe
Michel Houellebecq
"Je ne m’attendais pas à voir une bande-annonce sur YouTube", a-t-il avoué. "Je comprends que ça puisse surprendre. Ce qui m’a déplu, c’est les méthodes du réalisateur (Stefan Ruitenbeek – ndlr). Mais je ne suis pas hostile à la pornographie amateure. Il y a des films qui me plaisent bien. Je comprends très bien que des couples fassent ça. Le diffuser, il y a quelque chose qui m’échappe. Je trouve ça curieux mais c’est une question de génération. Moi, je suis trop vieux."
Interrogé sur sa proximité supposée avec l’extrême droite, Michel Houellebecq a tenu à préciser ses positions idéologiques en 2023. "Je ne suis pas un progressiste, je suis plus à l’aise avec le mot populiste", a-t-il précisé. "Droite, c’est associé à un libéralisme qui n’est pas le mien. Je suis favorable à une forme de redistribution sociale. Je suis donc populiste parce que je partage la volonté de plus de démocratie directe."
L’auteur de Soumission s’est également exprimé sur le mouvement féministe actuel, dont il ne partage pas les méthodes. "Elles ne contribuent pas à améliorer les relations humaines", a-t-il estimé. "Elles ont réussi à installer une ambiance de défiance. Par le biais du féminisme est revenue une forme puritanisme. Une méfiance dans les rapports. Ils sont moins aisés qu’ils l’étaient dans ma propre jeunesse."
Michel Houellebecq a également été interrogé sur Emmanuel Macron, mais a préféré botter en touche, n'abordant pas l'actuel chef de l'État dans son livre. "Je ne comprends pas cet homme", a-t-il toutefois reconnu auprès de David Pujadas. "Je l’ai rencontré deux fois. Il y a quelque chose que je ne comprends pas en lui donc je préfère ne pas en parler du tout."
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