ÉVÉNEMENT - "Mylène Farmer de retour au cinéma dans un film d'horreur", c'est l'argument choc de "Ghostland" de Pascal Laugier, en salles le 14 mars 2018, dans lequel la superstar s'aventure chez le réalisateur du dérangeant "Martyrs". Couronné au 25e Festival de Gérardmer, où il a obtenu le Grand Prix du jury, son résultat est-il aussi explosif que prévu ? Voici notre verdict.
Attendu comme le loup blanc, Ghostland, qui a obtenu dimanche soir le Grand Prix du jury du 25e festival international du film fantastique de Gérardmer (Vosges), est le nouveau long métrage de Pascal Laugier. Il raconte l'histoire de Pauline (Mylène Farmer) et de ses deux filles qui héritent d’une (étrange) maison. Mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille mais surtout affecter différemment chacune des jeunes filles dont les personnalités vont diverger davantage à la suite de cette nuit cauchemardesque... Et on n'en dira pas plus.
Dévoiler toutes les surprises que contient ce rollercoaster de l'angoisse se révèle être une mauvaise option. Fuyez comme la peste les spoilers sur les réseaux sociaux et laissez-vous embarquer dans cet écheveau diabolique, jouant sur la confusion des temporalités (on cite non sans ironie le réalisateur Rob Zombie comme on écrit sur une machine à écrire !) et déjouant les attentes comme les clichés. Tout ce que l'on peut dire, en guise de préambule, c'est que, à la manière de Martyrs et The Secret, les précédents longs métrages de Pascal Laugier, l'intrigue de Ghostland dispense des coups de théâtre qui invitent à considérer tout ce qui a précédé de différents points de vue.
Mylène Farmer, elle est comment ?
Il y a dans Ghostland un double plaisir, à la fois ludique et pervers : celui, ludique, d'être séduit par un pur film d'horreur comme on n'en ose plus, multipliant les faux-semblants, les degrés, les niveaux, les réalités ; et celui, pervers, d'être bousculé, dérouté, dérangé par une expérience misant sur l'intelligence d'un spectateur adulte, capable de ne pas tomber dans les pièges volontairement tendus (certains spectateurs à la sortie hurlaient à la misogynie en confondant, comme au temps de Martyrs, la barbarie insoutenable des psychopathes avec le regard empathique du cinéaste avec les victimes).
En d'autres termes, c'est du cinéma offensif et rêche, sale et mal élevé qui donne le bâton pour se faire battre et gratte ce qui doit être gratté. Du cinéma qui, sous couvert de genre, nous rappelle d'une part la nécessité dans l'art de montrer l'horreur du monde, des gens, des choses au risque de scandaliser (Pasolini le faisait fort bien dans les années 70) et, d'une autre, de ne pas se fier aux jugements hâtifs : au fond, les codes du home invasion, les jump scare, le décorum façon chocottes à l'ancienne ne sont que des illusions pour raconter quelque chose d'infiniment personnel et d'expiatoire où la poésie, la jouissance et la mélancolie découleraient de la monstruosité.
Et Mylène Farmer dans tout ça ? Elle est impeccable. Revenue de loin tel un fantôme de cinéma (Giorgino, le seul film - maudit - dans lequel elle a joué, date de 1994), la chanteuse (dont le dernier album remonte à 2015) brille en incarnation maternelle et même émeut dans une des scènes les plus fortes et les plus belles de ce film hanté - un sublime ralenti que n'aurait pas renié le Shyamalan du Village. Sans contrefaçon, elle est parfaite.
Sur le
même thème
même thème
Tout
TF1 Info
TF1 Info
- 4Cannes 2022 : Bilal Hassani, méconnaissable sur le tapis rougePublié aujourd'hui à 12h50
- 9Fusillade au Texas : qui sont les 19 enfants et les deux enseignantes tués ?Publié hier à 17h36
- 10
- 1Présidentielle : Valérie Pécresse a "quasiment remboursé" ses 5 millions d’euros de dettesPublié aujourd'hui à 20h27
- 2VIDÉO - Sécheresse : ce village ardéchois a trouvé la solution contre les coupures d’eauPublié aujourd'hui à 19h58
- 3Guerre en Ukraine : comment l'armée de Vladimir Poutine cherche à "russifier" MarioupolPublié aujourd'hui à 19h41
- 5Mort de Ray Liotta, la star des "Affranchis", à l'âge de 67 ansPublié aujourd'hui à 18h53
- 6Avortement : l’Oklahoma adopte l'une des législations les plus restrictives des États-UnisPublié aujourd'hui à 18h46
- 7Est-il vrai que je peux bénéficier d’une aide de la CAF pour mes vacances ? Le 20H vous répondPublié aujourd'hui à 18h38
- 8Ukraine : on vous explique le blocus russe sur le bléPublié aujourd'hui à 18h12
- 9Allergies au pollen : ces applications qui vont vous aiderPublié aujourd'hui à 18h11
- 10Tuerie au Texas : le tireur "n'était pas un monstre" mais "pouvait être agressif", selon sa mèrePublié aujourd'hui à 18h04
- 1Cannes 2022 : Bilal Hassani, méconnaissable sur le tapis rougePublié aujourd'hui à 12h50
- 3Cannes 2022 : future maman radieuse, Nabilla fait sensation sur les marchesPublié aujourd'hui à 12h17
- 4Kevin Spacey inculpé pour quatre agressions sexuelles au Royaume-UniPublié aujourd'hui à 16h43
- 6Plus fort que le Louvre et Versailles : le serpent de Saint-Brevin cartonne sur Google Street ViewPublié aujourd'hui à 18h04
- 7"J’ai dit la vérité" : au tribunal, Johnny Depp dénonce le témoignage "odieux" d’Amber HeardPublié aujourd'hui à 13h39
- 8Cannes 2022 : discret, Kylian Mbappé s’est (presque) perdu parmi les festivaliersPublié aujourd'hui à 7h34
- 10Cannes 2022 : Georgina Rodriguez, la compagne de Cristiano Ronaldo, retrouve le sourirePublié aujourd'hui à 6h30
- InternationalFusillade aux États-Unis : 19 enfants tués dans une école au Texas
- Police, justice et faits diversUn grand patron incarcéré pour "traite d'êtres humains" et "viols sur mineure"
- Trafic d'êtres humains
- Olivia Grégoire
- PolitiqueDamien Abad accusé de violences sexuelles, un ministre dans la tourmente