VIDÉO - "Je buvais 5 à 6 bouteilles de rosé par jour" : Jérémy Ferrari se confie sur son alcoolisme

V. Fauroux | Interview Sept à Huit : Audrey Crespo-Mara
Publié le 30 mai 2022 à 10h09

Source : TF1 Info

L'humoriste qui remplit les Zéniths s'est livré ce dimanche face à Audrey Crespo-Mara.
Un entretien dans lequel il se confie sur ses tourments et son addiction à l’alcool, qui l’ont conduit à tenter de mettre fin à ses jours.
Regardez le replay de cette interview.

On connaît son humour noir et grinçant et ses sketchs dérangeants qui abordent des thèmes de société, considérés comme sensible, tels que l'obésité, le racisme ou encore le suicide. Mais ce qu'on sait moins, c'est que Jérémy Ferrari, 37 ans, a longtemps caché un mal-être profond qui a failli le faire basculer, au sens propre comme au figuré. Il s'en est expliqué ce dimanche face à Audrey Crespo-Mara qui lui consacrait son portrait de la semaine de "Sept à Huit", une interview à retrouver dans la vidéo en tête de cet article.

"Ce jour-là, comme depuis plusieurs semaines maintenant, je bois du matin au soir. Je bois, je bois, je bois", raconte-t-il, ajoutant : "je suis au sommet de mes problèmes d'alcool et je perds complétement la notion de la réalité. Donc, je me mets au bord de la fenêtre. Je sais que je suis très haut, au dernier étage de l'hôtel. En tout cas, je suis suffisamment haut si je veux en finir. C'est très étrange, je jauge la situation, je m'imagine sauter et je veux voir ce que ça me fait. Est-ce que je sens un apaisement parce que je n'en ai plus dans la vie ? L'alcool ne m'apaise plus, les médicaments ne m'apaisent plus, les psychiatres ne peuvent rien pour moi, en tout cas à ce moment-là, donc je ne vois plus rien"

Vous buvez et vous êtes de plus en plus angoissé. Et à un moment donné, il n'y a plus rien qui marche. C'est comme ça que vous vous retrouvez au bord d'une fenêtre.
Jérémy Ferrari

Sauvé in extremis par son meilleur ami qui le découvre assis les pieds dans le vide, cette tentative de suicide agit comme un électrochoc. "J'ai dit à mon ami, il faut m'enfermer, je vais sauter. Et je ne veux pas mourir", lance-t-il. À cette époque, Jérémy Ferrari boit depuis un an, tous les jours. Et depuis plusieurs semaines, le rythme s'est accéléré avec une cadence quasi ininterrompue, du matin au soir, "avec des doses extrêmement fortes. Du whisky le matin au petit-déjeuner, puis sur la fin, je pouvais boire jusqu'à 5 à 6 bouteilles de rosé par jour, sans aucun problème", souligne-t-il, précisant par ailleurs que les jours précédant son passage à l'acte, il ne dort plus. "Parce que je commence à ajouter à l'alcool des médicaments. Je prends beaucoup de cortisone pour tenir la journée, je prends des Lexomil le soir pour essayer de dormir, et rien ne marche", poursuit-il.

Il faut dire que les quantités qu'il ingurgite sont telles que cela ne lui fait plus rien. "Vous buvez et vous êtes de plus en plus angoissé. Et à un moment donné, il n'y a plus rien qui marche. C'est comme ça que vous vous retrouvez au bord d'une fenêtre".  Un acte désespéré qui le pousse à entrer en cure de désintoxication et à tenter de comprendre pourquoi il va si mal. "On va commencer à mettre des mots sur ce que j'ai. On me dit d'abord que j'ai un trouble de l'attention avec hyperactivité, ensuite on va me dire que je suis HPI, et on m'explique que cela peut créer d'autres pathologies. C'est mon cas, je suis obsessionnel compulsif et obsessionnel idéatif, c'est-à-dire qua j'avais beaucoup de flashs qui pouvaient arriver à n'importe quel moment, donc je bois pour faire taire tout ça, pour que dans ma tête, ça s'arrête", révèle-t-il.

Cet état qu'il dévoile sans tabou dans son dernier spectacle, "Anesthésie générale", le rend impulsif. "J'ai dit des choses terribles aux gens que j'aimais. Des choses vraiment horribles, très méchantes parce qu'en fait, c'est une cocotte minute dans ma tête", assure-t-il. Révélé par l'émission On n'demande qu'à en rire de Laurent Ruquier, l'artiste pensait que le succès l'apaiserait, mais il n'en est rien. "Cela me crée des moments de grâce incroyable parce qu'effectivement, sur scène, tout d'un coup, il n'y a plus d'angoisses, il n'y a plus rien. Tout ça s'arrête sur scène", se réjouit-il. 

Près de six ans après avoir dit au revoir à l'alcool, Jérémy Ferrari va mieux. "Ça fait déjà quelques années que j'ai appris à gérer tous ces trucs dans ma tête. Je me suis dit : 'je vais éduquer mon cerveau'. Le cerveau, vous savez, il est très bien fait. Si vous lui dites vraiment : 'l'alcool, c'est terminé', il va trouver autre chose", s'amuse-t-il. Et de préciser : "Je suis tombé dans l'excès inverse. Maintenant, je fais attention à ce que je mange, à ce que je bois, je prends des compléments alimentaires, je suis devenu un cliché dans l'autre sens. Je deviens un peu chiant", conclut-il. 


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