INTERVIEW – La plus célèbre des Amazones s’offre une plongée dans la plus pop des décennies avec "Wonder Woman 1984", qui débarque directement en achat digital et en DVD sans passer par la case cinéma. Rencontre (virtuelle) avec sa réalisatrice.
Son lasso de vérité a ensorcelé le box-office il y a quatre ans, s’offrant le plus gros démarrage jamais réalisé aux Etats-Unis pour un film dirigé par une femme. Après le succès critique et public du premier volet qui se déroulait lors de la Première Guerre mondiale, Patty Jenkins met à nouveau en scène Wonder Woman dans un deuxième film à la destinée plus compliquée. Maintes fois repoussée en raison de la pandémie de coronavirus, la sortie de Wonder Woman 1984 s’est finalement faite de manière hybride le jour de Noël sur HBO Max et dans les rares cinémas ouverts aux Etats-Unis.
C’est le 16 décembre que la France aurait dû découvrir les nouvelles aventures de la super-héroïne DC Comics sur grand écran. Mais moins d’une heure avant notre entretien avec la réalisatrice américaine, le gouvernement de Jean Castex annonçait que les salles ne rouvriraient finalement pas. Face à l’incertitude de la situation sanitaire, le studio Warner Bros. a finalement opté pour une sortie directe en achat digital et en DVD.
Étrillé par la critique américaine, ce Wonder Woman 1984 ne mérite pas le flot de critiques qu’il a reçu. Certains effets spéciaux sont certes mitigés et la trame narrative un peu simpliste. Mais Gal Gadot, toujours aussi lumineuse, évolue dans un univers 80's coloré au kitsch totalement assumé. Et affronte deux méchants au final plutôt attachants. Plus habituée aux comédies qu'aux blockbusters d'action, Kristen Wiig sort les griffes dans la peau de Barbara Minerva. Quant au héros de The Mandalorian Pedro Pascal, il est tout simplement parfait en tycoon avide de pouvoir jusqu’à en sombrer dans la folie. Comme si Donald Trump avait été croqué par DC. Mais il nous a bien manqué un petit quelque chose dont on n’a pas hésité à parler à Patty Jenkins.
J’avais une envie folle de la faire se confronter à des méchants nés à cette époque et de la voir dans ce monde coloré et pop
Patty Jenkins sur Wonder Woman
Les années 80 ont été un tournant pour le monde, mais aussi pour Wonder Woman car c’est à cette époque qu’elle est devenue de plus en plus populaire grâce aux rediffusions de la série. Est-ce pour cela que vous avez choisi cette période pour symboliser les moments cruciaux que Diana vit aussi dans le film ?
J’adore la manière dont vous avez posé votre question, vous avez tout compris. Wonder Woman est indissociable de la série. Mais les années 80 ont aussi été une époque charnière où on a choisi de glorifier l'excès, l'opulence et toutes ces choses sans en voir le coût. J’avais une envie folle de la faire se confronter à des méchants nés à cette époque et de la voir dans ce monde coloré et pop.
Le mot "vérité" semble être un terme clé pour parler de WW84. C’est ce que Diana cherche pendant tout le film. Mais cela s'applique aussi à la façon dont vous l'avez façonné. Avez-vous privilégié un tournage avec des vrais câbles et des vrais décors pour rester fidèle à la façon dont les films ont été réalisés dans les années 80 ?
En quelque sorte oui. Vous avez raison, le thème de ce film, c'est la vérité. Le thème du premier film, c’était l'amour. Je pense que c'est lié. Le fait de voir de vrais corps en action agit sur ce que vous ressentez. C'est pour ça que nous allons voir le Cirque du Soleil, pour voir de vrais corps humains se mouvoir. Je pense que, dans l’industrie du cinéma, on sous-estime l’impact que ça a si l’on retire cet élément de vérité de l’équation. Si James Bond et Mission : Impossible tournent encore comme ils le font, c’est parce que le spectacle est incroyable. J’avais vraiment l’ambition de faire de Wonder Woman le James Bond du monde des super-héros. Je voulais qu'elle ait une stature internationale, massive et grandiose.
Le film manque cruellement de célèbres tubes des années 80 comme "Blue Monday", qui figurait dans la première bande-annonce. Pourquoi ce choix ?
Hans Zimmer, qui a composé la musique, et moi l'avons décidé ensemble très tôt. Nous voulions que ce film soit complètement sincère et authentique et que vous le regardiez comme si vous regardiez un film réalisé dans les années 80. Donc le fait qu’un souvenir vous revienne, du style "Oh, j'adore cette chanson", ça n’allait pas. Ça n’allait pas, que vous aimiez ou pas la chanson. On a bien essayé par endroits mais ça ne fonctionnait vraiment pas. Les gens étaient choqués. Tout le monde disait "On a hâte d’entendre tous les tubes des années 80". Sauf qu’il n’y en a pas (elle rit). J’aurais adoré qu’on mette "Blue Monday" mais c’est comme ça.
Peut-être dans Wonder Woman 3, qui a déjà été annoncé ?
Exactement. Nous allons les utiliser à ce moment-là (elle rit de plus belle) !
>> Wonder Woman 1984 - disponible en en achat digital le 31 mars et le 7 avril en VOD, DVD, Blu-Ray et Steelbook.
Vous aimez le cinéma ? Alors découvrez notre podcast "Le cinéma c'est la vie en mieux !"
Écoutez ce podcast sur votre plateforme d'écoute préférée :
Sur APPLE PODCAST
Sur DEEZER
Sur SPOTIFY
"Le cinéma, c’est la vie en mieux", c'est le podcast qui va vous donner envie de retourner au ciné. Dans chaque épisode, Jérôme Vermelin part à la rencontre des acteurs, des réalisateurs, des producteurs et de tous ceux qui font l’actualité du Septième art. Ils partagent avec lui leur passion du métier. Les films qui leur ont donné envie de sauter le pas. Et leurs petits secrets de tournage...
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique