VIDÉO - Woodstock fête ses 50 ans : on vous raconte ce moment culte de la culture hippie

par Léa BONS
Publié le 7 août 2019 à 12h22, mis à jour le 7 août 2019 à 12h32

Source : Sujet TF1 Info

FREEDOM - Il y a cinquante ans naissait Woodstock, un festival de musique entre paix et amour qui allait défrayer la chronique. Retour sur cet événement historique.

En 1969, l'homme marchait pour la première fois sur la lune mais un autre événement allait lui-aussi changer à jamais le cours de l'histoire : Woodstock. Ce festival - qui fait toujours figure de symbole du mouvement hippie de années 1960 -, fête cette année ses cinquante ans. A l'époque, du 15 au 18 août, près d'un demi-million de personnes y avaient participé. Retour sur un rassemblement devenu l'emblème de la contre-culture américaine. 

Recontextualisons. Nous sommes en 1969. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis et l'URSS s'affrontent dans une Guerre froide qui sépare en deux blocs le monde entre tensions et confrontations géopolitiques. Si les Américains ont marqué un grand coup dans la conquête spatiale avec la mission Apollo 11, le gouvernement de Richard Nixon est très décrié face à une guerre du Vietnam qui s'enlise. Les manifestations étudiantes contre ce conflit et les émeutes des Noirs dans les grandes villes américaines fédérèrent la jeunesse. C'est la montée en puissance du mouvement hippie qui rejette "L'American way of life" et son conformisme. Un mouvement qui s’accompagne d’un bouleversement culturel et musical symbolisé par les festivals.  

C'est dans cette révolution politico-culturelle que l'idée de Woodstock fait son apparition. À l'origine, deux jeunes new-yorkais, Joel Rosenman et John Roberts publient une annonce simultanée dans le "New York Times" et le "Wall Street Journal" en mars 1968 : "Jeunes hommes avec un capital illimité cherchent des opportunités d'investissement intéressantes, légales et des propositions d'affaires".

Parmi les 5000 réponses, celle de Michael Langs et Artie Kornfeld retient leur attention. L'idée ? Organiser un immense festival de musique, à Woostock, où séjourne notamment Bob Dylan. Le quatuor se rencontre en février 1969 et fonde alors "Woodstock Ventures". Leur modèle ? Le Monterey Pop et de ses "trois jours de musique" en plein air, festival qui lança le "Summer of Love" californien durant l’année 1967. 

Trois jours de paix et de musique

Problème : la municipalité de Woodstock refuse de leur laisser un espace. Les organisateurs se rabattent alors sur un terrain loué par un fermier, Max Yasgur, situé dans la bourgade de White Lake, près de Bethel. Un terrain de 243 ha, à la location pour 50 000 dollars. Si l'endroit se situe à près de 100 kilomètres de Woodstock, le festival gardera toutefois son appellation. 

"Trois jours de paix et de musique", c'est le slogan que découvre la jeunesse américaine sur des affiches placardées à travers le pays. Une publicité qui donne lieu à un succès inattendu. Entre 450.000 et 500.000 personnes se rendent alors à Bethel. Les accès aux festivals sont saturés, des kilomètres d’embouteillages se forment. Les organisateurs doivent utiliser des hélicoptères pour amener les artistes de leurs hôtels à la scène de spectacle. Face à cette affluence record, le festival est même déclaré gratuit. Après une pluie diluvienne, le site est devenu un terrain de bout géant, la nourriture manquent et les sanitaires sont insuffisants. 

Mais cela n'empêche pas la réussite du festival, les plus grandes stars de la musique de l'époque sont présentes et se succèdent pendant quatre jours sur scène (au lieu de trois initialement). Trente-deux groupes ont fait le déplacement, parmi eux, Jimi Hendrix, Janis Joplin (qu'on aide à monter sur scène tant elle a pris de drogues), The Who,  Credence Clearwater Revival,  Grateful Dead, Jefferson Airplane, Joan Baez alors enceinte de 6 mois, Ten Years After, Canned Heat, ou encore Johnny Winter…

Plusieurs morceaux joués à Woodstock rentreront d'ailleurs dans la légende. Ce fut le cas de l'hymne national des États-Unis "Star-Spangled Banner", repris par Jimi Hendrix, dans un solo de guitare où il imite des bombardements de B-52 pendant la guerre du Vietnam.  La prestation du groupe Santana Blues Band est également l’une des plus marquantes du festival. Notamment grâce à la chanson "Soul sacrifice" et le solo mémorable, de près de huit minutes, du plus jeune musicien du festival, le batteur Michael Shrieve, âgée de 20 ans. 

Enfin, Country Joe McDonald fait chanter tous les festivaliers avec la phrase légendaire : "Give me a F! Give me a U! Give me a C! Give me a K!"

À jamais dans les mémoires

Classé par le magazine Rolling Stone parmi les 50 moments qui ont changé l'histoire du rock'n'roll, Woodstock représente à la fois l'apogée et le déclin de la culture hippie. Les idoles de toute une génération disparaîtrons ensuite tour à tour : en 1969, Brian Jones, des Rolling Stones, meurt d'une noyade due à une overdose et l'année d'après, c'est au tour de Jimmy Hendrix de disparaître, étouffé dans son vomi à cause d'un mélange d'alcool, de calmants et de somnifères. Suivi deux semaines plus tard par Janis Joplin, qui décède d'une overdose d'héroïne. Un an après, c'est Jim Morisson, des Doors, qui est retrouvé mort d'une overdose dans sa baignoire. En 1970, les adeptes du mouvement hippie font aussi face à une autre mort, cette fois plus symbolique : la séparation des Beatles. 

Sans oublier que le mouvement de paix contre la guerre au Vietnam s'essouffle (la guerre continuera jusqu'en 1973). Les combats idéologiques des hippies perdent du terrain et le rêve d'un mode de vie alternatif se dissipe à son tour. Le choc pétrolier et la crise économique qui s'en suit en 1973 achève ainsi  la culture du "flower-power", poussant certains de ces adeptes à adopter le conformisme de l'"American way of life", qu'ils avaient pourtant tant critiqué, pour pouvoir s'assurer un train de vie décent.  


Léa BONS

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