Le Britannique Benedict Cumberbatch est nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour "The Power of The Dog".Dans le film de Jane Campion, disponible sur Netflix, il incarne un cowboy sombre et tourmenté.TF1Info avait recueilli ses confidences en novembre dernier, depuis Los Angeles.
Magie des trucages numériques, l’élégant Benedict Cumberbacth apparaît sur notre écran devant les collines que son personnage contemple dans The Power of The Dog, le nouveau film de Jane Campion disponible sur Netflix. L’acteur britannique est à Los Angeles, où il tourne Doctor Strange 2, mais il a pris le temps d’enfiler une veste à col en peau de mouton, histoire de se remettre dans l’ambiance de cette adaptation épatante du roman de Thomas Savage, paru en 1967.
À l’écran, il incarne Phil Burbank, l’un des deux héritiers du ranch familial, dans les somptueux paysages du Montana. Nous sommes en 1925, à une époque charnière dans l’histoire de l’Amérique. Macho et cruel, Phil est aux antipodes de son frère, le doux George (Jesse Plemons) qu’il martyrise depuis leur plus tendre enfance. Jusqu’au jour où ce dernier lui annonce qu’il a épousé Rose (Kirsten Dunst), une jeune veuve du coin. Et qu’elle va venir s’installer avec son fils Peter (Kodi Smit-McPhee).
C'est un western où il n’y a pas de fusillades. Les armes, ce sont les mots, ce sont les sons, celui du banjo, celui des pas sur l’escalier ou du cliquetis d’un éperon
Benedict Cumberbatch
"Enfant, je ne jouais pas vraiment au cowboy, ce n'était pas dans ma culture", avoue de prime abord l'inoubliable interprète de la série Sherlock, élevé dans le quartier chic de Kensington, à Londres. "Mais en tant qu’acteur, j'ai toujours été fan des westerns et il se trouve que je n’en avais jamais fait jusque-là. Plus que ça, c’est l’idée de travailler avec Jane Campion, le livre de Thomas Savage et le personnage de Phil Burbank qui m’ont donné envie de tourner le film."
Benedict était en pleine promo d’un épisode d’Avengers lorsque la réalisatrice australienne est venue lui proposer de tenir le rôle principal de son premier film de cinéma depuis le délicat Bright Star en 2009. "Bien sûr que j'ai tout de suite accepté, c’est Jane Campion !", se rappelle l’acteur. "Lorsqu’on voit les performances des acteurs, c’est toujours brut, intense, authentique. Depuis que j’ai découvert La leçon de piano, j’ai dévoré tous ses films et je me disais que ça allait être incroyable de faire le voyage avec elle."
S'il en respecte tous les codes, en apparence, The Power of The Dog est-il vraiment un western ? "Je ne suis pas un grand intellectuel du cinéma comme il peut y en avoir en France", répond Benedict, avec une pointe d’ironie. "Ce n’est pas à moi d’analyser la place de ce film dans le genre, mais je dirais que c’est un western où il n’y a pas de fusillades. Les armes, ce sont les mots, ce sont les sons, celui du banjo, celui des pas sur l’escalier ou du cliquetis d’un éperon."
Magnétique, menaçant, troublé et troublant, l’acteur est au sommet de son jeu dans ce formidable suspense psychologique qui tient le spectateur en haleine jusqu’aux ultimes secondes. Déjà nommé à l’Oscar en 2015 pour son interprétation du mathématicien Alan Turing dans Imitation Game, il est de nouveau en lice pour la prochaine cérémonie où le film pourrait offrir à Netflix un triomphe inédit.
"C’est rare de se regarder à l’écran et de se dire que c’est exactement ce qu’on a voulu faire", avouait Benedict. "C’est clairement l’expérience la plus complète de ma carrière. Et le fait qu’on parle de moi pour les Oscars est génial parce que ça veut dire que plein de gens vont voir notre travail. Le mien et celui de tout le monde. De Jane, du chef opérateur Ari Wegner, de Jonny Greenwood qui a fait la BO exceptionnelle et de tous les acteurs. C’est merveilleux."
>> The Power of the Dog de Jane Campion. Avec Benedict Cumberbatch, Kristen Dunst, Jesse Plemons. Sur Netflix