Vladimir Poutine sur TF1 - Pour Gilles Bouleau, il a "merveilleusement joué le jeu"

par Christophe JOLY
Publié le 4 juin 2014 à 18h06
Vladimir Poutine sur TF1 - Pour Gilles Bouleau, il a "merveilleusement joué le jeu"

INTERVIEW - C'est le scoop du moment : Gilles Bouleau et Jean-Pierre Elkabach ont été reçus mardi par le président Russe, Vladimir Poutine. Un entretien à entendre ce mercredi à partir de 19h sur Europe 1 et à voir pendant le 20 heures de TF1. Le présentateur du premier JT de France raconte à metronews cette rencontre pas comme les autres.

Comment s'est déroulée la demande de cette interview ? Avez-vous beaucoup attendu ?
Chacun, Europe1 et TF1, avait fait sa demande, comme tous les médias du monde entier. Nous nous sommes dit qu'il fallait regrouper nos forces. Cela a duré des mois et des mois. Et puis il y a eu la deuxième attente, le jour de l'interview (mardi – ndlr) : elle a duré des heures. On avait rendez-vous à 14 heures.

A quelle heure vous a-t-il finalement reçu ?

Eh bien à minuit, c'était notre tour ! On nous avait accordé 30 minutes, pas une de plus. Finalement, ça a duré 45 minutes. Et après l'entretien, il nous a proposé d'avoir une discussion à bâtons rompus autour d'une flûte de champagne. Cette conversation a été incroyablement enrichissante sur sa façon de penser, son parcours personnel.

Etait-il différent à ce moment ?

Non, c'était le même. Il s'exprime toujours de façon très réfléchie, froide et structurée. Et il dit les choses.

"Notre condition était de pouvoir réaliser une interview sans concession"

Avez-vous été réellement libre de poser toutes les questions que vous souhaitiez ?
Oui, rien ne nous a été demandé en amont. Notre condition était d'ailleurs de pouvoir réaliser une interview sans concession. Cela ne m'a pas surpris, car il aime bien provoquer. Il n'y avait que les caméras. Pas d'armada d'attachés de presse autour de nous. Nous avons agi en totale liberté et il a merveilleusement joué le jeu.

Et s'il avait demandé de ne pas en poser certaines ?

Nous les aurions posées quand même, du moins nous aurions trouvé une façon de faire. Il n'était pas possible de ne pas l'interroger sur l'Ukraine, par exemple.

Quel regard portez-vous a posteriori sur cet entretien ?

C'était fascinant d'avoir son point de vue. Le succès d'une interview repose évidemment sur ce que dit l'interviewé. On ne peut avoir de l'eau tiède. Et là il a été d'une véhémence incroyable, notamment à l'égard des Etats-Unis.

Avec quelques tensions…

Oui notamment lors d'une relance sur l'ingérence Russe en Ukraine. Là, il perçoit ma pugnacité comme de l'agressivité. A ce moment, je me dis que je fais mon job. Ce qui compte, c'est d'interroger sans a priori. Et faire en sorte d'être à la hauteur de cette interview.


Christophe JOLY

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