INTERVIEW - Son humeur mélancolique le distingue des gros durs du rap français. Auteur de l'excellent "Tristesse Business Saison 1", Luidji est l’invité du Kestuf’ de LCI.
Avec "Tristesse Business Saison 1", Luidji a publié l’un des plus beaux albums de 2019. Et il compte bien défendre son flow singulier dans les prochains mois, avec en point d’orgue un concert le 17 mars prochain à la Cigale, à Paris. Rappeur ou chanteur ? "Franchement j’en ai pas grand chose à faire", répond l’intéressé au Kestuf’ de LCI avec le mélange de malice et de nonchalance qui le caractérise. "Je dépeins un peu mes émotions sous n’importe quel format. Du moment que ça convient à l’énergie que je veux transmettre sur le morceau en question."
Du percutant "Mauvais Réflexe" au jazzy "Néons Rouges / Belles Chansons" en passant par l'explicite "Femme Flic", Luidji chronique sa vie sentimentale avec des mots sensibles, parfois crus, sans jamais chercher à se donner le beau rôle, au contraire. Lorsqu’on lui demande s’il croît en l’amour, le "grand" de surcroît, l'artiste de 28 ans sourit et développe sa théorie bien à lui.
"Je pense qu’en fait c’est une illusion. Il y a une dépendance, des réactions chimiques dans le corps qui font penser que c'est un vrai sentiment, mais pour moi il n'existe pas. Je pense que tous les gens sont faits pour s’entendre sur une durée de vie définie. Mais je ne pense pas qu’il existe un amour éternel. Je pense que c’est plus de la tolérance et de l’élévation spirituelle qui peut amener à ce stade-là."
Si son album se veut intimiste avant tout, Luidji n’en reste pas moins concerné par son époque. Et les tensions que traverse la société française l’interpellent. "J’adore ce qui se passe", lance-t-il. "Les gens se rendent compte de plus en plus de choses. Ils commencent à manifester, les gens commencent à détester les gens qu’il faut détester. Je pense qu’il faut une certaine forme de chaos pour renaître un jour."
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