SEREIN - Touché de plein fouet par le Covid en mars dernier, et toujours privé de tournée en raison de la crise sanitaire, Gad Elmaleh s'est confié dimanche à Audrey Crespo-Mara sur ces temps troublés.
Décidément, ce satané virus a décidé de ne pas épargner Gad Elmaleh. Touché de plein fouet dès le début de la pandémie, c'est maintenant la tournée du nouveau spectacle de l'humoriste qui a dû être reportée en raison de la crise sanitaire. Un show, "complet depuis des mois", et qui était annoncé comme l'un des spectacles les plus attendus de la rentrée. Et pour cause : son dernier one-man-show ("Sans tambour") remonte à cinq ans. Une pause forcée qui lui donne finalement l'occasion de se retourner sur 25 ans de carrière devant les caméras de 7 à 8, enfin remis de ce coronavirus qui lui a fait vivre un véritable enfer.
"Je suis rentré à l'hôpital Saint-Antoine le 5 mars dans un sale état. C'est vraiment la fatigue, dormir 10 heures d'affilée en pleine journée, ne pas comprendre où l'on est quand on se réveille, ne plus avoir d'appétit, avoir des douleurs très fortes partout, des montées de fièvre qui m'étourdissait", raconte-t-il à Audrey Crespo-Mara, assurant que "c'était vraiment éprouvant" : "C'est la grippe multipliée par 20. Ensuite des complications : infection pulmonaire, péricardite. J'étais incapable de monter un escalier sans être essoufflé comme si j'avais couru un marathon. J'ai mis trois ou quatre mois pour vraiment retrouver la forme, faire du sport, pour être complétement comme avant".
Ébranlé mais plus solide que jamais, Gad Elmaleh sait qu'il revient de loin. Alors face à une campagne de vaccination qui fait encore tergiverser le plus grand nombre, lui en est sûr, il n'hésitera pas une seconde. "D'abord, j'enverrai mes parents le plus vite possible, et ensuite j'irai", dit-il, tout en comprenant les réticences des Français. "Un médecin disait une chose assez juste, à savoir que les Français ne veulent pas obéir, ils ont besoin d'adhérer. C'est pas 'bien ou pas bien', c'est juste qu'on est comme ça. D'où peut-être la lenteur et la mécanique lourde, parce qu'en effet ce n'est pas normal, il y a quelque chose qui ne va pas. On l'a voulu ce vaccin. Il n'y a que ça qui peut nous sortir de là", reconnaît-il.
Il faut abandonner l'idée d'un Etat répressif qui va à l'encontre de la culture. Est-ce qu'ils pataugent ? Oui. Est-ce qu'ils font leur maximum ? Oui. Est-ce que c'est contre la culture ? Non.
Gad Elmaleh
Et dieu sait qu'il trépigne d'impatience que tout reprenne comme avant, car depuis mars, les conséquences de la crise sanitaire n’ont épargné aucune discipline du secteur de la culture. Alors la colère et la frustration ne sont jamais très loin. "J'en ai marre, j'ai envie de jouer. Ça devient presque physique", clame-t-il. Pour autant, Gad Elmaleh ne souhaite pas juger les décisions du gouvernement. "Il faut abandonner l'idée d'un État répressif qui va à l'encontre de la culture. Est-ce qu'ils pataugent ? Oui. Est-ce qu'ils font leur maximum ? Oui. Est-ce que c'est contre la culture ? Non", préfère-t-il penser. Et adepte des pirouettes, il enchaîne : "J'aimerais simplement qu'ils soient plus clairs dans leur patinage. Que le patinage soit artistique justement", ironise-t-il.
Cette période étrange l'inspire-t-elle pour autant ? Une chose est sûre, les nouvelles terminologies feront sûrement les choux gras de l'un de ses prochains spectacles. "Désormais, tu demandes à quelqu'un comment il va ? Il te répond : 'je suis cas contact', c'est fou. Après il te parle de 'click and collect' et te dis qu'il travaille 'en présentiel'. Je me dis qu'on est rentré dans une autre époque", s'amuse-t-il. Une nouvelle ère qui va le rendre créatif, et pas forcément dépressif. "Sauf qu'à un moment donné, ça va plus me faire rire cette histoire", prévient-il. "Vingt heures, c'est l'heure à laquelle on va sur scène, le moment où l'on rencontre le public. Et à ce même vingt heures, là, on est en train de dire aux artistes : c'est le moment où vous allez rester chez vous et attendre sagement qu'on vous dise quoi faire".
De quoi devenir addict au chocolat. Et plus sérieusement de retisser des liens encore plus forts avec sa famille. "J'ai un rapport très proche avec ma mère, très loin de la caricature de la mère juive. C'est une battante. Pendant cette crise, elle m'a montré qu'avec l'énergie, la positivité, l'humour, l'esprit, on pouvait traverser tout ça plus facilement", avance-t-il. Quant à son père qui voulait être mime, et qui a beaucoup été frustré de ne pas se réaliser en tant qu'artiste, Gad Elmaleh a découvert qu'il avait, malgré tout, réussi à s'épanouir à travers sa réussite à lui. Des confidences que seul le temps, laissé par cette crise, a permis de faire éclore. "J'ai finalement réalisé son rêve", lâche-t-il.
Les accusations de plagiat ont laissé des traces
Sa carrière, mise pour le moment entre parenthèses, lui fait aussi regarder en arrière. Impossible de ne pas évoquer cette période sombre où il a été accusé de plagiat, lui qui voulait conquérir l'Amérique. "Mon rêve était simple, je voulais me produire en anglais devant un public américain qui ne savait pas qui j'étais, aux côtés des plus grands humoristes qui m'ont fasciné et inspiré. Je rêvais de faire les plus grands talk-shows américains, et je les ai à peu près tous fait", assure-t-il. Quand vient la question de savoir s'il s'est effectivement inspiré de comiques américains, Gad Elmaleh répond sans détour : "oui", il lui est arrivé de reprendre les formules de ceux qu'il admirait. Doit-on pour autant monter cela en épingle ? Il en est moins sûr. "On peut le mettre en scène, coller des bouts de façon très malveillante, très malhonnête. Je pense qu'en faisant un montage, on peut tuer quelqu'un", lance-t-il.
Un moment douloureux qui a laissé des traces. "Ça m'a fait souffrir. Ça m'a atteint. Le côté acharnement m'a épuisé et étonné. Tout ce qu'on dit de vous devient horrible. On parle de vous comme d'un criminel". Mais pas question d'avoir honte. "Jamais", scande-t-il. "C'est une vision qui peut paraître naïve, mais j'avais simplement l'impression que je découvrais une facette obscure de l'humanité que je n'avais jamais rencontrée", dit-il, reconnaissant qu'en plus de ce lynchage médiatique, il a également dû faire face aux attaques des gens du métier. "La souffrance ne vient pas que des gros titres, elle vient aussi des gens qui se détournent de vous". Mais pas rancunier, Gad Elmaleh remercie cette crise qui lui aura permis de faire un peu de ménage autour de lui, "y compris parmi des gens très proches qui n'ont pas su (lui) tendre la main".
En revanche, il a un regret, c'est ne pas avoir su gérer, dès le début, cette tempête qui s'abattait sur lui. "Parce que j'étais fragile. Mon rêve aurait été d'avoir la force de dire à ce moment-là que j'ai pris deux, trois idées de comiques américains par-ci, par-là, mais que je vous emmerde. J'ai trente heures de spectacle derrière moi, j'ai fait toute une carrière", s'insurge-t-il. Sauf qu'avec l'amplification des réseaux sociaux, le mal est fait. "Ça peut être magique, comme ça peut être mortel. C'est la grande différence entre le bouche-à-bouche et le bouche-à-oreille !", conclut-il, tout en ajoutant que cette boutade est bien de lui. Alors gare à ceux qui voudraient se l'approprier.
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