Virginia Giuffre, l’accusatrice du prince Andrew, est déterminée à "faire connaître la vérité"

Publié le 14 janvier 2022 à 19h31, mis à jour le 17 janvier 2022 à 18h35
JT Perso
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Source : Sujet TF1 Info

PORTRAIT - Elle se bat depuis des années pour que sa voix soit entendue. L’Américaine de 38 ans, qui accuse le fils de la reine d’Angleterre de viol alors qu’elle était mineure, souhaite montrer que "les riches et puissants ne sont pas au-dessus des lois et doivent rendre des comptes".

Son visage poupon s’affiche sur une photo qui a fait le tour du monde. Longs cheveux blonds, joues rosies, elle sourit devant le flash qui se reflète dans la fenêtre à l’arrière-plan. La main d’homme posée sur sa taille est celle du prince Andrew. 

Lui qui, lors d’une désastreuse interview à la BBC à l’automne 2019, martelait "ne pas se souvenir avoir rencontré cette jeune femme" qui l’accuse de viol. Aujourd’hui âgée de 38 ans, Virginia Roberts porte désormais le nom de Giuffre. Et a fait de son traumatisme le combat d’une vie.

Le prince Andrew pose avec Virginia Giuffre et Ghislaine Maxwell. La photo aurait été prise en 2001 à Londres.
Le prince Andrew pose avec Virginia Giuffre et Ghislaine Maxwell. La photo aurait été prise en 2001 à Londres. - Handout / US District Court - Southern District of New York (SDNY) / AFP

Je n'emprunte pas ce chemin seule, mais aux côtés des autres survivants d’abus sexuels et de trafic

Virginia Giuffre sur Twitter

L’Américaine s’est félicitée, dans une série de tweets ce vendredi 14 janvier, qu’un juge new-yorkais valide sa plainte déposée en août. "Je suis heureuse de la décision du juge Kaplan qui permis à mon litige contre le prince Andrew d’avancer. Je suis heureuse d’avoir la chance de continuer à faire connaître la vérité et je suis profondément reconnaissante envers mon extraordinaire équipe d’avocats", écrit-elle. "Leur détermination m’a permis de demander justice à ceux qui m’ont blessée et tant d’autres. Mon but a toujours été de montrer que les riches et puissants ne sont pas au-dessus des lois et doivent rendre des comptes", poursuit-elle. Et d’assurer qu’elle "n’emprunte pas ce chemin seule, mais aux côtés des autres survivants d’abus sexuels et de trafic".

Née en août 1983 en Californie, Virginia Giuffre grandit en Floride. Une enfance compliquée pendant laquelle elle est ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil. À 14 ans, elle est à la rue. Et n’y trouve que "faim, douleur et violence". Deux ans plus tard, elle remonte la pente et décroche un petit boulot qui va sceller son destin. Alors qu’elle travaille au vestiaire du spa de Mar-a-Lago, propriété de Donald Trump, elle est approchée par Ghislaine Maxwell. La mondaine britannique lui propose de devenir masseuse pour son petit-ami, le milliardaire Jeffrey Epstein.

Ils avaient l’air d’être de gentilles personnes donc je leur ai fait confiance

Virginia Giuffre sur Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell

"Ils avaient l’air d’être de gentilles personnes donc je leur ai fait confiance. Je leur ai dit que j’avais connu un moment très difficile dans ma vie. J’avais été une fugueuse, j’avais été abusée sexuellement et physiquement… C’est la pire chose que j’aurais pu leur dire parce qu’ils ont su dès lors à quel point j’étais vulnérable", se souvient-elle en 2019 dans l’émission "Panorama" de la BBC. Celle dans laquelle la princesse Diana avait témoigné en 1995.  Virginia Giuffre raconte le trafic sexuel auquel elle a été soumise par le couple Maxwell-Epstein, qui "la passait comme un plateau de fruit" d’amis en amis. 

"Je n’étais pas enchaînée à un lavabo mais ces personnes puissantes étaient mes chaînes", glisse-t-elle. Pour la première fois, elle se livre aussi sur sa rencontre avec le prince Andrew. Elle a 17 ans en 2001 quand Epstein et Maxwell l’amènent avec eux à Londres. Elle parle d’une soirée dans une boîte de nuit très sélect de la capitale dans laquelle ils sont entrés tels des VIP "car ils étaient avec un prince". C’est ce soir-là qu’aurait été prise la célèbre photo, sur laquelle apparaît d’ailleurs Ghislaine Maxwell. 

"Elle m’a dit que je devais faire à Andrew ce que je faisais à Jeffrey", relate Virginia Giuffre qui a fini la soirée avec le fils de la reine. "Ça n’a pas duré très longtemps… la procédure. C’était dégoûtant. Il n’a pas été méchant. Il s’est levé, m’a dit merci et est parti", lâche-t-elle, très émue. Elle affirme avoir été forcée d’avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew à trois reprises entre 2001 et 2002. À Londres donc, à New York et à Little St James, l’île privée d’Epstein dans les îles Vierges.

L’année suivante, elle est envoyée en Thaïlande pour suivre des cours de massage et ramener aux États-Unis une jeune femme pour Epstein. Mais sur place, elle tombe amoureuse. C’est le déclic. "Je me suis échappée. J’ai appelé Jeffrey, je lui ai dit que je ne reviendrais pas. Il m’a souhaité d’avoir une belle vie et a raccroché. Et c’était fini", relate-t-elle au Miami Herald. Aujourd’hui installée en Australie, elle est mariée à celui qu’elle a rencontré sur le sol thaïlandais. Le couple a trois enfants. 

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Si elle a retrouvé le sourire, certaines plaies resteront ouvertes. "Je ne guérirai jamais. Certains morceaux en moi ne pourront jamais être recollés", estime celle qui a créé une association d’aides aux victimes de trafic. Ravie de la condamnation de Ghislaine Maxwell pour crimes sexuels le mois dernier, elle affirme que "ce n’est pas fini". Privé par sa mère de son titre royale et de ses honneurs militaires, le prince Andrew envisagerait un accord financier pour échapper au procès en fin d'année. Mais son accusatrice est elle déterminée à aller au bout de la procédure pour le faire condamner.


Delphine DE FREITAS

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