POLÉMIQUE – Dans une série de vidéos postées sur Instagram, le rappeur Gims demande à ses fans de ne plus lui souhaiter la nouvelle année car ce serait, selon lui, un rite contraire à la religion musulmane. Des propos qui choquent de nombreux internautes mais aussi des politiques de tous bords. Explications.
La séquence dure à peine 90 secondes. Dans un assemblage de courtes vidéos postées ce samedi 1er janvier dans sa story Instagram, le rappeur Gims pousse un coup de gueule surprenant contre ses fans. "S’il vous plaît, avec les Bonne année, Nouvel An, laissez-moi avec ça, vous savez bien que je n’ai jamais répondu à ça, et vous continuez à m’en envoyer tout le mois de janvier, février", déplore-t-il.
"C’est les muslims la plupart qui m’envoient ça", regrette l’interprète de "Bella". "Est-ce que les compagnons (du prophète - ndlr) ont fêté le Nouvel An ? Non. Les gars, s’il vous plaît arrêtez."
Visiblement excédé, Gims ne supporte pas non plus qu’on lui souhaite son anniversaire. "Je souffre avec ça", explique celui qui est né Gandhi Djuna le 6 mai 1986 à Kinshasa. "C’est un pas de plus vers la mort. On ne fête pas ça. Ça ne fait pas partie de nos convictions, venez on se concentre sur nos trucs à nous. Ce n’est pas méchant. Mais restons forts sur nos valeurs."
Connotation religieuse ou pas ?
Très vite, les propos de Gims ont déclenché un torrent de commentaires sur les réseaux. Si certains critiquent la légitimité du rappeur à se mêler des questions religieuses, beaucoup s’interrogent simplement sur sa vision du Nouvel An.
Dans le calendrier islamique, qui s’appuie sur les cycles de lune - et où les mois sont moins longs - le 31 décembre n'est pas la date traditionnelle du Nouvel An. Appelé Raas Assana, il change chaque année, en fonction de ces cycles. En 2022, il est fixé le 30 juillet.
Reste que si la date du 1er janvier a été décidée au XVIe siècle par le Pape Grégoire XIII, le rite qui accompagne le passage à la nouvelle année a perdu de sa connotation religieuse au fil des siècles. Il est célébré dans de nombreux pays musulmans à travers le monde, l’Arabie Saoudite l’autorisant depuis le passage de 2019 à 2020.
Un soutien gênant pour Valérie Pécresse ?
Du côté de la classe politique, la sortie de Gims n’est pas passée inaperçue. Republiée par l’ex-porte-parole de Génération Identitaire Damien Rieu, elle a été commentée par des politiques de tous bords comme le candidat à la présidentielle Eric Zemmour, le maire de Béziers Robert Ménard, proche du RN ou encore la député LREM Aurore Bergé.
Maître #Gims , soutien de Valérie Pécresse, vous parle d’identité. pic.twitter.com/21FN4QB2PN — Eric Zemmour (@ZemmourEric) January 1, 2022
Certains ne rêvent que de pousser les musulmans vers le communautarisme le plus bête, le plus crasse. #Gims en est un bien triste exemple. https://t.co/q4NGZAx1LP — Robert Ménard (@RobertMenardFR) January 3, 2022
C'est vrai. Le communautarisme est un fléau. Pour lequel aucune complaisance n'est possible. On ne signe pas une tribune "pour une République multiculturelle et post raciale". On ne collabore pas avec des artistes qui posent l'identité religieuse en préalable. #Gims #Pecresse https://t.co/cRh6u9g32o pic.twitter.com/Z4RPon25fw — Aurore Bergé (@auroreberge) January 3, 2022
Non seulement tous condamnent les propos du rappeur. Mais beaucoup rappellent sa proximité avec Valérie Pécresse, la candidate LR ayant reçu son soutien dans la course à la présidentielle comme l’a fait ce lundi matin la ministre déléguée chargée de la citoyenneté Marlène Schiappa sur RMC.
🎙 Valérie Pécresse se targue de financer Gims sur le budget de la région Île-de-France et de son soutien lors des élections. Suite aux propos de celui-ci exigeant que les Musulmans cessent de dire « bonne année » je lui demande de s’expliquer sur le sens de ce soutien ! pic.twitter.com/Dai4nY0faW — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) January 3, 2022
La présidente de la Région Ile-de-France n’a, elle, toujours pas réagi à la polémique.
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