INTERVIEW – Étudiant en Histoire et chroniqueur dans "Les Grandes Gueules" sur RMC, Maxime Lledo, 22 ans, publie "Génération Fracassée" (Fayard), un essai dans lequel il reproche au gouvernement d’avoir abandonné les jeunes dans sa gestion de la crise sanitaire.
C’est le jeune essayiste dont tout le monde parle. Dans Génération Fracassée (Fayard), Maxime Lledo, 22 ans, dresse le portrait d’une jeunesse qui subit de plein fouet la pandémie. "Cette génération, ce sont les lycées qu’on a accusés d’avoir volé leur bac, ce sont ceux qui n’ont plus de stage, qui n’ont pas su avoir d’alternance, ceux qui n’ont plus de petits boulots malheureusement pour payer les loyers dans les grandes villes", explique-t-il dans la vidéo ci-dessus.
"Et ce sont ceux qui, malheureusement vont se retrouver dans quelques années sur un marché du travail totalement fracturé", déplore ce jeune diplômé en Histoire de l’université d’Angers. "Et c’est malheureusement aussi à nous qu’on va demander de voter ! Et c’est aussi à nous, mine de rien, qu’on va imposer de rembourser la dette économique, la dette sociale et la dette écologique… Parce que le monde devient quand même un peu irrespirable !".
Moi je pense qu’on a le droit de se tromper, de ne pas être d’accord. Je revendique même le droit de choquer !
Maxime Lledo
Depuis 2017, Maxime Lledo livre son regard dans "Les Grandes Gueules", l’émission de débats de RMC qu’il a rejoint suite à un concours ouvert aux jeunes dans toute la France. La gestion de la crise sanitaire par le gouvernement lui a donné envie de prendre la plume afin de dénoncer des choix qui, selon lui, ont systématiquement donné la priorité aux seniors, du premier confinement au printemps dernier à la campagne de vaccination.
"Je dis en effet que les personnes âgées ont été un peu privilégiées", admet-il. "Ce n’est pas un gros mot ou une insulte de dire que lorsqu’on est confiné dans une maison qu’on a pu se payer ou dans un petit coin de France avec un jardin, ou une jolie terrasse, c’est peut-être un peu plus facile que quand on est chez soi, derrière un ordinateur de 8h à 18h à faire les cours et qu’on ne peut pas rentrer chez ses parents le week-end à cause du couvre-feu."
Dans son livre, Maxime Lledo tacle également ce qu’il qualifie de "génération Caliméro", "ces gens qu’on a un peu tous autour de nous et qui ne supportent pas d’entendre des avis contraires. Des gens qui sont absolument persuadés d’avoir la vérité et qui, lorsqu’on nuance ses propos, vous accusent d’être antiféministes, anti-flics, raciste, sexiste, misogyne ou machiste. Moi, je pense qu’on a le droit de se tromper, de ne pas être d’accord. Je revendique même le droit de choquer !".
Lorsqu’on lui demande s’il n'est "ni de gauche, ni de droite", le prodige éclate de rire, pas pressé de se lancer en politique "parce que je suis attaché à ma liberté de dire ce que je veux". Puis il précise : "Je suis quelqu’un qui réfléchit. Dans le sens où avant de me prononcer idéologiquement sur un sujet, en me disant : 'Je pense comme ça parce que je suis comme ça', je me dis juste : 'Qu’est-ce que je peux moi, tout seul, essayer d’en penser sans écouter tous les autres ?'".
Ne comptez donc pas sur Maxime Lledo pour afficher son admiration, encore moins son soutien, à la classe politique actuelle. "Je trouve que le niveau est assez navrant en réalité", lâche-t-il, presque désemparé. "Il y a beaucoup de communication. Les ministres tweetent, les ministres instagramment, les ministres réagissent… Mais quand est-ce qu’ils réfléchissent ?" .
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