Margot Robbie : "Dans 'Moi, Tonya' les femmes ne se cherchent pas d’excuses"

Publié le 21 février 2018 à 14h27, mis à jour le 22 février 2018 à 15h20
Margot Robbie : "Dans 'Moi, Tonya' les femmes ne se cherchent pas d’excuses"

INTERVIEW - La comédienne australienne Margot Robbie livre une performance épatante dans "Moi Tonya", biopic rock n’roll de la patineuse américaine Tonya Harding. LCI l’a rencontrée.

Margot Robbie l’avoue bien volontiers. Née en 1990, la comédienne australienne n’avait jamais entendu parler de l’affaire Tonya Harding avant d’accepter d’incarner la patineuse américaine du même nom. "Je ne m’étais même jamais intéressée au patinage tout court", lance avec un accent savoureux celle qu’on a découvert en France en épouse sexy de Leonardo DiCaprio dans "Le Loup de Wall Street" de Martin Scorsese.

Flashback : le 6 janvier 1994, à l’approche des Jeux d’hiver de Lillehammer, en Norvège, la championne Nancy Kerrigan est attaquée à coups de barre de fer par un homme mystérieux en marge d’une séance d’entraînement.  Bien vite, la police met en lumière l’implication de Jeff Gillooly, le mari de sa grande rivale Tonya Harding. Assurant qu’elle n’était au courant de rien, cette dernière participera à la compétition, en dépit des soupçons qui pèsent sur elle.

Entre biopic sans fard et polar tragicomique

Déstabilisée, elle termine à la 8e place tandis que Nancy Kerrigan monte sur la deuxième marche du podium. A son retour aux Etats-Unis, Tonya est exclue définitivement par la fédération américaine de patinage et condamnée à une lourde amende. Le film de Craig Gillespie, en salles ce mercredi, oscille entre biopic sans fard et polar tragicomique à la "Fargo". Si le réalisateur a recueilli le témoignage de Tonya et ses proches, pas question de choisir un camp. Ni une vérité plutôt qu’une autre.

"Franchement si j’ai accepté, c’est parce que le scénario était incroyable", explique Margot Robbie, par ailleurs productrice du film. "J’ai trouvé qu’il mélangeait la comédie et le drame dans chaque scène, j’avais envie de rire très fort et de pleurer aussi. Je trouvais ça très divertissant et en même temps je me posais toutes ces grandes questions : est-ce que moi aussi je juge les gens trop vite ? Quelle est ma définition de la vérité ? Est-ce qu’il m’arrive de la manipuler pour convaincre les autres ? Sans parler de la question de la lutte des classes, très présente en Amérique."

Enfant de l’Amérique redneck, élevée par une mère célibataire un peau beaucoup autoritaire, Tonya Harding lutte pour s’extraire de sa condition modeste et s’imposer dans une discipline bourgeoise où son amour du rock, son franc parler et ses tenues cousues-main sont qualifiées d’atroces fautes de goût. Un parcours semé d’embuches plombé par un compagnon violent qui provoquera sa perte, même si elle assume chacune de ses décisions… A l'arrivée, un grand portrait de femme que son interprète n'a pas peur de qualifier de film féministe.

"Je ne le voyais pas comme ça au départ, mais en même temps il y a des personnages féminins très importants au coeur de l'histoire comme le mien et celui de la mère jouée par Alisson Janney", observe Margot Robbie, nommée aux Oscars comme sa partenaire, favorite dans la catégorie second rôle. "Ce sont des femmes qui ne se cherchent pas d’excuses et j’adore ça. Même si elles sont bourrées de défauts, comme toutes les femmes… et tous les hommes. Ce ne sont pas des modèles, mais il y a plein de choses chez elles qui peuvent nous inspirer."

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Jérôme VERMELIN

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