INTERVIEW - Dans le film "Mine de rien", il campe un chômeur qui se démène pour transformer une ancienne mine de charbon désaffectée en parc d'attractions. Un "conte social" très émouvant sur lequel Arnaud Ducret revient pour LCI à l'occasion de sa sortie en salles mercredi 26 février.
Son personnage n'est pas un loser magnifique. "C'est un loser", corrige Arnaud Ducret. "Un loser foncièrement gentil, totalement délaissé et spectateur du désespoir qui va se révéler par la suite", détaille-t-il à propos d'Arnault, héros au grand coeur d'une comédie qui n'en manque pas. "Mine de rien", en salles le 26 février, suit le projet fou de deux chômeurs de longue durée qui se sont mis en tête de transformer l'ancienne mine de charbon désaffectée de leur ville du Nord en parc d'attractions.
"'Mine de rien', c'est 'The Full Monty' sans le striptease ouais. Mais c'est pour ça que j'ai accepté !", s'amuse Arnaud Ducret qui se raconte dans le Kestuf de LCI (voir vidéo ci-dessus). "Il y a un côté très anglo-saxon dans 'Mine de rien"qui fonctionne parfaitement", acquiesce-t-il. Le récit est plein de tendresse et profondément touchant, et nous a fait parfois plus pleurer que rire. "Le réalisateur Mathias Mlekuz se plaît à dire que c'est un conte social. Ce n'est pas une 'dramédie', on ne va pas inventer des mots. C'est la vie en fait. La vie est faite de tristesse, de drames, de beaucoup d'humour et de comédie heureusement, de beaucoup de positivité", insiste le comédien qui souligne que le film a été écrit "comme une réelle comédie".
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J'ai lu un film poétique, drôle, émouvant quand on m'a proposé le scénario il y a six ans. Quand je vois le résultat maintenant, c'est au-delà de ce que j'avais lu
Arnaud Ducret
Son double de fiction jongle entre les stages de réinsertion professionnelle, sa mère atteinte d'Alzheimer (Hélène Vincent, remarquable) qui mange les cendres de son défunt mari rangé dans une vieille boîte de Nesquik et ses fils adolescents qui "ne le respectent plus". Son association avec ses compagnons d'infortune va révéler une solidarité parfois quelque peu oubliée tout en rendant hommage aux mineurs "très attaché à leur mine". Comme si le cinéma se faisait le porte-parole de ceux qu'on n'entend pas alors que se multiplient les comédies sociales. "Je crois surtout que le cinéma est parfois le miroir de ce que la société peut être", note Arnaud Ducret. "On est dans des cycles de vie, de choses qui font que tout d'un coup on va peut-être écrire plus de choses sociales parce que l'état actuel de la France inspire des auteurs, des producteurs et des acteurs", ajoute-t-il.
"Comme je dis souvent, je suis là pour distraire les gens. On est là pour raconter des histoires. Si parfois les histoires font réfléchir tant mieux, c'est aussi bien. J'ai lu un film poétique, drôle, émouvant quand on m'a proposé le scénario il y a six ans. Quand je vois le résultat maintenant, c'est au-delà de ce que j'avais lu. Je suis très fier, ça veut dire que je sais encore lire des scénarios", lance-t-il dans un grand éclat de rire. "Mine de rien" a mis autant de temps à arriver en salles "parce qu'on n'est pas sur une comédie clinquante avec des grosses têtes d'affiche", explique l'acteur qu'on retrouvera aussi cette année dans "Divorce club" de Mickaël Youn et dans le téléfilm de TF1 sur Grégory Lemarchal.
Ce n'est pas son casting mais bien ce que raconte "Mine de rien" qui a frappé les festivaliers de l'Alpe d'Huez d'où l'équipe est repartie avec la plus belle des récompenses fin janvier. "Les planètes sont alignées parce que c'est un film qui parle du peuple et on a eu le prix du public", s'enthousiasme Arnaud Ducret à propos de cette distinction remportée auparavant par "La Cage dorée", "Babysitting" ou encore "Tout ce qui brille". "On ne s'attendait pas à ce que les gens soient autant émus (...). J'espère que ça va suivre derrière et que le film aura une belle carrière", conclut-il. C'est tout ce qu'on lui souhaite.