Les conservatoires chinois recrutent dès le plus jeune âge. Ils imposent une discipline de fer pour les enfants à peine sortis de la maternelle. C'est à ce ce prix que l'Empire du milieu a réussi à imposer ses grands virtuoses sur la scène internationale.
De toute petite main, pour un très grand talent. À cinq ans à peine, le petit Muzheng Li maîtrise déjà sur le bout des doigts la Polka italienne de Rachmaninoff. Une prouesse même pour Gang Wang, son professeur à l'école de piano Liu Jian à Pékin (Chine). Depuis un an, le garçon pratique 20 heures par semaine, sous l'œil attentif de ses parents. Quand on lui demande ce qu'il veut faire plus tard, il compte devenir un pianiste de renommée internationale comme Lang Lang.
Pour produire des petits Mozart, dans cette école de musique pékinoise, 800 enfants apprennent le piano. Certains dès trois ans. Avant même de savoir lire, les petits déchiffrent déjà des partitions. L'objectif est de cultiver leur sens du rythme et de la musique dès le plus jeune âge, le plus tôt possible. L'amour du piano a conquis les Chinois avec 40 millions d'apprentis, soit quatre plus que dans le reste du monde. Le clavier est désormais de tous les événements nationaux.
Pour fabriquer en masse le plus patriote des instruments, l'usine de Luoshe s'est mise au clavier. Dans cette ville industrielle près de Shanghai, l'instrument est partout. Cinq mille pianos sortent de cette usine chaque année, vendus aux conservatoires, écoles ou familles chinoises.