TRISTESSE - Le chanteur Christophe s'est éteint dans la nuit du 16 au 17 avril, des suites d'un "emphysème", une maladie pulmonaire. Les réactions se multiplient pour saluer cet artiste à part.
La nuit s'est refermée. Le chanteur Christophe, 74 ans, s'est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi, des suites d'un emphysème pulmonaire, ont indiqué sa femme Véronique Bevilacqua et sa fille Lucie dans un communiqué. Daniel Bevilacqua de son vrai nom, avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien, avant d'être transféré à Brest : "Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l'ont abandonné", écrivent-elles.
"Aujourd'hui, les mots se lézardent... et tous les longs discours sont bel et bien futiles", poursuivent-elles dans ce court texte. Laissant derrière lui, sa femme et sa fille, l'artiste laisse également une trace indélébile dans la chanson française. "La chanson, c'était sa vie, il ne concevait pas son existence sans monter sur scène, sans créer de nouvel album, monter des projets de vie", a expliqué sur LCI son ami et spécialiste de la chanson française Fabien Lecoeuvre.
Pour lui, il faut surtout se souvenir des origines de l'inspiration de Christophe pour sans doute mieux apprécier son oeuvre. Une inspiration qui a d'ailleurs touché une grande partie de cette génération de chanteurs nés après la guerre. "Il faut rappeler que c'était surtout un enfant du rock, du blues et du rock. C'est un enfant de la guerre, comme toute cette génération de chanteurs comme Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ... Tous ces gens nés après la guerre et fascinés par les Etats-Unis. L'idole absolue, c'était Elvis Presley, avec Jerry Lee Lewis. Tous ces pionniers du rock ont été, pour Christophe en tout cas, un courant d'inspiration exceptionnelle", a analysé Fabien Lecoeuvre.

Il faisait partie de ses chanteurs qui ont traversé le temps parce qu'ils ont été reconnus par des artistes arrivés depuis une trentaine d'années
Fabien Lecoeuvre
Fortement influencé par les grands du rock, il avait à son tour, servi de modèle pour la génération d'après. "Que ce toi Christine and the Queens et tant d'artistes, beaucoup ont été inspirés par ses mélodies, ce contrechamp, son phrasé, les aigus, il faisait partie de ses chanteurs qui ont traversé le temps parce qu'ils ont été reconnus par des artistes arrivés depuis une trentaine d'années".
"Il toujours été extrêmement pointilleux sur la façon dont sa voix était enregistrée, il y a beaucoup d'histoires en studio où il était planqué sous la console, avec son micro pour obtenir des effets, des échos. C'est quelqu'un qui a toujours accordé une énorme importance au style", a relevé pour sa part sur LCI le journaliste Olivier Cachin. Jean-Michel Jarre a de son côté estimé auprès de l'AFP qu'il perdait "un membre de [sa] tribu". "C'était un des plus grands chanteurs français. On pense toujours que les gens qu'on aime sont éternels, et il l'est d'une certaine façon avec ses chansons. Et on ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus", a regretté le compositeur.
Du chanteur commercial à l'idole underground
Pour Guillaume Durand, également invité à réagir sur LCI, "Christophe était un personnage extraordinaire, il avait un côté James Dean de la chanson, Il a commencé par le Yéyé, le lien qui pouvait existé avec Eddy Barclay. En rencontrant Jean-Michel Jarre, il a commencé à évoluer, avec les "Mots Bleus" et s'est opéré une sorte de glissade. C'est un autodidacte total. Il vivait ça comme une mécanique. Cette recherche du son avait des succès critiques. C'est un parcours commercial qui se transforme en parcours mythique d'une star underground mais populaire". "Selon lui, "c’est l'anti Paul Mc Cartney. C'est un assembleur bizarre et extrêmement moderne. Une musique assez "chiadé". Il donnait des concerts qui rappelaient les Pink Floyd. Il apportait une importance considérable au son. Il cherchait à accompagner les chansons avec un son particulier".
Le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile
Franck Riester, ministre de la culture
Franck Riester, ministre de la Culture, s'est exprimé sur Twitter: "Ses mots, ses mélodies et sa voix nous ont transportés, nous ont émus. Avec la disparition de Christophe, la chanson française perd une part de son âme, mais le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile. Je pense à sa femme et à sa fille".

Jack Lang, ancien ministre de la Culture a de son côté estimé sur LCI qu'"avec cette disparition s'évanouit une sorte d'insouciance". "C'était un homme sans cesse attentif aux nouveautés esthétiques et techniques, à la recherche de la perfection absolue. La musique coulait dans ses veines, il avait en lui, cette grâce naturelle, c'était quelqu'un de gracieux, de doux, de fort. Nous étions tous touchés par la magie des mots".
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