CONSEILS - La vente en vrac, parfois agrémentée d’une présentation soignée dans un panier, est souvent associée à "petit élevage de plein air". A tort. S’approvisionner sur les étals en dehors des supermarchés ne dispense pas de vérifier le code inscrit sur la coquille, seul gage de la provenance.
Œufs vendus en vrac, arnaque ? Si le raccourci est un peu facile, il reflète toutefois une réalité ignorée de certains chalands sur les marchés. Et pour cause : des coquilles dépourvues de boites, souvent disposées dans un panier, voire dans de la paille, peuvent à juste titre prêter à confusion. Or, acheter ses œufs en dehors des supermarchés, n’est pas nécessairement gage de qualité et ne dispense pas de se méfier. Ils peuvent en effet provenir d’élevage en batterie, bien loin de la petite ferme du producteur du coin que l’on imaginait. Et si certains marchands ambulants ont l’habitude de parler d'œufs frais, il faut bien avoir à l’esprit que cela ne dit rien sur leur provenance : plein air, bio, cage. De quoi inciter à ouvrir l’œil et bien lire le code sur la coquille, seule garantie.
Depuis 2004 en effet, tout producteur d’œufs qui souhaite vendre directement sur les marchés, est tenu de marquer sa production afin d’en assurer la traçabilité. Et ce, quel que soit le nombre de poules pondeuses que comprend son élevage. Ce dernier doit d’ailleurs être déclaré à la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP).
Que signifie le premier chiffre (avant "FR") ?
Pour être assuré de ne pas acheter des œufs de batterie, seuls comptent donc les codes imprimés sur la coquille, figurant avant "FR" (pour "pondus en France"). Le marquage, variable selon les conditions d’élevage des poules, est compris entre 0 et 3.
• 3 : il s’agit d’œufs de poules élevées en batterie, en cage en l’occurrence, sans ne jamais voir la lumière du jour et toucher le sol pour la plupart. A titre d’illustration, dans ces élevages, on trouve près de 18 volatiles au mètre carré. Ces œufs représentent près de 80% de la production française et sont les plus couramment utilisés dans les préparations industrielles.
• 2 : il s’agit d’œufs de poules élevées au sol, dans des hangars, à raison de 9 volatiles au mètre carré cette fois. Si ces dernières ne sont pas en cage comme dans le cas de l’élevage en batterie, elles ne voient pas plus l’extérieur pour autant.
• 1 : il s’agit d’œufs de poules élevées en plein air, en l’occurrence ayant accès "en journée", à un parcours extérieur en majeure partie recouvert de végétation (4 m² de terrain par poule), comme le prévoit la législation.
• 0 : il s’agit d’œufs de poules ayant bénéficié d’une alimentation biologique à 90% minimum, ayant accès à un parcours extérieur et dont la densité est limitée y compris dans les hangars.
Les autres indications à décrypter
Facultatives, les mentions "Extra" (ou A) et B font référence à la catégorie de l’œuf, à savoir son état de fraîcheur. Alors que la première désigne des œufs très frais, pondus depuis 9 jours au maximum, soit 7 jours après l’emballage, la seconde signale des œufs ne présentant plus les caractéristiques des œufs de catégorie A, livrés exclusivement à l’industrie alimentaire et non-alimentaire. En résumé, l’appellation "frais" très répandue sur les marchés, n’a pas de valeur, contrairement à "extra-frais". A noter que dans le premier cas, la date de ponte est mentionnée.
Enfin, les œufs sont classés selon leurs calibres. Quand ils pèsent au moins 73 grammes, ils sont considérés comme très gros ou XL. Entre 63 et 73 grammes, ce sont de gros œufs de taille L. Entre 53 et 63 grammes, il s’agit d’œufs moyens ou M. Enfin les petits œufs, S, pèsent moins de 53 grammes.
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