VIDÉO - Kendji héros de "Champion" sur TF1 : "Moi aussi, j'ai eu des difficultés d'apprentissage"

Publié le 5 septembre 2022 à 11h08

Source : TF1 Info

Le chanteur est le héros de "Champion", une fiction de TF1 qui traite de l'illettrisme.
Un sujet tabou que le vainqueur de la saison 3 de "The Voice" connait bien puisqu'il en a lui-même souffert.
Pour TF1info, il revient sur son parcours scolaire et sur ses premiers pas de comédiens.

C'est un nouveau challenge qu'il se lance. Grand vainqueur de la saison 3 de "The Voice", Kendji Girac fait ses premiers pas de comédien dans Champion, la fiction de TF1 réalisée par Mona Achache. Le chanteur à succès joue le rôle de Zack, un jeune homme de 24 ans en apparence bien dans sa peau. Menuisier de talent, il construit des cabanes perchées dans les arbres avec son père, tout en donnant des cours de boxe, sa vraie passion. 

Lorsque son père fait une mauvaise chute et tombe dans le coma, tout l'univers de Zack s'écroule. Alors qu'il doit gérer seul l'entreprise familiale, le jeune homme se retrouve face à ses lacunes. Car Zack a un secret qu'il a peur de dévoiler : il ne sait ni lire, ni écrire. Comme 2,5 millions de personnes en France, soit 7 % de la population. Un sujet sensible qui a touché Kendji puisque le chanteur à succès a, lui aussi, connu des difficultés d'apprentissage dont il n'a pas honte de parler. 

Vous vous lancez dans la comédie. C'était un rêve de faire l'acteur ? 

Je n'aurais jamais imaginé pouvoir jouer dans un film un jour parce que mon univers à moi, c'est la musique. On m'avait déjà proposé des choses avant, mais ça ne me ressemblait pas. Quand j'ai lu le scénario de Champion, j'ai été tellement touché par l'histoire que j'ai eu envie de me lancer dans cette aventure. Et puis je trouvais que c'était important de le faire.  

Pourquoi le sujet de l'illettrisme vous tient-il autant à cœur ? 

Parce que parce qu'il y a beaucoup de personnes qui sont illettrés en France. Ça représente 7 % de Français, soit 2,5 millions de personnes. Moi-même, étant plus jeune, j'ai connu des difficultés d'apprentissage parce que je n'ai pas eu un parcours scolaire classique. Aujourd'hui, je veux aider les gens qui ont le même problème à le surmonter. Champion s'adresse aux personnes illettrées, mais aussi à leur entourage, à leur famille qui peut les aider. 

J'essayais de faire en sorte que personne ne remarque mon problème. Mais un jour, je me suis dit qu'il fallait dire la vérité
Kendji Girac

Comme Zack, ça vous est arrivé d'avoir honte de ne pas être à la hauteur ? 

Oui, bien sûr ça, mais ça m'est arrivé. J'essayais de faire en sorte que personne ne remarque mon problème. Mais un jour, je me suis dit qu'il fallait dire la vérité, alors j'en ai parlé à mes équipes quand j'ai débuté dans la musique. Je leur ai dit que j'avais un problème, qu'il y avait des choses que je ne comprenais pas. J'ai tout fait pour le surmonter cela et me sentir libre. Ça fait du bien de pouvoir s'autogérer sans avoir besoin de demander de l'aide à quelqu'un. Il ne faut pas hésiter à en parler.

L'illettrisme est encore un tabou en France. Vous n'avez pas eu peur de vous dévoiler ? 

Non, je n'ai pas eu peur. Au contraire, j'y vais avec une certaine fierté et parce que je veux montrer à tous les gens qui sont dans la difficulté, qu'on peut tout surmonter avec de la bienveillance. Il ne faut pas avoir peur de demander de l'aide parce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut surmonter ce problème. Il faut faire des efforts, il faut travailler. C'est un combat, c'est pour ça que ce film s'appelle Champion. 

Avez-vous pris des cours de comédie ? 

Oui, j'ai voulu apprendre au maximum pour être le plus sincère possible sur le plateau. J'étais très impressionné et très stressé avant le tournage ! Du coup, j'ai beaucoup répété, beaucoup travaillé, c'était très intense parce que j'ai appris près de 95 pages du scénario. Vu que je suis de toutes les scènes, il fallait que je me donne à fond.  

Quelle a été la chose la plus difficile ? 

Pour moi, ça a été les mois de préparation avant le tournage. Ça ne se voit pas comme ça, mais j'ai dû faire beaucoup de sport et manger des repas diététiques pour rentrer dans la peau de Zak. D'ailleurs, c'était bizarre de me voir différent à l'écran, je ne me reconnaissais pas. Mais je l'ai fait avec le sourire, car c'était pour la bonne cause. 

Il y a des petits moments dans le film qui vont être assez gênants, surtout quand je serai avec ma mère !
Kendji Girac

Vous êtes papa d'une petite fille. Allez-vous redoubler de vigilance pour son éducation ? 

Bien sûr, je vais faire vraiment attention à ça. Je donnerai à ma fille le plus de temps possible pour que tout aille bien pour elle et pour qu'elle soit une personne libre et indépendante.

Prenez-vous autant de plaisir à jouer qu'à chanter ?

J'ai pris beaucoup de plaisir à faire ce film, car c'était très intense. Mais jouer et chanter, ça procure différentes émotions. Moi, quand je chante, c'est pour faire danser les gens, pour leur apporter de la joie. Le film, par contre, c'est pour faire passer un message plus important, plus sombre parce qu'on met en lumière un certain tabou. Ce sont deux émotions différentes, mais géniales.

Redoutez-vous la réaction de vos proches ? 

Il y a des petits moments dans le film qui vont être assez gênants, surtout quand je serai avec ma mère je pense ! Je pense aux scènes d'amour parce que ma mère ne m'a jamais vu embrasser quelqu'un dans toute ma vie. 


Rania HOBALLAH

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