Pascal Obispo s'affranchit des plateformes pour lancer sa propre application de musique

par Léa LUCAS
Publié le 9 janvier 2021 à 8h00

Source : TF1 Info

ÉMANCIPATION - Le chanteur français de 56 ans a décidé de quitter les plateformes de streaming. D'autres artistes avant lui ont pris la même initiative, reprochant à l'industrie musicale 2.0 de ne pas leur reverser suffisamment d'argent pour leurs œuvres.

Les albums physiques ont laissé place aux plateformes de musique comme Deezer, Spotify ou encore Apple Music. Mais de plus en plus d'artistes envisagent désormais de les quitter faute d'une rémunération satisfaisante. Ce vendredi, c'est au tour de Pascal Obispo de se lancer en solo avec la mise ne ligne de sa propre plateforme musicale, disponible sur l'Appstore et Google Play. Le compositeur propose une agrégation de toutes ses productions depuis ses débuts ainsi que des concerts inédits, des podcasts, et de la musique de relaxation. Il promet des nouveautés chaque semaine en comptant sur sa notoriété pour attirer les abonnés. Le tout pour 5,99 euros par mois. 

Cette recherche d'autonomie en a séduit plus d'un mais s'est souvent soldée par des ratés. Aux États-Unis : Prince ou encore Taylor Swift ont tenté leur chance. En France : Jean-Jacques Goldman et Francis Cabrel ont également essayé de réussir là où leurs homologues américains avaient échoué. Mais tous sont revenus sur leur décision, ayant de grandes difficultés à se passer des millions d'utilisateurs des plateformes de streaming.

Émancipation des écrivains

D'autres acteurs culturels tentent de se servir du web pour gagner leur liberté. À travers sa chaîne YouTube, l'éditrice Sonia Dagotor invite ses lecteurs à pénétrer dans les coulisses de ses séances d'écriture. En cinq mois, elle a écrit son septième livre et publié plusieurs vidéos. En juillet 2019, son dernier ouvrage était disponible sur toutes les plateformes. "C'est très simple et c'est assez rentable puisque pour un e-book vendu, l'auteur va toucher 70%. Lorsqu'on est dans une maison d'édition sur un livre numérique, c'est plutôt de l'ordre de 10%", explique la brune aux yeux clairs, sur TF1. 

Cependant celle qui a commencé à s'autopublier en 2013 n'a pas pu résister lorsque les éditions du Cherche-Midi lui ont proposé un contrat qu'elle a immédiatement signé. Avoir une communauté de lecteurs ne permet pas toujours de vivre abondamment. La rédactrice verra ainsi son huitième roman Ceux qui s'aiment finissent toujours par se retrouver publié en mai prochain. 

Autre exemple frappant : Stephen King, alias l'homme aux soixante romans et aux 350 millions d'exemplaires vendus. "Il a produit un de ses livres seul, diffusé seul, promu seul mais est resté seul. Un auteur est fait pour écrire, pas pour fabriquer, diffuser, promouvoir, et faire tous les métiers de l'éditeur à la fois", rappelle Pierre Dutilleul, président du Syndicat national de l'édition. 

Enfin, dans le monde du cinéma, il est également difficile de travailler en solitaire. Le film Demain, produit par les écologistes Cyril Dion et Mélanie Laurent en 2015, est le seul à avoir vu le jour grâce à des financements participatifs. 


Léa LUCAS

Tout
TF1 Info