Virginie Efira dans "Le goût des merveilles" : "Quand on a peur, quelle meilleure réponse que l’espoir et la beauté ?"

Publié le 15 décembre 2015 à 15h00
Virginie Efira dans "Le goût des merveilles" : "Quand on a peur, quelle meilleure réponse que l’espoir et la beauté ?"

LOVE STORY – Dans "Le goût des merveilles", la comédienne belge tombe sous le charme d’un trentenaire brillant et sensible, atteint du syndrome d’Asperger. Une romance hors normes dont elle prend le temps de nous parler malgré un agenda très chargé.

Avez–vous rencontré des spécialistes de l’autisme pour préparer le rôle ?
Mon partenaire Benjamin Lavernhe et le metteur en scène l’ont fait. Moi pas. Ni par fainéantise ni par manque de curiosité mais le rôle ne le nécessitait pas. Au contraire : ça aurait été contreproductif car mon personnage ne connaît rien du syndrome d’Asperger et le découvre en rencontrant cet homme. Mais j’avais conscience que l’autisme dépassait le cadre de Rain Man.

Avez-vous été bluffée par Benjamin Lavernhe dont le rôle était assez "casse-gueule" ?

Benjamin m’épate depuis la première fois que je l’ai vu au cinéma dans Radiostars. Il joue à la Comédie Française, a une grande technique mais ne cherche jamais la performance. Quand nous avons passé des essais pour le film, il y a eu une forme d’évidence entre nous. De la complicité mais aussi quelque chose de physique : j’ai un côté solide, terrien, et lui est au contraire long, aérien. Cette opposition servait nos personnages.

Ce film est une romance différente de celles que vous avez précédemment tournées ?
Ce n’est pas une "vraie" comédie romantique. Eric Besnard regarde les choses différemment, sort du conformisme du genre. J’aime d’ailleurs les films qui trouvent la beauté dans la difficulté : cette histoire d’amour n’est pas évidente, personne ne sait si elle marchera, mais il y a de l’espoir, des opportunités.

Le personnage masculin a une capacité d’émerveillement hors du commun. Et vous ?
Je le crois. C’était d’ailleurs très fort chez moi pendant l’enfance et l’adolescence. Et puis, dans le monde dans lequel nous vivons, j’ai presque eu honte d’assumer. Jusqu’à ce que je réalise qu’avoir une conscience du monde n’empêchait pas de déceler le bonheur et la beauté là où ils se trouvent. C’est d’ailleurs presque un acte politique en ce moment : quand on a peur, quelle meilleure réponse que l’espoir, l’ouverture aux autres, l’émerveillement et la beauté ?

Votre actualité est chargée. Le 13 janvier, vous serez dans la comédie Et ta sœu de Marion Vernoux.
C’est un remake du film américain Ma Meilleure amie, sa sœur et moi dans lequel je joue un personnage très dur, très brut de décoffrage. C’est quelque chose que j’ai en moi, dont mon entourage pâtit parfois, mais qui avait été peu exploité jusque là. (...) Ensuite, il y aura trois autres films: Victoria de Justine Triet avec Melvil Poupaud, Un homme à la hauteur,  une comédie avec Jean Dujardin, et Pris de court, un petit film d’Emmanuelle Cuau que je tourne en ce moment.

Et Elle de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert ?

Je n’ai eu que huit jours de tournage. Mais j’aurais accepté une heure, voire de servir le café, juste pour le voir à l’oeuvre.

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La rédaction de TF1info

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